Buts De La Poésie

La légende d’Orphée raconte qu’accompagné des sons de sa lyre, celui-ci enchanta la nature et les hommes en évoquant la tristesse liée à la perte de la femme aimée. C’est ainsi que la poésie est souvent perçue comme un genre littéraire propice à l’effusion des sentiments du poète. Mais la poésie est-elle essentiellement lyrique ? Cette question nous amène à nous interroger sur ce qui constitue l’essence même de la poésie : le lyrisme est-il le moteur de l’écriture poétique ou la poésie se définit-elle par d’autres registres ? Il nous faudra donc examiner dans quelle mesure le lyrisme constitue une dimension essentielle de la poésie, puis il serait souhaitable de proposer d’autres fonctions de la poésie, liées à d’autres registres, ce qui nous permettra de proposer une définition de la poésie.

On a beau penser que la poésie sert en majeure partie à exprimer le mal être et les sentiments, celle-ci peut pourtant également défendre des idées. Premièrement, elle est capable de dénoncer certaines catégories sociales. La poésie est un genre efficace pour critiquer la société. La poésie est un genre efficace pour critiquer la société. Per exemple, les conditions de vie de la classe populaire sont remises en cause dans de nombreux poèmes, comme dans « L’Effort Humain » et « Le Temps Perdu », où Jacques Prévert critique la misère des ouvriers et les inégalités face aux patrons : le travailleur se plaint de devoir se sacrifier pour un patron qui ne travaille pas. Il critique également une société très attachée à la superficialité, avec « La Lessive », histoire d’une famille qui rejette une fille tombée enceinte sans s’être mariée au préalable. Paul Verlaine prend également part à ces critiques, en ridiculisant par exemple les bourgeois dans « M. Prudhomme » où il utilise un personnage stéréotypé pour se moquer, et fait la caricature de leurs vêtements. La satire de la clase bourgeoise est également utilisée par Rimbaud dans « A la musique », où il décrit une bourgeoisie de province oisive et les ridicules. L’auteur se moque du physique des bourgeois et de leur conformisme : bien s’habiller, ou encore ne pas apprécier la musique.

Mais la poésie peut également faire part d’un certain nombre de critiques sociales. Dans « La Fonction du poète », Victor Hugo explique pourquoi il est désigné pour critiquer la société en disant que sa mission est de « faire flamboyer l’avenir ». En 1856, il publie « Melancholia », extrait des Contemplations. Dans ce poème, Hugo parle du travail dur et pénible des enfants. Il leur état physique et insiste sur leur santé déplorable. A travers ce genre, de nombreux poètes comme La Fontaine font une critique des figures de la société, tel que le font ses « Fables », où sont représentées et critiquées toutes les classes sociales, allant des commerçants au roi. Dans son poème « Le désastre de Lisbonne », véritable tableau apocalyptique, Voltaire dénonce également l’optimisme du philosophe face à cette catastrophe naturelle.

Pour finir, la poésie peut également dénoncer la guerre ou encore certains types de pouvoirs. En effet, dans « La victoire de Guernica », Paul Eluard souhaite dénoncer la barbarie durant la guerre en Espagne, tout comme dans Courage, où il parle de la folie du nazisme et l’atrocité de la guerre, en voulant exprimer son

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