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Mariaux, Les Fausses confidences, scène finale

Commentaire de texte : Mariaux, Les Fausses confidences, scène finale. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 381 Mots (6 Pages)  •  246 Vues

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Nous sommes ici à la fin de la pièce, Dorante et Araminte vont enfin s’avouer leur amour. Ici, on cherche à savoir comment les déclarations amoureuses réciproques d’Araminte et de Dorante font de cette scène le point culminant de la pièce en mettant fin aux fausses confidences. Nous distinguons trois mouvements : Dans une première partie, de « Vous donner mon portrait » à « Levez-vous, Dorante », Araminte et Dorante se déclarent leur amour réciproque. Dans une deuxième partie, de « Je ne la mérite » à « d’avoir trompé ce que j’adore », Dorante révèle à Araminte les stratagèmes amoureux de Dubois. Dans une troisième partie, de « Si j’apprenais cela d’un autre » à la fin de l’acte 3 scène 12, Araminte pardonne à Dorante ses stratagèmes car ils servaient son amour.

l. Araminte et Dorante se déclarent leur amour réciproque

Alors qu’il annonce leurs adieux, Dorante demande à Araminte de lui céder le portrait d’elle qu’il a peint et qu’elle a touché. L’audace de la demande suscite l’exclamation de la jeune femme : « Vous donner mon portrait ! » En effet, ce don de son image symboliserait le don de son cœur. Mais Dorante conteste cette idée, car elle lui paraît inconcevable, comme l’expriment les phrases exclamatives (« que vous m’aimez, Madame ! Quelle idée ! ») et la question rhétorique « qui pourrait se l’imaginer ? ». Dorante rappelle ainsi que la différence de fortune entre lui et Araminte prohibe toute union amoureuse.

Mais c’est justement cette question rhétorique qui provoque l’aveu amoureux d’Araminte : « Et voilà pourtant ce qui m’arrive. » Son « ton vif et naïf » témoigne de la pureté et de la spontanéité de ses sentiments, comparables à ceux que Dorante éprouve pour elle. Pour la première fois, Araminte révèle donc ses sentiments amoureux à Dorante directement. L’intensité de cette révélation est renforcée par la théâtralité du présentatif « Voilà » et l’adverbe d’opposition « pourtant ». Araminte met donc fin à ses fausses confidences, et adresse à Dorante la vraie confidence amoureuse qu’elle a dissimulée tout au long de la pièce : elle l’aime également.

Cette déclaration amoureuse provoque chez Dorante un trouble et une joie profonde, comme l’exprime l’exclamation tragique : « Je me meurs ! » dont l’assonance en « eu » fait entendre des pleurs. Le corps accompagne la parole (« se jetant à ses genoux. »). Le trouble d’Araminte est tout aussi profond : « Je ne sais plus où je suis. » Les phrases courtes et hachées témoignent de son incapacité à relier les choses et idées. L’intensité des sentiments détruisent les masques sociaux. L’amante ordonne cependant à l’impératif qu’un semblant de calme soit rétabli (« Modérez votre joie : levez-vous, Dorante. ». La culture galante réfrène donc la spontanéité des comportements amoureux.

II. Dorante révèle à Araminte les stratagèmes amoureux de Dubois

Dorante rejette cependant « cette joie qui [l]e transporte » en disant « Je ne la mérite pas. Cette joie me transporte. Je ne la mérite pas, Madame ». Sa contenance retrouvée (« se lève »), le futur proche (« vous allez me l’ôter ») et la tournure impersonnelle « il faut que vous soyez instruite. » annoncent une révélation malheureuse. Araminte en est « étonnée » : cet adjectif, fréquent dans la pièce, accompagne les incessants retournements. L’exclamation interrogative d’Araminte appelle la révélation de Dorante : « Comment ! que voulez-vous dire ? ».

Le spectateur, mis dans la confidence des stratagèmes amoureux, sait déjà ce que Dorante s’apprête à révéler. Le spectateur est excité à l’idée d’en savoir davantage que l’amante concernée, et s’interroge quant à ses réactions. L’effet d’attente suscité fait de cette scène son point culminant. Dorante révèle les fausses confidences de la pièce, mais insiste cependant sur ce qu’elles ont de vrai, à savoir l’amour qui les animait : « Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie ». La tournure restrictive (ne…que) met en valeur l’amour que Dorante porte à Araminte. Dans cette longue réplique, l’amant révèle certes les mensonges employés, mais il les justifie par l’amour. On retrouve ainsi un vocabulaire galant et précieux : « passion », « infinie », « mon amour », « charme de l’espérance », « tendresse », « que j’adore ». La fausse confidence et les stratagèmes sont désignés vaguement par le groupe nominal indéfini « Tous les incidents » et présentés comme l’œuvre de « l’industrie d’un domestique » fidèle et serviable.

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