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Anthologie sur la prison

Fiche : Anthologie sur la prison. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2016  •  Fiche  •  4 527 Mots (19 Pages)  •  1 328 Vues

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Choix du thème

    J'ai choisis de rédiger une anthologie sur la prison car ce n'est pas un thème que l'on évoque souvent. D'ailleurs ce genre de bâtiments m'ont toujours fasciné. Il existe une multitude de films et de jeux portes sur le sujet et c'est d'ailleurs en regardant un film que l'idée de ce thème m'est venue en tète. J'ai trouve intéressant d'exploiter ce thème pour les différentes interprétations du mot "prison".  En travaillant sur cette anthologie l'idée m'est venue en tète d'interpeler des personnes de différentes tranches d'âges dans la rue en leur posant une simple question: "Qu'est une prison?".

Voici les réponses que j'ai pu récolter:

"C'est un bâtiment sécurisé avec des gardes qui surveillent des criminels."

"La prison? Pour moi c'est l'école."

"Je me sens en prison quand mes parents ne veulent pas que je sorte le week-end avec mes amis."

"Je trouve que les maisons de retraite sont des prisons. j'ai de la chance d'avoir mon fils qui s'occupe toujours de moi."

En conclusion de ce questionnement je dirais que la prison nous évoque un endroit ou l'on a pas envi de se retrouve même si ce n'est pas réellement une prison au sens propre.

Choix des poèmes

Emile Verhaeren - Le meurtre:  J'ai longtemps réfléchis à la façon dont j'allais introduire cette anthologie. Etant donne que les gens qui entrent en prison on commit un crime, pourquoi ne pas commencer mon anthologie avec un poème sur le meurtre (pour moi le meurtre est LE crime par excellence ). Connaissant déjà le poème de Emile Verhaeren je l'ai ajoute a ma liste de poèmes.

François Villon - La ballade des pendus: Ce poème est intéressant parce qu'il est considéré comme le testament de Villon. Il la écrit car il s'attendait a être pendu. Jusqu'a l'abolition de la peindre de mort en 2001 (Europe) certains détenus, même innocents, étaient guillotinés, pendu ou fusillés. Ce poème convient donc au thème que j'ai choisi.

Alphonse de Lamartine - Contre la peine de mort: Aillant abordé la peine de mort précédemment j'ai ajouté a mon anthologie un poème sur le sujet. C'est un des poèmes français les plus connus a propos de cette condamnation ultime.

Robert Brasillach - Fresnes:  L'auteur de ce poème l'écrit l'or ce qu'il est lui-même derrière les barreaux. C'est le témoignage d'un poète en prison. Je l'ai trouvé parfait pour mon anthologie.


Le meurtre

Émile Verhaeren

En ces heures de vice et de crime rigides,
Se rêve un meurtre ardent, que la nuit grandirait
De son orgueil - plafond d'ébène et clous algides -
Et de la toute horreur de sa noire forêt,
Là-bas, quand, parmi les ombres qui se menacent,
Au clair acier des eaux, un glaive d'or surgit
Vers les rages qui vont et les haines qui passent.

- Et pieds mystérieux, pieds de marbre, sans bruit,
Là, quelque part, aux carrefours, en des ténèbres -

Un silence total ferme la plaine, au loin :
Le ciel indifférent voile ses clairs algèbres,
Et rien, pas même Dieu, ne semble être témoin.
Tous les mêmes, luisants de lierre et tous les mêmes
D'écorce et de rameaux, comme un effarement,
Sur double rang, là-bas, jusqu'aux horizons blêmes,
Muets et seuls, des arbres vont, infiniment.

- Un grand éclair nerveux, au bout d'un poing logique,
Et puis un râle, à peine ouï par les taillis -

Et de la gorge ouverte et tordue et tragique,
Un sang superbe et rouge, en légers gargouillis,
Coule, comme un ruisseau de corail parmi l'herbe
Et, du torse troué, s'épand sur le sol noir.
La voix assassinée éclate en bouche acerbe
Et les regards derniers fixent comme un espoir
Quelque chose, là-bas, qui serait la justice.

- Soudain, voici la peur de ce cadavre froid
Et la peur de la peur crédule et subreptice

-Et vivement, avec des pleurs et de l'effroi,
Avec des mains repentantes et caressantes
Pour apaiser ce mort soudain et qui sera
Le fantôme des nuits lourdes et malfaisantes,
Le fantôme ! - quel est celui qui s'en viendra
Baisser, sur ces grands yeux, les paupières tombales
Et clore ces lèvres, silencieusement.

- Et les remords choquent les fers de leurs cymbales
Et le voici qui peut tomber le châtiment -

Alors, ouvre ton âme et déguste l'angoisse
Et le mystère éclos, aux caves de ton cœur :
Un flambeau qu'on déplace, une étoffe qu'on froisse,
Un trou qui te regarde, un craquement moqueur,
Quelqu'un qui passe et qui revient et qui repasse
Te feront tressaillir de frissons instinctifs
Et tu te vêtiras d'une inédite audace,
D'autres sens te naîtront, subtils et maladifs,
Ils renouvelleront ton être, usé de rages,
Et tu seras celui qui fut sanglant un peu,
Qui bondit hors de soi et creva les mirages
Et, biffant une vie, a fait oeuvre de Dieu !

  


Contre la peine de mort

Alphonse de Lamartine

Vains efforts ! périlleuse audace !
Me disent des amis au geste menaçant,
Le lion même fait-il grâce
Quand sa langue a léché du sang ?
Taisez-vous ! ou chantez comme rugit la foule ?
Attendez pour passer que le torrent s'écoule
De sang et de lie écumant !
On peut braver Néron, cette hyène de Rome!
Les brutes ont un coeur! le tyran est un homme :
Mais le peuple est un élément ;

Elément qu'aucun frein ne dompte,
Et qui roule semblable à la fatalité ;
Pendant que sa colère monte,
Jeter un cri d'humanité,
C'est au sourd Océan qui blanchit son rivage
Jeter dans la tempête un roseau de la plage,
La feuille sèche à l'ouragan !
C'est aiguiser le fer pour soutirer la foudre,
Ou poser pour l'éteindre un bras réduit en poudre
Sur la bouche en feu du volcan !

Souviens-toi du jeune poète,
Chénier ! dont sous tes pas le sang est encor chaud,
Dont l'histoire en pleurant répète
Le salut triste à l'échafaud .
Il rêvait, comme toi, sur une terre libre
Du pouvoir et des lois le sublime équilibre ;
Dans ses bourreaux il avait foi !
Qu'importe ? il faut mourir, et mourir sans mémoire :
Eh bien ! mourons, dit-il. Vous tuez de la gloire :
J'en avais pour vous et pour moi !

Cache plutôt dans le silence
Ton nom, qu'un peu d'éclat pourrait un jour trahir !
Conserve une lyre à la France,
Et laisse-les s'entre-haïr ;
De peur qu'un délateur à l'oreille attentive
Sur sa table future en pourpre ne t'inscrive
Et ne dise à son peuple-roi :
C'est lui qui disputant ta proie à ta colère,
Voulant sauver du sang ta robe populaire,
Te crut généreux : venge-toi !

Non, le dieu qui trempa mon âme
Dans des torrents de force et de virilité,
N'eût pas mis dans un coeur de femme
Cette soif d'immortalité.
Que l'autel de la peur serve d'asile au lâche,
Ce coeur ne tremble pas aux coups sourds d'une hache,
Ce front levé ne pâlit pas !
La mort qui se trahit dans un signe farouche
En vain, pour m'avertir, met un doigt sur sa bouche :
La gloire sourit au trépas.

Il est beau de tomber victime
Sous le regard vengeur de la postérité
Dans l'holocauste magnanime
De sa vie à la vérité !
L'échafaud pour le juste est le lit de sa gloire :
Il est beau d'y mourir au soleil de l'histoire,
Au milieu d'un peuple éperdu !
De léguer un remords à la foule insensée,
Et de lui dire en face une mâle pensée,
Au prix de son sang répandu.

Peuple, dirais-je ; écoute ! et juge !
Oui, tu fus grand, le jour où du bronze affronté
Tu le couvris comme un déluge
Du reflux de la liberté !
Tu fus fort, quand pareil à la mer écumante,
Au nuage qui gronde, au volcan qui fermente,
Noyant les gueules du canon,
Tu bouillonnais semblable au plomb dans la fournaise,
Et roulais furieux sur une plage anglaise
Trois couronnes dans ton limon !

Tu fus beau, tu fus magnanime,
Le jour où, recevant les balles sur ton sein,
Tu marchais d'un pas unanime,
Sans autre chef que ton tocsin ;
Où, n'ayant que ton coeur et tes mains pour combattre,
Relevant le vaincu que tu venais d'abattre
Et l'emportant, tu lui disais :
Avant d'être ennemis, le pays nous fit frères ;
Livrons au même lit les blessés des deux guerres :
La France couvre le Français !

Quand dans ta chétive demeure,
Le soir, noirci du feu, tu rentrais triomphant
Près de l'épouse qui te pleure,
Du berceau nu de ton enfant !
Tu ne leur présentais pour unique dépouille
Que la goutte de sang, la poudre qui te souille,
Un tronçon d'arme dans ta main ;
En vain l'or des palais dans la boue étincelle,
Fils de la liberté, tu ne rapportais qu'elle :
Seule elle assaisonnait ton pain !

Un cri de stupeur et de gloire
Sorti de tous les coeurs monta sous chaque ciel,
Et l'écho de cette victoire
Devint un hymne universel.
Moi-même dont le coeur date d'une autre France,
Moi, dont la liberté n'allaita pas l'enfance,
Rougissant et fier à la fois,
Je ne pus retenir mes bravos à tes armes,
Et j'applaudis des mains, en suivant de mes larmes
L'innocent orphelin des rois !

Tu reposais dans ta justice
Sur la foi des serments conquis, donnés, reçus ;
Un jour brise dans un caprice
Les noeuds par deux règnes tissus !
Tu t'élances bouillant de honte et de délire :
Le lambeau mutilé du gage qu'on déchire
Reste dans les dents du lion.
On en appelle au fer; il t'absout ! Qu'il se lève
Celui qui jetterait ou la pierre, ou le glaive
A ton jour d'indignation !

Mais tout pouvoir a des salaires
A jeter aux flatteurs qui lèchent ses genoux,
Et les courtisans populaires
Sont les plus serviles de tous !
Ceux-là des rois honteux pour corrompre les âmes
Offrent les pleurs du peuple ou son or, ou ses femmes,
Aux désirs d'un maître puissant ;
Les tiens, pour caresser des penchants plus sinistres,
Te font sous l'échafaud, dont ils sont les ministres,
Respirer des vapeurs de sang !

Dans un aveuglement funeste,
Ils te poussent de l'oeil vers un but odieux,
Comme l'enfer poussait Oreste,
En cachant le crime à ses yeux !
La soif de ta vengeance, ils l'appellent justice :
Et bien, justice soit ! Est-ce un droit de supplice
Qui par tes morts fut acheté ?
Que feras-tu, réponds, du sang qu'on te demande ?
Quatre têtes sans tronc, est-ce donc là l'offrande
D'un grand peuple à sa liberté ?

N'en ont-ils pas fauché sans nombre ?
N'en ont-ils pas jeté des monceaux, sans combler
Le sac insatiable et sombre
Où tu les entendais rouler ?
Depuis que la mort même, inventant ses machines,
Eut ajouté la roue aux faux des guillotines
Pour hâter son char gémissant,
Tu comptais par centaine, et tu comptas par mille !
Quand on presse du pied le pavé de ta ville,
On craint d'en voir jaillir du sang !

- Oui, mais ils ont joué leur tête.
- Je le sais; et le sort les livre et te les doit!
C'est ton gage, c'est ta conquête ;
Prends, ô peuple! use de ton droit.
Mais alors jette au vent l'honneur de ta victoire;
Ne demande plus rien à l'Europe, à la gloire,
Plus rien à la postérité !
En donnant cette joie à ta libre colère,
Va-t'en; tu t'es payé toi-même ton salaire :
Du sang, au lieu de liberté !

Songe au passé, songe à l'aurore
De ce jour orageux levé sur nos berceaux ;
Son ombre te rougit encore
Du reflet pourpré des ruisseaux !
Il t'a fallu dix ans de fortune et de gloire
Pour effacer l'horreur de deux pages d'histoire.
Songe à l'Europe qui te suit
Et qui dans le sentier que ton pied fort lui creuse
Voit marcher tantôt sombre et tantôt lumineuse
Ta colonne qui la conduit !

Veux-tu que sa liberté feinte
Du carnage civique arbore aussi la faux ?
Et que partout sa main soit teinte
De la fange des échafauds ?
Veux-tu que le drapeau qui la porte aux deux mondes,
Veux-tu que les degrés du trône que tu fondes,
Pour piédestal aient un remords ?
Et que ton Roi, fermant sa main pleine de grâces,
Ne puisse à son réveil descendre sur tes places,
Sans entendre hurler la mort ?

Aux jours de fer de tes annales
Quels dieux n'ont pas été fabriqués par tes mains ?
Des divinités infernales
Reçurent l'encens des humains !
Tu dressas des autels à la terreur publique,
A la peur, à la mort, Dieux de ta République ;
Ton grand prêtre fut ton

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