Le réalisme

dL’arrivée du Réalisme, opposé aux excès de l’esthétique romantique, se fait dans l’art avec Gustave Courbet, qui cherche à représenter le réel sans l’embellir. Un « Salon des refusés »voit le jour, regroupant les précurseurs d’une modernité picturale.Les impressionnistes révolutionnent à leur tour la peinture: choisissant eux aussi leurs sujets dans le quotidien, Claude Monet, Auguste Renoir ou Paul Cézanne tentent de saisir l’éphémère et de laisser transparaître leur vision en préférant les jeux de lumière à la précision des contours. Les auteurs se réfèrent aux encyclopédies dont le succès se maintient depuis les Lumières. L’influence de la science, le positivisme (doctrine selon laquelle toute connaissance se fonde sur l’expérimentation) se développe. Des découvertes scientifiques refaçonnent la vision de l’humanité, les auteurs réalistes puis naturalistes vont s’inspirer de ces théories et remettent en cause les frontières habituellement établies entre la science et la littérature. Zola définira ainsi le Naturalisme comme«la formule de la science moderne appliquée à la littérature » (Le Roman expérimental, 1893).

Apparu vers 1830 avec les romans de Balzac et de Stendhal, le Réalisme devient un véritable mouvement littéraire avec la parution en 1856 de la revue Réalisme. Il s’intéresse aux mécanismes sociaux et aux lois du comportement humain: à la manière d’un zoologiste, Honoré de Balzac entend étudier les «espèces sociales» tandis que Le Rouge et le Noir de Stendhal (Henri Beyle)est sous-titré Chronique de 1830. Le Réalisme vise l’étude objective de la réalité et traite de tous les sujets: l’argent dans Le Père Goriot de Balzac,l’ennui d’une bourgeoise devenant adultère dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, des addictions dans « La peau de chagrin ».

Avec La Comédie humaine, Balzac crée un véritable monde à travers une centaine d’œuvres(romans, nouvelles, contes…) comptant plus de deux mille protagonistes. Il invente le principe du retour des personnages d’un titre à l’autre afin de donner encore plus d’épaisseur à son univers romanesque. L’écrivain voulait «faire concurrence à l’état civil». La Comédie humaine cherche ainsi à peindre la société française de la Restauration(1815-1830) à la fin de la monarchie de Juillet (1830-1848), sous un angle à la fois fidèle et critique.

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