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Le dernier jour d'un condamné - Préface - Victor Hugo

Commentaire d'oeuvre : Le dernier jour d'un condamné - Préface - Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  917 Mots (4 Pages)  •  139 Vues

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La préface du roman "Le Dernier Jour d'un condamné" de Victor Hugo, publiée en 1832 soit quatre ans après la sortie du livre, témoigne de l'évolution de la position de l'auteur vis-à-vis de la peine de mort. Au fil des éditions, Hugo renforce l'aspect idéologique de son œuvre. Cette préface se présente comme un dialogue argumentatif, mettant en scène les voix qui justifient la peine capitale. En quoi la préface de Victor Hugo au "Dernier Jour d'un condamné" constitue-t-elle une réfutation argumentative rigoureuse de la peine de mort, mettant en lumière les failles des arguments en sa faveur et proposant une réflexion sur la justice et la société de son époque ? Notre étude se concentrera d'abord sur l’argumentation rigoureuse de l’écrivain. Ensuite, nous examinerons attentivement le discours polémique utilisé par l’écrivain.

Victor Hugo, dans cette préface, entreprend une réfutation méthodique des arguments en faveur de la peine de mort. Il adopte une approche dialectique, confrontant les positions adverses pour mieux les démonter. Son premier axe argumentatif consiste à interroger la nécessité de la mort pour punir un individu. L'interrogation rhétorique, "À quoi bon la mort ?", incarne l'essence de cette démarche. Elle souligne l'absurdité d'une telle extrémité et invite le lecteur à envisager des alternatives plus humaines et éclairées.

L'emploi de l'ironie constitue un autre levier majeur dans la réfutation de Hugo. En répliquant à l'objection selon laquelle un détenu pourrait s'échapper d'une prison, il use de l'ironie pour dénoncer l'incohérence de cette argumentation. En effet, le ton moqueur de la phrase "Faites mieux votre ronde" met en lumière l'inefficacité supposée des gardiens de prison. Hugo souligne ainsi l'illusion de sécurité que procure la peine de mort, révélant ainsi une faille dans le raisonnement de ses opposants.

Enfin, l'utilisation du paradoxe renforce la portée de sa réfutation. En affirmant que "Pas de bourreau où le geôlier suffit", Hugo renverse les attentes et questionne la nécessité de la figure du bourreau. Cette formule choc incite à reconsidérer le rôle de cette institution dans le système judiciaire. Elle met en évidence l'ambiguïté morale entourant l'exécution d'une sentence capitale et pousse à une réflexion plus profonde sur les enjeux de la peine de mort.

Ainsi, la démarche argumentative de Victor Hugo se révèle être d'une rigueur implacable. Il démonte avec intelligence les fondements de la justification de la peine de mort, invitant le lecteur à se questionner sur la légitimité et l'efficacité d'une telle pratique dans une société évoluée.

Dans un second temps, Victor Hugo poursuit son examen des arguments en faveur de la peine de mort en mettant en lumière les failles et les contradictions qui les sous-tendent.

Une première approche de cette réfutation se manifeste à travers la remise en question de l'idée de vengeance sociale. En affirmant que "Se venger est de l'individu, punir est de Dieu", Hugo opère une distinction cruciale entre la justice humaine et une forme de justice divine. Il suggère que la société ne doit pas s'abaisser au niveau de la vengeance personnelle, mais plutôt aspirer à une forme de châtiment qui vise à corriger et à améliorer l'individu. Cette nuance souligne l'importance d'une justice éclairée et réfléchie, dépassant les instincts primaires de vengeance.

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