Franciscae meae laudes
Fiche : Franciscae meae laudes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cocolombe • 9 Juin 2023 • Fiche • 306 Mots (2 Pages) • 221 Vues
Franciscae meae laudes (traduction mot à mot, en prose)
« Louanges à ma Francisca »
Sur de nouvelles cordes, je te chanterai, ô jeune vigne qui joues dans la solitude de mon cœur.
Sois entrelacée de guirlandes fleuries, ô délicate femme par qui mes péchés sont absous.
Comme un don du Léthé, je puiserai tes baisers, de toi qu’imprègne l’aimant.
Quand la tempête des vices bouleversait tous les chemins, tu m’es apparue, déesse.
Comme une étoile salutaire au sein des naufrages amers, … je suspendrai mon cœur à tes autels !
Lac plein de vertu, source de jeunesse éternelle, rends la voix à mes lèvres muettes.
Ce qui était vil, tu l’as brûlé ; ce qui était trop saillant, tu l’as poli ; ce qui était faible, tu l’as renforcé.
Toi, mon auberge dans la faim, toi ma lanterne dans la nuit, guide-moi toujours sur le droit [chemin].
Ajoute maintenant des forces à ma force, doux bain tout parfumé et onguent plein d’odeur !
Etincelle autour de mes reins, ô cuirasse de chasteté, imprégnée d’eau des séraphins ;
Vase constellé de pierreries, pain et sel, mets délicats,
Vin divin, Francisca !
(nota : ce poème rimé dans un latin non classique est imité des poèmes de l’Antiquité tardive, qu’on qualifiait à
l’époque de « décadents » : ceux de Claudien, ou, plus tardifs encore, Fortunat ou Dracontius. Il ne faut peutêtre pas y voir de mysticisme sincère, en dépit des images religieuses, mais simplement une esthétique de
l’éclat, de l’alambiqué et du ciselé, esthétique goûtée par de jeunes auteurs qui se qualifiaient eux-mêmes de
« décadents », comme Huysmans.
Baudelaire lui-même voyait dans la langue latine de l’Antiquité tardive le « suprême soupir d’ une personne
robuste déjà préparée pour la vie spirituelle. », ce que montre un peu, il est vrai, ce petit poème traversé
d’images aussi bien religieuses et que charnelles. )
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