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Le Cid, Corneille, acte V, scène 7

Commentaire de texte : Le Cid, Corneille, acte V, scène 7. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2024  •  Commentaire de texte  •  785 Mots (4 Pages)  •  143 Vues

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Evaluation de la séquence sur Le Cid

  1. Compréhension de texte                                                                                                     / 13 pts

Acte V, scène 7

Don Fernand, don Diègue, don Arias, don Rodrigue, don Alonse, don Sanche, l’infante, Chimène, Léonor, Elvire

L’INFANTE

Sèche tes pleurs, Chimène, et reçois sans tristesse

Ce généreux vainqueur des mains de ta princesse.

DON RODRIGUE

Ne vous offensez point, Sire, si devant vous

Un respect amoureux me jette à ses genoux.

Je ne viens point ici demander ma conquête :

Je viens tout de nouveau vous apporter ma tête,

Madame ; mon amour n’emploiera point pour moi

Ni la loi du combat, ni le vouloir du Roi.

Si tout ce qui s’est fait est trop peu pour un père,

Dites par quels moyens il vous faut satisfaire.

Faut-il combattre encor mille et mille rivaux,

Aux deux bouts de la terre étendre mes travaux1,

Forcer moi seul un camp, mettre en fuite une armée,

Des héros fabuleux passer2 la renommée ?

[…]

CHIMENE

Relève-toi, Rodrigue. Il faut l’avouer, Sire,

Je vous en ai trop dit pour m’en pouvoir dédire3.

Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr.

Et quand un roi commande, on lui doit obéir.

Mais à quoi que déjà vous m’ayez condamnée,

Pourrez-vous à vos yeux souffrir cet hyménée ?

Et quand de mon devoir vous voulez cet effort,

Toute votre justice en est-elle d’accord?

Si Rodrigue à l’État devient si nécessaire,

De ce qu’il fait pour vous dois-je être le salaire,

Et me livrer moi-même au reproche éternel

D’avoir trempé mes mains dans le sang paternel?

DON FERNAND

Le temps assez souvent a rendu légitime

Ce qui semblait d’abord ne se pouvoir sans crime :

Rodrigue t’a gagnée, et tu dois être à lui.

Mais, quoique sa valeur t’ait conquise aujourd’hui,

Il faudrait que je fusse ennemi de ta gloire

Pour lui donner sitôt le prix de sa victoire.

Cet hymen4 différé ne rompt point une loi

Qui, sans marquer de temps, lui destine ta foi5.

Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.

Rodrigue, cependant il faut prendre les armes.

Après avoir vaincu les Maures sur nos bords,

Renversé leurs desseins, repoussé leurs efforts,

Va jusqu’en leur pays leur reporter la guerre,

Commander mon armée et ravager leur terre.

...

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