Article de Jessie Malet « décrochage et scolarisation »
Commentaire de texte : Article de Jessie Malet « décrochage et scolarisation ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Abdelmalek Hamache • 29 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 907 Mots (8 Pages) • 376 Vues
Article de Jessie Malet « décrochage et scolarisation »
Dans cet article il est question du décrochage et de la scolarisation des élèves en France. Ainsi pour Dominique Glassman le phénomène de décrochage scolaire n’est pas nouveau, il existait déjà auparavant mais était moins visible car le marché du travail pouvait absorber une quantité de main œuvre non ou peu qualifiée ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. D’autres auteurs comme Maryse Hédibel parle de déscolarisation plutôt que de décrochage, car c’est une appellation qui est plus large et qui permet donc de prendre en considération davantage d’hypothèses concernant les processus qui amènent des élèves à sortir du système scolaire.
Il est question à un moment d’égalité des chances dans la scolarité des adolescents collégiens ou lycéens. Ainsi plusieurs auteurs dont François Dubet et Pierre Bourdieu mettent en lien les arrêts de scolarité avec l’origine sociales des individus. Ainsi pour eux ce phénomène de décrochage renverra à des problématiques beaucoup plus profondes que la responsabilité de l’élève et de sa famille dans l’échec de la scolarité. Ils parlent d’inégalités sociales. Ainsi un élève issu d’une classe sociale populaire aurait moins de chances de réussir qu’un élève issu de classe sociale dominante.
Pour Maryse Hédibel les arrêts précoces de scolarité étudiés dans les milieux populaire serait dû à un décalage entre la culture scolaire et les cultures familiales et au fait que ces élèves qui sont les plus en difficultés soit aussi les plus éloignés des normes scolaires.
Pourtant certains élèves de classes défavorisées réussissent à l’école alors que des enfants de classe favorisées (ici économiquement et culturellement) sont en échec. Ce qui amène à dire que dans des conditions dites « d’égalité des chances » certains élèves quel que soit leur origine sociale réussissent moins bien que d’autre à l’école. Il convient donc d’ajouter d’autres variables pour tenter de comprendre ce phénomène tel que le sexe, la structure de la famille, les pratiques éducatives des parents ainsi que les facultés cognitives des enfants.
De plus un autre aspect à prendre en compte est l’implication des parents dans l’éducation car cela semble selon l’article avoir un effet significatif sur le comportement et la réussite des enfants. Dans les classes moyennes et supérieures certaines familles « scolarisent la vie quotidienne » c’est-à-dire que les parents vont intégrer et faire le relais de certaines activités scolaires au sein de la sphère familiale comme par exemple (des visites de musée ou des expositions en lien avec le programme scolaire, ou inscrire l’enfant dans des activités d’éveil. Cela va alors avoir pour conséquence de faciliter une démarche et une attitude scolaire chez les enfants. Le sociologue Bernard Lahire a souligné l’importance de la pratique de la lecture et de l’écriture notamment dans la sphère familiale. Cela va alors selon lui faciliter ou non l’entrée dans les apprentissages des enfants.
Il faut également dire que dans des cas de déscolarisation des jeunes qui sont issus de classe moyennes et supérieures, subissent moins de pression sociale ainsi que la stigmatisation sont que pour des jeunes issus de milieux sociaux défavorisés. En effet pour les premiers cela s’explique par le fait que les parents possèdent des moyens principalement financiers et relationnels qui permettent de trouver des solutions tel qu’une scolarisation dans le secteur privé et de payer des cours particuliers à leurs enfants.
Lien entre décrochage scolaire absentéisme et délinquance
La représentation principale qui est faite des enfants et des adolescents non scolarisés est celle d’un enfant sur qui on a aucun contrôle et qui serait automatiquement entrain de commettre des actes délictueux du fait de son absence de l’école. Si des liens directs entre l’absentéisme scolaire et délinquance ne sont ni observés ni quantifiés il reste assez souvent évoqué dans les médias, et repris par une partie du corps social et politique.
A ce sujet Maryse Hédibel rappel en s’appuyant sur des travaux de recherche datant des années 1960, que l’arrêt de la scolarité pour des élèves en situation d’échec ne signifiait pas une augmentation de la délinquance, bien au contraire cela produisait l’effet inverse avec un arrêt de la délinquance. L’auteure explique cela par une période de plein emploi et de boom économique et que le fait que si les élève ne réussissaient pas à l’école ou qu’il quittait, ils trouvaient assez facilement un emploi le permettant de gagner de l’argent, ils prenaient ainsi une place au sein de la famille en tant que jeunes salariés. De nos jours la situation semble être différente car un jeune ayant pas ou peu de qualification à beaucoup moins de chance de trouver un emploi.
Quelques études montrent qu’il existe un lien entre la déscolarisation d’un jeune et la délinquance. D’autres études quant à elles mettent en lumière les impacts des jugements dit négatifs sur la délinquance future ou supposée des élèves. Ainsi au sein de l’école des attitudes tel que le manque d’empathie et une absence d’encouragement ont pu faire en sorte que le jeune commette des actes délictueux. Cela n’est pas la seule raison ici, il ne faut pas occulter l’influence du groupe de pairs notamment lors de la période de l’adolescence ou des actes de transgression vont avoir lieu afin de s’émanciper de la cellule familiale.
Fiche de lecture Prévenir les ruptures scolaires, la déscolarisation comme processus combinatoire.
Dans cette enquête sociologique Mathias Millet et Daniel Thin retracent et tentent d’analyser le parcours de Mehdi, un jeune adolescent âgé de 13 ans, qui est scolarisé en classe de 5ème mais qui a interrompu sa scolarité au moment de l’enquête. Après son exclusion du collège, le jeune a alors cessé de se rendre au sein du dispositif relais auquel il était rattaché. Depuis son entrée au collège, Mehdi a connu pas moins de six collèges différents (notamment à cause de quatre exclusions et d’un déménagement)
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