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Analyse De L'incipit De Bel-Ami de Guy de Maupassant

Mémoire : Analyse De L'incipit De Bel-Ami de Guy de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Avril 2013  •  2 346 Mots (10 Pages)  •  4 961 Vues

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L’incipit de Bel-Ami

Guy de Maupassant est né en 1850 près de Dieppe (Normandie). Il vit enfant auprès de sa mère, ses parents s’étant séparés. Il poursuit ses études et pour cela il vient à Paris où malheureusement ce projet se voit interrompu suite à sa mobilisation lors de la guerre franco-prussienne. Après la guerre il rentre aigri et opposé à la rudesse du commandement des gradés de l’armée. Il occupe un poste de bureaucrate. Flaubert est un de ses amis avec qui il se promène par exemple sur les bords de Seine. Ce dernier le pousse et Maupassant se met à écrire des poèmes, puis ses premières nouvelles. Lorsqu’elles atteignent un nombre incroyable, elles sont regroupées en recueil et l’influence de Flaubert, puis de Zola dont il a fait la connaissance, va permettre de les révéler au public. Entre 1880 et 1891 entre les publications de ses nouvelles et l’écriture de nouveaux romans, il va réussir conjointement dans le journalisme. Paraissent alors des romans comme Une Vie (1883) ou encore Bel-Ami en 1885. Il est alors l’un des brillants élève de l’école réaliste et naturaliste, il est devenu l’un des disciples de Zola. Son écriture se caractérise par son pessimisme du monde et la peur maladive de la mort. Les portes de la haute société lui sont ouvertes, il a de nombreuses maîtresses, voyage et ce surtout sur son yacht le Bel-Ami ! Cependant depuis 1884, Maupassant souffre de névralgies, victime d'hallucinations et de crises d'angoisse, son mal se répand. Il a alors l'impression de sentir près de lui une force mystérieuse et hostile, Le Horla. Syphilitique, il est condamné à mourir de dégénérescence.

Après une première tentative de suicide ratée le 1er janvier 1892, il est interné à la maison de santé du docteur Blanche comme son frère Hervé en 1889. Cette fin d'existence végétative s'achève le 6 juillet 1893, il n'aura jamais retrouvé la lucidité.

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Le texte que nous allons étudier constitue l’incipit de Bel-Ami, roman publié par Maupassant en 1885.

Le romancier y présente immédiatement le héros éponyme, Bel-Ami, nommé pour l’instant selon l’état civil, Georges Duroy, dans le cadre spatio-temporel qui dominera dans le récit. Nous allons analyser les caractéristiques de cette introduction, précise et vivante, par son style d’écriture : elle se présente d’abord comme une page de roman réaliste mais, comme il s’agit du début du roman, nous montrerons comment Maupassant a dynamisé l’entrée en matière et, enfin, nous verrons comment il crée aussi chez son lecteur un horizon d’attente.

 

Une première page de roman réaliste : un personnage dans un milieu.

a) Un portrait réaliste

On le sait, dès la première phrase, il s’agit de « Georges Duroy », nom et prénom qui ne présentent aucun caractère particulier, si ce n’est que le patronyme est roturier. La deuxième phrase nous éclaire davantage : « il portait beau » (ce qui signifie : il avait belle allure). L’adjectif renvoie au titre du roman (« bel ») et le lecteur se doute bien que Georges Duroy et Bel-Ami ne font qu’un. D’ailleurs, il a « belle mine ».

L’expression « joli garçon » est renforcée par « beau soldat », mais c’est seulement au sixième paragraphe que se place la description : « Grand, bien fait ». Le narrateur est extrêmement précis sur certains détails comme les cheveux avec d’abord la couleur « blond, d’un blond châtain vaguement roussi », puis la qualité « frisés naturellement » et enfin la disposition : « séparés par une raie au milieu du crâne ».

De même, le narrateur s’attarde sur les yeux de Duroy : « bleus, clairs ». Le procédé est le même que pour les cheveux : d’abord l’adjectif cité est banal (« blond », « bleus ») puis particularisé (« blond châtain » [...], « roussi », « clairs »). Le troisième élément sur les yeux est intéressant : « troués d’une pupille toute petite ». Son regard n’est pas spécialement expressif, comme si Duroy se cachait.

Une importance particulière est accordée à la moustache (deux occurrences) : il « frisa sa moustache »,« une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre ». Cette mode est aussi un symbole de virilité.

Ses vêtements sont évoqués en une phrase : « Quoique habillé d’un complet de soixante francs, il gardait une certaine élégance tapageuse, un peu commune, réelle cependant ». On note l’extrême précision du  prix, très significatif pour le lecteur de 1885 et les contrastes, les adjectifs « tapageuse », « commune », s’opposant à « élégance [...] réelle ». Le narrateur cherche à nuancer ce portrait, qui n’est pas celui du héros romanesque idéal, lequel n’est jamais commun, c’est-à-dire un peu vulgaire. Le costume trahit ici la condition, celle d’un homme du peuple désargenté.

Au deuxième paragraphe, on apprend que c’est un « ancien sous-officier », et au cinquième qu’il appartenait au corps des « hussards » (cavalerie légère).

Il a un « chic de beau soldat tombé dans le civil, une « pose d’ancien officier », il est soucieux de l’impression qu’il produit. Il est à la fois brutal et personnel : « il avançait brutalement », « heurtent les épaules, poussant les gens. Il est sûr de lui et même un peu fanfaron. Il battait le pavé de son talon. Il avait toujours l’air de défier quelqu’un ». Enfin, il aimait les femmes : « le sang bouillant, il s’allumait au contact des rôdeuses ». On note la métaphore prolongée empruntée au lexique du feu, de « bouillant » à « s’allumait ».

b) Des thèmes réalistes définissant un milieu social

Deux thèmes sont abordés dans cette entrée en matière : la pauvreté, les femmes. Un milieu social est ainsi associé à Georges Duroy. On remarque, en effet, l’importance de l’argent, dès la première phrase :

« la monnaie de sa pièce de cent sous », puis « à prix fixe », « trois francs quarante », « vingt-deux sous », « un franc vingt centimes », « soixante francs », « coûtaient », « dépense », « payer ».

Si le narrateur parle d’abord du « restaurant » où mange Duroy, il rectifie au troisième paragraphe avec le terme péjoratif « gargote ». Les habitués sont pauvres : « trois petites ouvrières », « une maîtresse de musique » au chapeau « toujours poussiéreux » et Duroy lui-même se demande quel repas il va sauter dorénavant, celui du matin ou du soir.

Les

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