Qu'est-ce qu'un intellectuel ?
Cours : Qu'est-ce qu'un intellectuel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Martin Desideri • 30 Août 2023 • Cours • 546 Mots (3 Pages) • 283 Vues
Qu’est-ce qu’un intellectuel ?
On dit d’un intellectuel qu’il a atteint une forme d’excellence dans le maniement de sa raison. Ce sont des figures bénéficiant d’une certaine notoriété car il intervient dans le débat public et le débat d’idée. Si l’intellectuel a acquis une certaine expertise sur un domaine précis, son aptitude au raisonnement est tel qu’il peut se prononcer sur d’autres domaines que le sien.
C’est avec Saint Simon, philosophe français du XIXème siècle que le mot intellectuel est pour la première fois évoqué pour qualifier ces hommes. Sa fonction selon lui est de s’attaquer aux préjugés, Saint Simon appelle les intellectuels positifs ceux qui se reconnaissent dans l’esprit positif. L’esprit positif venant de la pensée d’Auguste Conte et signifie accorder la primauté aux faits.
Cependant au XVIII siècle apparaissait déjà ceux qui seront considérés les premiers intellectuels. Ce sont alors des écrivains qui s’emparent du débat public, en intervenant sous forme d’écrit. Les intellectuels publient dans le domaine des finances, décisions publiques, ou de l’économie. L’un des intellectuels les plus connus de ce siècle est alors Voltaire qui cherche à réhabiliter la mémoire de Calas, protestant injustement condamné à mort à cause de sa religion.
On dit de ses philosophes du XVIII qu’ils exercent un pouvoir spirituel mais pas clérical. Hugo écrira que le poète est un prophète. C’est une conception sacerdotale de la poésie, ou le poète est investie du pouvoir du prêtre. Ce pouvoir spirituel étant rendu possible par une baisse du pouvoir religieux. L’intellectuel est alors en somme un défenseur de son pays, mais il peut aussi se servir de sa notoriété pour dénoncer les travers de la société dans laquelle il vit.
On peut alors se demander si l’intellectuel doit s’engager.
En effet suite à l’affaire Dreyfus (1898) le mot intellectuel ressurgit dans le débat public. Zola écrira le fameux article J’accuse ! montrant ainsi qu’un intellectuel peut s’engager dans des causes extérieurs à son domaine d’expertise puisque Zola était essentiellement un écrivain. Cela ne sera pas de l’avis de Maurice Barrès, romancier de Lorraine et de droite légitimiste. Pour Barrés, les intellectuels n’ont pas les connaissances pour se prononcer sur l’affaire Dreyfus,en effet selon lui il n’y a pas assez de données. Or Barrès ne parle qu’en connaissance de cause. Donc dans le cadre de l’affaire Dreyfus, on ne devrait pas parler sans savoir. En effet selon lui Zola et Anatole France qui prendront la défense de Dreyfus présentent comme des certitudes ce qui n’est qu’hypothèse.
Cet argument semble séduisant, mais est-il recevable ? Il semble en effet possible que certaines fois on en sait déjà assez pour parler et qu’il est impossible d’avoir tous les éléments, toutes les données de l’affaire pour conclure. Certes Descartes dira qu’il faut douter de tout même des choses les plus probables. Mais dans le domaine de l’action, il faut poser certains faits douteux en certitude.
Quant à Sartre, il est la figure même de l’intellectuel engagé, pour lui « notre passivité même serait une action », se taire c’est alors consentir pour Sartre.
...