Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ?
Dissertation : Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ayeka • 8 Mai 2023 • Dissertation • 1 365 Mots (6 Pages) • 208 Vues
Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ?
Nécessaire : obligation, retrouvé dans touts les poèmes
Sa plume : poèmes / style / versification
Boue : tout ce qui est considéré comme négatif ( Spleen, mort, vice…)
Pb : l’utilisation du négatif est-elle impérative pour dépeindre la vie en poésie ?
I) Oui, car le poète se voit comme alchimiste de l’or et de la boue
1) le poète, intermédiaire de deux, mondes, l’Idéal et la Réalité. Il se doit donc de donner un autre sens à la boue => Correspondances, Albatros
2) il doit ainsi extraire de l’or dans le boue, tout en la dévoilant => Charogne, Horloge
II) pas forcément, car le poète est tout sauf réaliste pour Baudelaire, il aspire donc vers une Idéal imaginée
1) Rejet du réalisme : le monde est donc embelli (Invitation au voyage, la chevelure)
2) cette aspiration à la perfection se voit même à travers la structure des poèmes (sonnet, rimes, musicalité, synesthésie, correspondance horizontale)
III) les fleurs du mal n’est-il pas, de toute façon, une œuvre en dehors des « barrières poétiques » ?
1) « les fleurs du mal » est une figure ambivalente, qui nécessite le mal et le bien afin de transmettre son message universel
2) qui est de montrer que malgré le Spleen, l’Idéal existe à travers la poésie
« le poète doit être celui qui rappelle aux hommes l’idée éternelle de la beauté, dissimulée sous les formes transitoires de la vie imparfaite », telle est la vision du poète selon Stuart Merrill, écrivain. Il serait donc, par définition, le créateur d’une vision idéalisée de la vie qu’il raconte, indiscernable dans la réalité « imparfaite ». Baudelaire poursuit ainsi cette quête de l’Idéal, en s’inscrivant au cœur d’une véritable ambivalence de ses propos poétiques. Les contraires vont alors de pair. En effet, comme l’indique l’oxymore Les Fleurs du mal, le poète extrait le bien dans le mal, l’Idéal dans le Spleen, l’or dans la boue. Cependant, cette utilisation récurrente de ce qu’il y a de plus négatif, est-elle impérative pour dépeindre la vie en poésie ? Nous verrons tout d’abord que, chez Baudelaire, la vie est dressée à travers une alchimie ambivalente de l’or et de la boue. Dans un second temps, nous étudierons l’aspiration du poète vers un monde idyllique, qui semble dépourvue de toute chose mélancolique. Et dans un dernier temps, nous nous pencherons sur cette ambivalence des contraires, qui fait de ce recueil une œuvre universelle.
Les Fleurs du mal, abrite une véritable histoire poétique, qui commence par la naissance maudite du poète et finit par sa mort. L’œuvre retrace donc toutes les aspects, sentiments et évènements au cours d’une vie, que ce soit mélioratif ou péjoratif. Plus qu’un simple dévoilement de la boue et de l’or, c’est une alchimie poétique qui s’opère entre ces deux contraires, pour décrire l’essence de la vie. En cela réside tout le travail du poète, qui se comporte donc comme un intermédiaire entre deux mondes, celui de l’Idéal que lui seul peut identifier, et celui de la réalité dans laquelle il vit communément. Le poème « Correspondance » en témoigne. En effet, la nature, qui est « un temple », est source de correspondance avec un monde de l’Idéal, un « forêt de symboles », et le monde matériel des « corrompus, riches et triomphants ». Au sein des « homme[s] [qui] y passe[nt] à travers », le poète, seul, est capable de déchiffrer ces symboles à travers la synesthésie, qui lui permet un véritable « voyage des sens », au milieu d’une chaotique mais profonde unité entre ces deux mondes. Cette capacité unique au poète, lui permet donc de donner du sens à ce qui en est dépourvu, ainsi de donner une image nouvelle à la réalité imparfaite, à la boue.
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