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Etude d'un extrait de "Taipi" de Melville

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Par   •  24 Novembre 2024  •  Commentaire de texte  •  653 Mots (3 Pages)  •  24 Vues

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C’est dans la baie de Nuku-Hiva que nous voulions chercher un mouillage. La silhouette des montagnes nous était apparue vers le coucher du soleil ; si bien qu’après avoir couru toute la nuit avec une brise très faible, nous nous trouvâmes le lendemain matin à proximité immédiate de l’île ; mais la baie en question étant située du côté opposé, il nous fallut poursuivre notre route en longeant la côte à quelque distance, ce qui nous permit d’entrevoir au passage des vallées fleuries, de profonds ravins, des cascades et des bois onduleux, cachés par l’avancée des promontoires rocheux qui l’un après l’autre découvraient à nos yeux émerveillés un nouveau sujet d’admiration.

Ceux qui visitent les mers du Sud pour la première fois sont généralement déçus par l’aspect que présentent les îles vues de la mer. D’après les notions plus ou moins vagues que nous nous faisons de leur beauté, on se les représente assez bien comme des plaines chatoyantes aux molles ondulations, ombragées de bosquets délicieux et arrosées par des ruisseaux murmurants, et l’on s’imagine que l’ensemble du pays s’élève à peine au-dessus de l’océan. La réalité est tout autre : un rivage âpre et rocheux, dont le ressac bat les hautes falaises ; çà et là de profondes baies, où s’aperçoivent des vallées aux bois épais, que séparent des éperons de montagnes revêtus de buissons clairsemés, et qui rejoignent vers l’intérieur un dédale de hauts mornes crevassés ; voilà les traits principaux de ces îles.

Taipi de Herman Melville (1846)

Dans son premier roman autobiographique Taipi, écrit en 1846,  Melville nous invite à une découverte de la Polynésie et plus précisément de ces  iles Marquises où les habitants sont réputés pour être cannibales. Echappés de la baleinière, avec son camarade Toby, où ils sont maltraités ils décident de profiter d’une escale à Nuku Hiva pour s’enfuir dans la nature.

Nous verrons en quoi ce passage trouve sa source dans la vision d’un aventurier voyageur puis comment le récit d’aventure nous propose de découvrir un lieu à la fois merveilleux mais également inquiétant.

  1. La vision d’un voyageur

C’est par la vue que s’offre en premier lieu cette baie au voyageur : « apparue », « entrevoir », « l’aspect que présentent les iles vues de la mer », « se représenter », « s’apercevoir ».

L’utilisation du présent de vérité générale dans le second paragraphe montre la volonté de l’auteur de fournir une description particulièrement détaillée et exacte qui corresponde en tout point à la réalité.

Il s’agit avant tout pour « ceux qui visitent les mers du Sud » d’explorer ce site exotique afin d’échapper à leur condition de matelot : « chercher » ; « couru toute la nuit », « poursuivre notre route ».

II) Une ile paradisiaque… et inquiétante…

1)L’Eden.

L’île répond en tous points à une image du paradis originel avec ses « vallées fleuries », sa beauté », ses « plaines chatoyantes », « ses bosquets délicieux ». C’est un véritable « sujet d’admiration ». Mais on peut également la trouver inquiétante et cela correspond bien à sa « réalité ».

2)Une porte vers l’inconnu

En effet sa personnification fait d’elle une créature énigmatique avec sa « silhouette »,  ses « molles ondulations », « ses ruisseaux murmurants » et « ses traits » qui annoncent des périls dissimulés et des paysages quasi impénétrables évoquant davantage un donjon naturel (« hauts et profonds » reviennent d’aileurs plusieurs fois »).

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