Malade Imaginaire, Molière

Texte 6 : Malade Imaginaire

Introduction :

         Au XVIIème siècle, le théâtre moderne commence à apparaître et s'émancipe rapidement notamment avec le baroque. Au fur et à mesure du siècle, le classicisme va s'imposer et le théâtre va devenir très contrôlé. Parmi les grands auteurs du classicisme on retrouve notamment Molière qui s'illustre dans le genre nouveau de la comédie-ballet ; associant les arts de la musique, de la danse et du théâtre;notamment grâce à la pièce du Malade Imaginaire. Avec cette pièce, Molière veut dénoncer l'obscurantisme et le conservatisme des médecins de son époque. Puisque lui même etait malade au moment de l'écriture de la pièce et a pu expérimenter toutes les inepties proposées par ces soit disant médecins.

-Lecture-

         Dans cet extrait de la scène 6 de l'acte II, Nous pouvons observer un dialogue entre Argan et le médecin Monsieur Diafoirus accompagné de son fils Thomas. Ces derniers sont en train de prendre le pouls d'Argan et discutent de son état avant de faire un diagnostique. Ce diagnostique entre en contradiction avec le diagnostique de l'autre médecin d'Argan,Monsieur Purgon. S'en suit une explication, de la part de Monsieur Diafoirus, pour prouver à Argan que ces deux diagnostiques sont parfaitement identiques.

          En quoi cette pièce est-elle une satyre des médecins du XVIIème siècle ?

          Nous verrons dans une première partie l'auscultation interminable d'Argan aboutissant à un diagnostique. Puis dans une seconde partie, nous verrons en quoi l'argumentation des médecins pour justifier le diagnostique est trompeuse.

Développement :

1er mouvement : l'auscultation interminable d'Argan aboutissant à un diagnostique

       Lors de l'examination du pouls d'Argan les deux médecins ont un bref dialogue à propos de ce dernier.

1ère sous-partie : la qualité du raisonnement des médecins

• De la ligne 3 à la ligne 4, nous pouvons observer un chiasme « Pouls » ; « Quid dicis » ; « Dico » ; « le pouls ». Ce chiasme est l'annonce d'une conversation redondante et répétitive avec les mêmes mots et les mêmles idées. Cela renforce également la complicité entre les deux médecins et montre que le fils est le miroir de son père.

• De plus de la ligne 4 à la ligne 13, nous pouvons constater une opposition entre les répliques négatives à propos du pouls anormal d'Argan :« Dico que le pouls de monsieur est le pouls d'un homme qui ne se porte point bien » l.4, « Qu'il est duriuscule pour ne pas dire dur » l.6, « Repoussant » l.8, « Et même un peu caprisant » l.10, « Ce qui marque une intempérie dans le parenchyme splénique, c'est à dire la rate » l.12. Et les répliques positives du contentement du père qui est très content du diagnostique fait par son fils : « Bon » l.5, « Fort bien » l.7 et 13, « Bene » l.9, « Optime » l.11. Les médecins se moquent donc ici du patient puisqu'ils se réjouissent devant lui de ses ses symptômes soit disant graves.

• En outre nous pouvons apercevoir un pléonasme ligne 6 « le poul est duriuscule pour ne pas dire dur ». Cela induit que les médecins ont un raisonnement absurde et tautologique.

2ème sous-partie :l'escroquerie des médecins

• Nous pouvons observer un parallélisme aux lignes 6 à 7 et 12 à13 «  Qu'il est duriuscule pour ne pas dire dur ; Fort bien » et «  Ce qui marque une intempérie dans le parenchyme splénique, c'est à dire la rate ; Fort bien ». En effet on peut voir qu'un terme très technique est suivi d'un terme très simple avec toujours la même réaction du père. On s'aperçoit que les médecins ont tendance à utiliser d'abord les mots complexes puis les mots simples afin d'impressionner leurs patients.

• De plus nous pouvons apercevoir des onomastiques avec les noms des médecins « Diafoirus » et «  Purgon »qui révèle que les noms de ces médecins sont complément idiots. En effet le nom de Diafoirus signifie « diarrhée foireuse » ce qui montre que ses compétences sont équivalentes à la signification de son nom. Et le nom de « Purgon » vient du mot « purge » ce qui montre qu'il ne sait faire que des purges et rien d'autres

2ème mouvement : argumentation trompeuse des médecins pour justifier le diagnostique

          Après cette examen et ce diagnostique, Argan contredit les médecins en leur affirmant que son autre médecin, Monsieur Purgon, lui a dit tout le contraire

2èmesous-partie : les arguments des médecins

• En effet grâce au lexique médical du texte on peut observer que les médecins sont mal à l'aise face aux remarques d'Argan et utilisent beaucoup de mots très techniques pour mettre Argan en confiance
• De plus nous pouvons apercevoir à la ligne 19 une Parataxte « rôti,bouilli;même chose ». Cela permet à Mr.Diafoirus de renforcer le lien entre les différents éléments qu'il cite. Il ne prend pas la peine d'expliquer le lien entre le rôti et le bouilli, pour lui c'est une évidence.
• En outre nous pouvons observer aux lignes 14 à 15  et 18 à 19 un parallélisme « Non », « Oui ». Il y a une transformation des réponses négatives d'Argan par rapport au diagnostique des Diafoirus en réponse positive de la part des médecins. On voit ainsi qu'à chaque remise en question d'Argan, le médecin arrive à s'en sortir en inventant un rapport entre le rôti et le bouilli. Le désaccord devient accord.

Les Diafoirus ne veulent pas contredire la parole de Mr.Purgon car c'est l'oncle de Thomas Diafoirus. De plus cela renforce l'idée que les médecins ne peuvent avoir tort.

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