La Mort du Roi Tsongor, Laurent Gaudé
Commentaire d'oeuvre : La Mort du Roi Tsongor, Laurent Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar thisislatifaaa • 31 Décembre 2023 • Commentaire d'oeuvre • 762 Mots (4 Pages) • 233 Vues
Au XXIe siècle, le roman explore divers mouvements littéraires qui ont émmergé au fils du temps, notamment la qui tragédie, cherchant à susciter chez le lecteur des émotions telles que la pitié et l'effroi. Dans ce contexte, l'écrivain Laurent Gaudé se distingue, notamment avec son œuvre "La Mort du Roi Tsongor", lauréate du prix Goncourt des lycéens en 2002. L'extrait que nous analyserons, situé au début du livre, présente la situation tragique de Katabolonga, contraint de tuer le roi Tsongor, son ami, suivi de la mort tragique de ce dernier. La problématique que nous nous poserons sera donc : Comment la mort tragique du roi Tsongor est-elle mise en scène ? Pour répondre à cette question, nous examinerons d'abord le dilemme auquel est en proie Katabolonga, entre son respect profond envers son roi et son engagement envers sa parole. Ensuite, nous nous pencherons sur l'expression de la fatalité dans le texte, tout d'abord à travers la violence et la théatralité de la mort du roi, puis en explorant comment elle est présentée comme inéluctable et tragique.
Dans le texte, Katabolonga est pris dans un dilemme. Il est contraint de tuer son roi, cependant, son respect envers ce dernier fait obstacle à l'accomplissement de sa tâche. En effet, l'emploi du pléonasme "incapable de rien faire" (l.12) renforce l'impuissance ressentie par Katabolonga face à la tragédie qui se déroule, accentuée par l'utilisation de la négation dans "Il ne comprenait pas" (l.12) et "Il ne le fit pas" (l.2). L'imparfait utilisé dans "Il se tenait" (l.18) et "Il se baissait" (l.1), accompagné de la succession de phrases simples à la ligne 16, contribuent à ralentir le rythme du récit, créant une atmosphère de stagnation qui reflète le blocage provoqué par le dilemme émotionnel de Katabolonga. L'emploi de la métaphore hyperbolique dans "Sa plainte d'animal" (l.31) et le champ lexical du chagrin "étreinte" (l.2), "pleurait" (l.16), et "sa plainte" (l.31), associés à la proposition subordonnée relative dans "un homme qu'il aimait" (l.16) et l'anaphore "le seul" (l.13), soulignent l'ampleur de la souffrance provoquée par la forte douleur émotionnelle de Katabolonga et expriment son attachement profond envers le roi. Enfin, la métaphore "sa vie à lui qu'il enterrait" (l.39), intensifie le lien émotionnel entre les deux personnages, décrivant métaphoriquement la mort émotionnelle de Katabolonga due à la mort, cette fois bien réelle, de son roi et ami.
Ensuite nous verrons que la seconde option du dilemme de Katabolonga est le respect sa parole. L’emploi de l’impératif dans "Aide-moi" (l.15) constitue un ordre implicite incitant Katabolonga à respecter sa parole en mettant fin aux souffrances du roi. L'antithèse dans "Il ne s'agit pas de me tuer" (l.16) renforce l'idée que la demande du roi va au-delà du simple fait de le tuer. L’antithèse à "délicatement" (l.15) et "brusque" (l.20), nous indique que Katabolonga agi impulsivement, et l'utilisation du passé simple dans "pleura" (l.20), "retira" (l.20), et "porta" (l.20), marque le passage à l'acte. L'utilisation de la métaphore "du vieillard" (l.20) pour décrire le roi souligne l'absence soudaine de respect et donc la prise d’ascendant de son désir de vengeance. La personnification dans "la mort fit chavirer ses yeux" (l.24-25) place la mort au premier plan de la scène. L'anaphore de "vengeresse" (l.28) et "vengé" (l.29) souligne le respect envers sa parole passée, et de faire justice pour ses morts. L’antithèse dans "lointaines" (l.27) et "en lui" (l.27) rappelle la présence persistante de sa parole passée, accentuant le poids de la décision de Katabolonga. Enfin, la métaphore "sa langue maternelle" (l.28) évoque ses origines et insiste don sur sa nécessité a venger ses ancêtres.
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