Le réalisme subjectif

Qu'est-ce que le réalisme subjectif ?

De l’antiquité à la première moitié du XIXème siècle, le réalisme était défini comme “mimesis” autrement dit, l’imitation de la nature. Cependant, lors de la seconde moitié du XIXème siècle (1850), le réalisme est un mouvement littéraire qui met l’accent sur la représentation fidèle de la réalité sociale et quotidienne de manière objective et impartial. Néanmoins, le réalisme subjectif propose une vision du réel qui est influencée par le point de vue du romancier, il ne se contente pas de décrire la réalité, mais il l’interprète à travers son propre prisme, ses propres émotions et ses propres opinions.

Le réalisme naquit du besoin de s’opposer aux idéaux romantiques. Dépeindre la réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans idéalisation en observant de manière minutieuse la société et les comportements humains, en abordant des thèmes comme le travail, les relations conjugales ou les tensions sociales.

Dans les paragraphes suivants nous verrons en détails ce qu’est le réalisme subjectif à travers plusieurs œuvres littéraires.

Premièrement, pour atteindre le réalisme subjectif, il faut abandonner l’imitation de la nature qui n’est que du mensonge. En effet rechercher la beauté et l’idéal nous éloigne complétement du réel.                                                                                       

Dans les “Contes et Entretiens” paru en 1773, Diderot propose un exemple tiré de la peinture afin de nous montrer qu’un vrai portrait doit comporter des défauts pour devenir une œuvre d’art authentique. C’est lui qui introduira le réalisme du XIXe siècle.

Ensuite, la doctrine principale du réalisme subjectif est la représentation du réel à travers la sensibilité du romancier.                                                                                                      

Dans “Le Réalisme” de Champfleury (1857), l’auteur nous dit clairement que recopier fidèlement la nature n’est pas de l’art. De son point de vue, le but de l’art c’est l’interprétation de la nature. Pour prouver sa théorie, il nous propose dans son roman une expérience en comparant les représentations de paysages entre photographes et peintres. Du côté des photographes les photos sont les même alors que les peintures sont toutes différentes. Cette différence de sensibilité s’expliquerait par le tempérament des artistes (caractéristiques physiologiques et psychologiques).  La thèse de Jules Champfleury est que l'artiste réaliste n’est pas une machine mais l’auteur d’une interprétation de la nature à travers son propre prisme.

Par ailleurs, comme dit précédemment, le réalisme est une réaction au romantique. Ce mouvement littéraire cherche à créer le renouveau.                                                                          Guy de Maupassant nous présente dans “Pierre et Jean” (1887) la nouveauté du réalisme en nous communiquant les différences entre les romanciers académiques et réalistes. Selon lui, la vraisemblance devient la ressemblance, l’artifice disparait pour laisser place au vrai : la vie, on observe une forte augmentation de la précision dans les détails, on retrouve évidement la vision personnelle du Monde. La dramatisation disparait complètement et on voit apparaitre l’esprit expérimentale où le romancier observera des personnages dans une situation donnée afin d’observer leurs comportements et d’en faire une critique. Outre cela, Maupassant qualifie les romanciers réalistes d’illusionnistes pour mettre en avant la vision personnelle présente dans chaque artiste pour ensuite la communiquer au public.      

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