Giovanni Papini, Un homme fini

Giovanni Papini est un écrivain italien du XXe siècle, né le 9 janvier 1881 à Florence et décédé le 8 juillet 1956 à Trespiano, en Italie. Il est connu pour ses contributions remarquables à la littérature, à la critique littéraire, à l'essai et au journalisme. Papini occupe une place importante dans la scène littéraire italienne de son époque en raison de ses opinions provocantes et de son anticonformisme manifeste. Il est surtout célèbre pour son œuvre majeure, Un homme fini (1913), une œuvre autobiographique fictive qui explore les thèmes de l'existence, de la vérité et de la recherche de soi. Papini écrit également des essais influents tels que Gog (1931), qui présente des réflexions profondes sur la religion, la philosophie et la littérature. Son style d'écriture se caractérise par une prose riche et introspective, souvent teintée de polémiques et de provocations vis-à-vis des normes sociales et culturelles de son époque. Papini est connu pour ses points de vue souvent controversés, son individualisme prononcé et son rejet des conventions établies. En dehors de son travail littéraire, Papini est également un éditeur et un critique littéraire actif, contribuant ainsi de manière significative à la promotion et à la compréhension de la littérature moderne italienne. Son influence perdure bien au-delà de son époque, son travail continuant à susciter des débats et des discussions sur des questions philosophiques et existentielles profondes. 
 L’extrait présenté s’intitule  « La dernière visite du gentilhomme malade », il s’agit d’une nouvelle extraite du recueil Concerto Fantastique. Elle conte la rencontre entre le narrateur et un gentilhomme qui semble être un personnage de ses rêves. Ce dernier possédant une aura mystérieuse exprime lors d’une longue tirade un mal-être quant à son existence vaine au sein d’un songe. Dans celle-ci, il y explique le caractère insignifiant de sa vie de par son éternité et sa méconnaissance de la personne qui le rêve. Il essaie par tous les moyen de réveiller son rêveur de par des actions horribles, comme tuer des enfants, afin de le tirer du sommeil et mettre un terme à son existence. Son manque de liberté, sa conscience de n’être qu’un objet de divertissement, une sorte d’acteur mis en scène au service de son rêveur, le pousse dans un profond désespoir. Ainsi, comme dernier élan d’espoir, il se décide de dire au propriétaire du rêve qu’il n’est que le fruit de son imagination et non, une personne issue de la réalité. Cependant, à la fin de la nouvelle, le gentilhomme se rend compte que malgré son aveu, il ne disparait pas et fait toujours partie de ce rêve. Il serre une dernière fois la main au narrateur et s’en va, visiblement souffrant. La particularité de ce texte est le flou quant à s’il s’agit d’un rêve ou non, si le narrateur est bel et bien le rêveur ou non puisque tout le long de la nouvelle, il ne répond pas et éprouve juste de l’intérêt envers le gentilhomme.
 Ce texte qui place l’ennui du gentilhomme au coeur de sa souffrance nous ramène directement à Pascal et sa notion du divertissement. En effet, pour ce philosophe du XVIIème siècle, le divertissement est nécessaire et omniprésent dans la vie de l’Homme puisqu’il a pour bienfait de détourner son esprit du néant et de l’absurdité qu’est la vie puisque le malheur en fait partie intégrante. Il ne peut alors pas être heureux dans le repos ou l’inaction, il écrit même dans Pensées: « Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent

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