Le poète-parasite, Montesquieu, Lettres persanes, XLVIII, 1721.
Commentaire de texte : Le poète-parasite, Montesquieu, Lettres persanes, XLVIII, 1721.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eleonore.miguel • 24 Mai 2023 • Commentaire de texte • 1 204 Mots (5 Pages) • 743 Vues
Le poète-parasite, Montesquieu, Lettres persanes, XLVIII, 1721.
Présenta° générale/Le regard éloigné au XVIIIe avec Voltaire le regard naïf des perso de Candide ou de l’Ingénu, mais aussi le regard de l’étranger dans Lettres persanes de Montesquieu/Présenta° des Lettres persanes (date, roman épistolaire, situation d’énonciation…) /Présenta° de l’extrait.
Projet de lecture : Montrer que le Français invite Usbek et le lecteur à se méfier des apparences.
I. L’étonnement d’Usbek suscité par la présence, dans le cercle, d’un homme singulier. (l.1 à 3)
1) La politesse du Persan est marquée par :
- la sub circonstancielle de condi° « si je vous importune »
=>précaution oratoire qui introduit une demande signalée par l’impératif présent « dites-moi »
2) Usbek souhaite connaître l’identité d’un homme qui a attiré son attention
- La phrase interro partielle porte sur l’identité de l’homme, (= présence du prm interro « qui »)
- Pour permettre au français de se faire une idée de l’homme dont il est question, Usbek renseigne le lieu où il se trouve : CC Lieu « vis-à-vis de nous » =>Usbek fait ainsi preuve de curiosité.
3) C’est la singularité de l’homme au milieu du cercle qui a attiré l’attention d’Usbek :
- Cet homme est « différent » comme le souligne l’adjectif qualificatif.
- Sa différence est aussi bien physique que morale :
- En effet, il manque de distinction : il est « si mal habillé » et « fait des grimaces »
- Le point-virgule, quant à lui, indique que s’il se distingue physiquement, il se distingue aussi moralement des autres hommes, ce qui est marqué par le chiasme signalant ainsi l’absurdité du personnage qui semble jouer un rôle
=>Cette entrée en matière joue le rôle de Captatio benevolentiae.
II. La réponse du Français (l.3 à 10)
1) L’identité de l’inconnu (l.3 à 6)
- Le pronom démonstratif « celui », employé à la ligne 1 par Usbek, est remplacé par le GN « un poète ». En employant l’article indéfini, le Français insiste sur la banalité de l’homme, il n’est qu’un poète parmi tant d’autres + statut individu effacé (=fonction seule)
- Pour compléter la désignation du personnage, le Français ajoute qu’il représente « le grotesque du genre humain ». Le nom « grotesque » insiste sur l’aspect ridicule d’un homme incapable de naturel et confirme l’étonnement d’Usbek.
- Dans la phrase suivante, il justifie son affirmation par :
- la périphrase méprisante « Ces gens-là » (cf adjectif démonstratif pluriel) =∑ les mêmes
- leurs paroles « ils sont nés ce qu’ils sont » qu’il rapporte. =présen° d’un type d’homme figé (=jeu sur les temps du passé composé/présent).
Ils n’ont donc aucun mérite. =>Blâme du poète.
2) L’attitude du poète suscite le rejet des hommes qui l’entourent (l.6) = conséquences
- Le connecteur logique « Aussi » introduit une conséquence. C’est parce que le poète est comme il est décrit que les hommes réagissent de manière négative : « ne les épargne-t-on point » =nég°
- Les deux points permettent au Français de préciser son propos. La 2ème partie de la phrase est hyperbolique, comme en témoigne le sens figuré du verbe VERSER accompagné du COD « mépris » qui fait écho au « grotesque du genre humain » et au ridicule du personnage évoqués précédemment
- Enfin, l’utilisation du pronom indéfini « on » généralise le propos =le français parle au nom de tous. Ce ne serait pas un simple avis personnel qu’il partage avec Usbek. Il donne ainsi de l’autorité à son propos.
3) Les raisons de sa présence dans le cercle (l.7 à 10)
- Le français rappelle les circonstances de l’arrivée du poète = emploi passé
- La place que tient le poète dans cette phrase est significative. Il est désigné à l’aide de deux pronoms : pronom personnel « il », en position de sujet qui subit l’action (cf voix passive) Victime de la « famine », il a ainsi suscité la compassion du « maître » et de « la maîtresse » à faire preuve d’hospitalité.
- Le Français évoque ensuite, par l’emploi de la subordonnée relative « dont la bonté et la politesse ne se démentent à l’égard de personne » les qualités de ces derniers.
- Le point qui sépare la phrase « Il fit leur épithalame, lorsqu’ils se marièrent » de la précédente pourrait introduire un rapport cause-conséquence. En remerciement, le poète a composé un « épithalame », c’est-à-dire un poème, un chant composé à l’occasion d’un mariage, évoqué au travers de l’emploi du CC Temps « Lorsqu’ils se marièrent ». = poème de circonstance.
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