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Étude de l'incipit de La condition humaine de Malraux

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Par   •  2 Novembre 2024  •  Étude de cas  •  2 535 Mots (11 Pages)  •  31 Vues

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        Avant l’extrait étudié c’est l’incipit in medias res où le personnage tchen, se trouve dans une chambre d’hôtel à Sanghaï devant un homme endormies essaye de se convaincre de la nécessité de l’assassiner. Il hésite pour l’arme à utiliser : couteau ou rasoir, de la conduite à tenir et se questionne sur la résistance de la chair humaine.

        Après l’extrait c’est à dire après avoir finalement tué l’homme, un chat rentre dans la chambre ce qui énerve tchen car il vient briser la mortalité des lieux et rend le crime visible pour le vivant. On apprend alors que tchen a tué cet homme pour récupérer un papier qui permettra d’armées l’insurrection des communistes se préparant à prendre Shanghaï mais surtout à se défendre contre l’armée nationaliste du Kuomintang de Tchang Kaï Chek. Il se retrouve alors obligé de briser sa solitude lorsqu’il rejoint ses camarades de luttes.

Nous avons décidé de découper l’extrait en 4 passage :

        Le premier s’étend du début du texte jusqu’à « Toucher ce corps immobile était aussi difficile que frapper un cadavre, peut-être pour les mêmes raisons. » de la ligne 1 à 16

        Dans cet extrait Tchen tente de trouver la meilleure technique pour assassiner l’homme qui dort devant lui, de manière pragmatique cherchant l’a meilleure approche par rapport à la situation

        

        Le second commence avec « Comme appelé par cette idée de cadavre, un râle s’éleva. » et se termine par «  Dans son poids, le corps, prêt à retomber à droite ou à gauche, trouvait encore de la vie. » de la ligne 16 à 41

        Le passage de corps immobile à corps animés oblige Tchen à passer de la réflexion à l’action. Alors que jusqu’ici il semble vouloir préméditer son coup les signes de vies que donne l’endormie force Tchen à être dans l’instant présent mais après l’acte commis, c’est le retour des questionnement interne pour le personnage.

        

        L’avant dernier passage se situe de «  Tchen ne pouvait lâcher le poignard. » ligne 41 jusqu’à « et le bras tout entier commença à trembler par secousses, comme une corde. » ligne 60

        Le mouvement interrompu du cadavre semble maintenant être passé dans le corps de Tchen à travers le poignard comme une tension électrique. En même temps que le mouvement , c’est l’angoisse qui commence à habiter tchen.

        Enfin le dernier passage de la ligne 60 à 70 montre la solitude et l’angoisse que ressent Tchen maintenant conscient que sa victime est bien morte. Il arrive enfin à lâcher le poignard dernier lien entre lui et l’assassiné. Une présence démoniaque semble prendre possession de la chambre d’hôtel.

        Nous pouvons tirer de cet extrait plusieurs hypothèses de lecture :

 Tout d’abord nous pouvons croire que l’intérêt de cette scène n’est pas le meurtre en lui-même ou la victime mais bien le meurtrier.

        Ainsi nous pouvons penser que cet scène à pour but de montrer le  combats internes de tchen entre les pulsions de vie et les pulsions de morts ainsi que le drame interne qui en découle.

        Cette scène apparaît comme une représentation symbolique et une cristallisation de la condition humaine à travers 4 aspects :

-le tragique et l’absurde

-la conscience du soi et de son propre néant

-l’idéalisme

-l’idée de mort

        

Mode opératoire

        Dès la ligne 1 commence le combat interne, on peut citer « le tuer n’était rien » qui fait office de pulsion de mort et « c’était le toucher qui était impossible » ligne 2 incarnant la pulsion de vie. On retrouve les procédés de l’absurde à la ligne 5  avec «  caleçon court » et ligne 6 avec « la peau grasse ». On remarque aussi dès la première ligne l’un des traits de caractères important de tchen son hésitation constante voir son scepticisme on peut relever l’imparfait de commentaire « il fallait frapper avec précision ».  Le personnage cherche la meilleure méthode opératoire en relevant des données anthropologiques précises « les côtes n’étaient pas visibles. Tchen devait prendre pour repères les pointes sombres des seins » ligne 6-7. On retrouve un imparfait de commentaire ligne 7-8 « il savait combien il est difficile de frapper de haut en bas » renforçant le scepticisme du personnage. Tchen change plusieurs fois sa façon de tenir le poignard, d’abord la lame en l’air ligne 9 puis la lame horizontale ligne 13-14. On aperçoit un conditionnel passé exprimant un fait à vérifier à la ligne 11 avec « il eût dû frapper » ce qui montre l’hésitation du personnage. Enfin l’extrait se finit par la dualité entre pulsion de vie « toucher ce cors immobile » ligne 14 et pulsion de mort « frapper un cadavre » ligne 15 séparer par « aussi difficile » aussi étant une conjonction à valeur de comparaison. Ce combat des pulsions est teinté par l’éducation chrétienne de Tchen qui rend ses deux actes tabou.

 

Le retour de la vie qui oblige au mouvement

        Dans la deuxième partie du texte nous retrouvons les deux pulsions à la ligne 16-17 « idée de cadavre » pour la pulsion de mort et « un râle s’éleva » pulsion de vie. En montrant des signes de vie, la victime brise le lien entre le sommeil court et le long sommeil qui l’attend ce qui déstabilise Tchen à la ligne 21 « tchen se sentit bafoué » IL se sent aussi bafouer dans un sens religieux du terme car l’homme vient briser la cérémonie mortuaire qui se veut ici initiatique pour l’assassin. De plus le ronflenment renforce le côté absurde de la scène. Nous pouvons penser que l’emploi de la 3ème personne du singulier pour qualifier parfois la victime parfois le tueur à tendance à brouiller le sujet de la phrase. Ainsi à la ligne 20 je cite « il redevint vivant, vulnérable ; et, en même temps, Tchen se sentit bafoué » on sait que il renvoit à la victime mais l’emploi de la conjonction « et » à valeur d’addition nous permet de penser que c’est aussi Tchen qui redevint vivant et vulnérable. C’est renforcé par le fait que c’est jambes et ses bras deviennent complètement mous lorsqu’il entend le dormeur émettre un râle à la ligne 17-18. Se retour à la vie et au mouvement modifie les plans bien préparés de tchen.En glissant à droite, le corps change l’angle d’approche de Tchen. Son mode opératoire n’est donc plus valide et oblige le personnage à subir l’instant présent à la ligne 23 on peut lire «  d’un coup à traverser une planche » la brutalité et la rapidité de l’action contraste avec la longue préparation de l’assassinat dans l’extrait précédent. Le contact de la lame avec le corps réveille les sensations de tchen jusque là absente de l’extrait. On retrouve le mot sensible ligne 25 et sentit ligne 26. L’assassin semble ne faire plus qu’un avec son instrument de mort puisqu’il est sensible jusqu’au bout de la lame. Cette fusion se retrouve à la ligne 34-35 avec « son arme courte sur quoi pesait toute sa masse », la lame étant l’extension de son bras, elle supporte tout le poids de son corps. Tchen finit par se demander si l’homme s’est réveillé durant le coup de poignard. Nous pouvons penser que l’homme s’est effectivement réveillé puisqu’on peut lire à la ligne 37-38 « les yeux étaients blancs », les yeux semble s’être révulsé comme durant un malaise vagal provoquer par une forte douleur. De plus nous pouvons lire aux ligne 28-30 «  les jambes revenaient ensemble vers la poitrine, comme attachées » ce qui pourrait mimer une convulsion. Pour finir nous retrouvons dans ce passage deux isotopies opposés celle du mouvement par extension pulsion de vie et celle de l’immobilité par extension pulsion de mort. Pour le premier nous pouvons relever «s’éleva » ligne 17, « glissa » ligne 21 , « mouvement » ligne 22, « rebondir » et « relancé » ligne 26, « revenaient »ligne 28 « retomber » ligne 40.Pour le second nous retrouvons « plus même reculer » ligne 17, l’arrêta ligne 25, maintenir ligne 28, attachés ligne 29, « tenir fixé » ligne 34. Pour conclure nous pouvons dire que ce passage brise l’idéalisme de Tchen qui pensait pouvoir commettre un crime parfait sans douleur pour la victime et bien préparé ce qui n’est bien sûr pas le cas.

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