Présentation de Micromégas de Voltaire
Commentaire d'oeuvre : Présentation de Micromégas de Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mdr33 • 27 Juin 2024 • Commentaire d'oeuvre • 1 955 Mots (8 Pages) • 103 Vues
Présentation de Micromégas de Voltaire
Micromégas est un conte philosophique de Voltaire, qui a été publié en 1752. C’est l’un des tout premiers récits de science-fiction créé par la civilisation occidentale. Voltaire est un philosophe français, emblématique des Lumières, un courant de pensée qui combat l’obscurantisme par la raison. Au milieu du 18e siècle, le mouvement des Lumières se propage et les querelles entre scientifiques, philosophes et écrivains donnent lieu à des joutes de l’esprit sous forme de livres, dont Micromégas fait partie. Voltaire n’a pas 24 ans quand il est emprisonné pour ses idées. Toute sa vie consistera en ce combat de la raison contre l’obscurantisme.
Ce livre raconte l’histoire de Micromégas, un géant qui passe son temps à s’instruire, et qui entreprend un voyage de formation auprès des habitants des autres mondes. Avec un compagnon de voyage rencontré sur Saturne, il arrive sur Terre, où il entreprend d'observer les microscopiques habitants de cette planète.
J’ai choisi de vous présenter Micromégas pour trois raisons principales.
Tout d’abord, parce que je trouve très efficace la forme du conte philosophique. Ce récit court à visée pédagogique permet en effet de faire passer ses idées. La lecture est facile et ludique et le procédé très efficace : plus le trait est gros et caricatural et mieux le message passe. Voltaire a découvert ce genre littéraire en Angleterre et va l’utiliser pour d’autres livres comme l’Ingénu ou Candide, se plaçant ainsi dans la lignée de Gargantua de Rabelais (1534) ou de Gulliver de Jonathan Swift (1726).
Le message passe d’autant mieux que ce conte prend la forme d’un récit de voyage : en voyageant, le géant observe, se questionne, compare et découvre d'autres cultures qu’il apprend à respecter. Cela reprend une idée centrale de la pensée voltairienne selon laquelle la curiosité mène à la tolérance. Le géant n’insulte pas les hommes, mais essaie de les comprendre. Sa démarche, très constructive, est intéressante et interpelle, surtout en cette période de débats politiques ! C’est la 2e raison pour laquelle j’ai choisi de vous présenter ce livre.
La 3e raison, c’est la théorie de la relativité universelle que prône Voltaire dans ce conte et qui enseigne qu’il faut replacer nos connaissances à l’échelle du monde, les relativiser, et ne pas centrer le monde entier autour de l'être humain. Le conte donne à penser que nous sommes un point dans l'univers et non que l'univers tourne autour de nous. On retrouve cette notion dans le nom même de Micromégas, qui vient du grec mikros signifiant « petit » et megas signifiant « grand » : chaque composant de l'univers est à la fois grand et petit vis-à-vis d’un autre composant de l'univers. Je trouve cela épatant qu’une théorie si actuelle ait émergé dès le 18e siècle !
Pour moi, Micromégas est un livre très intéressant qui, en prenant l’apparence d’une fantaisie, délivre une réflexion philosophique sur l'Homme ainsi que sur sa place dans l'univers. Dans ce livre, Voltaire prépare les thèmes moraux et philosophiques de ces œuvres à venir comme Candide, l’un de ses plus célèbres contes philosophiques publié en 1759. Mais surtout, il pose les bases d'une nouvelle philosophie, celle des Lumières, fondée sur l'émancipation de l'homme par la raison et la libération des croyances superstitieuses.
Informations pour approfondir et répondre aux questions de l’examinateur
- Quel passage vous a le plus marqué ? Pourquoi ?
Quand Micromégas essaie de communiquer avec les hommes. Il traverse plein d’étapes difficiles avant d’y arriver et c’est finalement grâce à un simple bout d’ongle qu’il va enrouler comme un cornet amplificateur de sons qu’il va y arriver.
- Vous avez dit que la lecture de ce conte est ludique : en quoi l’est-elle ?
Par son comique de situation (des géants qui se retrouvent face à des êtres microscopiques, le fait que Micromégas communique avec les hommes avec un bout d’ongle, la scène de ménage que fait la femme du nain lorsqu’il quitte Saturne avec Micromégas).
Par le comique de mots dans la façon dont Micromégas appelle les hommes : « les infiniment petits », les « insectes invisibles ».
- Vous parlez de trait caricatural : qu’est-ce-qui est poussé à l’extrême dans ce conte ?
La taille des personnages, mais aussi de toutes les choses. Il est bcp question de calculs dans ce conte, tout est rapporté à des mesures qui ne signifient pas grand-chose.
- En quoi le voyage mène à la tolérance ?
Par l’ouverture d’esprit qu’offre la découverte de nouvelles civilisations et de nouveaux modes de vie.
- Quels sont les principaux défauts de la nature humaine pointés par les géants ?
Les hommes sont ravagés par des travaux harassants, ils s’entretuent avec des guerres et les géants trouvent cela absurde. L’homme est aussi querelleur, présomptueux et vaniteux, il est persuadé que c’est lui qui a raison. L’un des philosophes avec qui Micromégas discute pense d’ailleurs que l’univers tourne autour de l’homme.
- Connais-tu un autre conte de Voltaire qui utilise le regard extérieur pour faire la critique de la société ?
Oui, l’Ingénu, qui évoque le parcours d'un Huron (indien d'Amérique) arrivant en Basse-Bretagne et découvrant cette société.
- Sur l’auteur :
François-Marie Arouet, qui prendra plus tard le nom de Voltaire, est un auteur français né en 1694. Il se distingue très vite dans les milieux littéraires pour sa plume vive, curieuse, acerbe. Ses textes sont virulents et l’adolescent séjourne à la prison de la Bastille. Il devient célèbre à 24 ans grâce au succès de sa pièce Oedipe (1718) et de son poème La Ligue (1723). Il s’exile en Angleterre et sera très influencé par la société britannique. C’est dans toute l’Europe que Voltaire voyage, cherchant refuge chez tous les grands d’Europe. Avec Diderot et d’Alembert, il s’engage dans le projet encyclopédique : l’ambition est humaniste, pédagogique. Il prend parti contre les injustices. A 84 ans, son retour à Paris est un retour triomphal. Il verra son buste couronné sur la scène de l’Académie Française. Il meurt en 1778, et ses cendres sont transférées au Panthéon en 1791.
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