« L’Horloge » de Baudelaire
Analyse sectorielle : « L’Horloge » de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Caramala • 19 Juin 2023 • Analyse sectorielle • 1 676 Mots (7 Pages) • 314 Vues
« L’Horloge » de Baudelaire
Eléments d’introduction
- Dernier poème de la section Spleen et Idéal
- Evocation d’un thème traditionnel : la fuite du temps en poésie et en
peinture (vanités)
- Mais ici allégorie de l’horloge qui tient un discours saisissant
(prosopopée)
- Structure du poème : 6 x 4 = 24 vers = 24 heures d’une journée et
alexandrins = 12 syllabes = divisions du temps sur le cadran.
- Rimes embrassées : structure fermée, pas d’échappatoire.
Projets de lecture possibles :
Quelle vision de l’existence s’exprime dans ce passage ? En quoi est-ce une méditation
sur la condition humaine. Comment Baudelaire utilise-t-il ici les ressources de la langue
pour faire œuvre de moraliste ?
3 temps :
Strophes 1 et 2 : entrée en scène de l’horloge, discours prophétique
Strophes 3 et 4 : le discours est martelé de différente façons mais l’homme n’y prête pas
attention
Strophes 5 et 6 : L’échéance approche, l’homme se dirige inéluctablement vers sa fin.
1
er
et 2e
quatrains : le discours prophétique de l’horloge, allégorie du temps
« Horloge ! Adresse
exclamation
Pour rendre son évocation du temps plus saisissante, B. s’appuie sur son symbole le plus
quotidien, l’horloge (celle qui dit l’heure, en latin) . Le point d’exclamation montre que
cette adresse ne se fait pas sur un ton neutre, le simple fait de s’adresser à l’horloge semble
le remplir d’effroi, ce que confirme la suite.
dieu sinistre, effrayant, impassible Personnification
Enumération
d’adjectifs dont
deux à connotation
péjorative.
B. personnifie l’horloge tout au long du poème, et va jusqu’à en faire un dieu, ce qui
suggère sa puissance surnaturelle. C’est en effet une allégorie du temps, qui était divinisé
chez les Grecs sous le nom de Chronos. La majesté associée au mot dieu est amplifiée par
la suite d’adjectifs qui l’entourent d’une ura maléfique. L’adjectif « impassible » indique
le caractère inébralanlable du temps qui ne s’émeut point de la condition humaine. L’effroi
est du côté de l’homme, comme le montre au vers 3 la mention du cœur plein d’effroi
Dont le doigt nous menace et nous dit : » Souviens-toi ! Personnification
Pronom de la 1ere
personne du pluriel
impératif
L’aiguille de la montre perd son caractère neutre d’objet et devient un doigt menaçant.
Elle ne se contente pas de dire l’heure, son discours est beaucoup plus complexe et B. se
charge de nous l’expliciter. Le nous désigne ici l’ensemble des hommes, poète inclus. B.
reprend l’injonction latine (« memento mori » : souviens-toi que tu vas mourir) et la
martèle plusieurs fois dans le texte comme un rappel glaçant. L’exclamation accentue le
caractère agressif de l’injonction. Le fait de ne pas préciser l’objet dont il faut se souvenir
(la mort) donne un caractère encore plus absolu à la phrase.
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Comparaison
Majuscule et
pluriel
Echo sonore cœur/
douleur
Allitération en r et
d et t
Indicateur + futur
Sur ces deux vers , B. déploie une comparaison. Le cœur est assimilé à une Cible. L’image
du cœur traversé de flèches appartient à la religion et est associée à la Vierge, ici, elle
devient universelle. La majuscule et l’emploi du pluriel transforment la souffrance en
allégories. Le futur rend cette prédiction inéluctable et l’emploi de « bientôt » la rend
dangereusement imminente. L’antéposition du CCL rapproche la douleur du cœur (écho
sonore), montre à quelle point la souffrance est profonde, directe. Elle atteint l’homme en
son centre.
Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Comparaison
Verbe de
mouvement + CC de
lieu
Allitération en l et r ,
assonance en I
Emploi du futur
Expression de la
légèreté
Alors que la douleur est représentée sous une forme bien concrète, le
...