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Anthologie sur la Poésie Amoureuse

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Par   •  9 Juin 2015  •  1 979 Mots (8 Pages)  •  1 983 Vues

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Anthologie

sur la Poésie Amoureuse

Poème de Paul Verlaine : Tu vis en toutes les femmes

Extrait du recueil : Chair (1896)

Car tu vis en toutes les femmes

Et toutes les femmes c'est toi.

Et tout l'amour qui soit, c'est moi

Brûlant pour toi de mille flammes.

Ton sourire tendre ou moqueur,

Tes yeux, mon Styx ou mon Lignon,

Ton sein opulent ou mignon

Sont les seuls vainqueurs de mon cœur.

Et je mords à ta chevelure

Longue ou frisée, en haut, en bas,

Noire ou rouge et sur l'encolure

Et là ou là — et quels repas !

Et je bois à tes lèvres fines

Ou grosses, — à la Lèvre, toute !

Et quelles ivresses en route,

Diaboliques et divines !

Car toute la femme est en toi

Et ce moi que tu multiplies

T'aime en toute Elle et tu rallies

En toi seule tout l'amour : Moi !

Poème de Paul Verlaine : L'amour est infatigable

Extrait du recueil : Chair (1896)

L'amour est infatigable !

Il est ardent comme un diable,

Comme un ange il est aimable.

L'amant est impitoyable,

Il est méchant comme un diable,

Comme un ange, redoutable.

Il va rôdant comme un loup

Autour du cœur de beaucoup

Et s'élance tout à coup

Poussant un sombre hou-hou !

Soudain le voilà roucou-

Lant ramier gonflant son cou.

Puis que de métamorphoses !

Lèvres rouges, joues roses,

Moues gaies, ris moroses,

Et, pour finir, moulte chose

Blanche et noire, effet et cause ;

Le lys droit, la rose éclose...

Poème de Victor Hugo: Hier, la nuit d'été

Extrait du recueil : les champs du crépuscule (1836)

Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles,

Était digne de toi, tant elle avait d'étoiles !

Tant son calme était frais ! tant son souffle était doux !

Tant elle éteignait bien ses rumeurs apaisées !

Tant elle répandait d'amoureuses rosées

Sur les fleurs et sur nous !

Moi, j'étais devant toi, plein de joie et de flamme,

Car tu me regardais avec toute ton âme !

J'admirais la beauté dont ton front se revêt.

Et sans même qu'un mot révélât ta pensée,

La tendre rêverie en ton cœur commencée

Dans mon cœur s'achevait !

Et je bénissais Dieu, dont la grâce infinie

Sur la nuit et sur toi jeta tant d'harmonie,

Qui, pour me rendre calme et pour me rendre heureux,

Vous fit, la nuit et toi, si belles et si pures,

Si pleines de rayons, de parfums, de murmures,

Si douces toutes deux !

Oh oui, bénissons Dieu dans notre foi profonde !

C'est lui qui fit ton âme et qui créa le monde !

Lui qui charme mon cœur ! lui qui ravit mes yeux !

C'est lui que je retrouve au fond de tout mystère !

C'est lui qui fait briller ton regard sur la terre

Comme l'étoile aux cieux !

C'est Dieu qui mit l'amour au bout de toute chose,

L'amour en qui tout vit, l'amour sur qui tout pose !

C'est Dieu qui fait la nuit plus belle que le jour.

C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine,

A versé la beauté, comme une coupe pleine,

Et dans mon cœur l'amour !

Laisse-toi donc aimer ! — Oh ! l'amour, c'est la vie.

C'est tout ce qu'on regrette et tout ce qu'on envie

Quand on voit sa jeunesse au couchant décliner.

Sans lui rien n'est complet, sans lui rien ne rayonne.

La beauté c'est le front, l'amour c'est la couronne :

Laisse-toi couronner !

Ce qui remplit une âme, hélas ! tu peux m'en croire,

Ce n'est pas un peu d'or, ni même un peu de gloire,

Poussière que l'orgueil rapporte des combats,

...

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