L'Étranger, d'Albert Camus
Fiche de lecture : L'Étranger, d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar artgile • 13 Février 2024 • Fiche de lecture • 3 212 Mots (13 Pages) • 118 Vues
« L’Étranger », Albert Camus
- Index thématique,
Les personnages,
Meursault: personnage principal, l’étranger.
(Meursault serait un nom allégorique traduisant mer-soleil.)
Caractérisques principales :- personnage narrateur, « sans conscience apparente » (Camus) (p.7 à 9 de l’incipit : indifférence, autocentré sur sa personne « la dernière année....2h de route/p.9 »
- bien qu’il soit à la fois le personnage principal et le narrateur, il semble plus observé ce qu’il raconte que le vivre véritablement (ex.p.10 description de la morgue plutôt que de ses sentiments et son ressenti face à cette concrétisation de la mort de sa mère)
- l’émotion a peu de place dans son récit soit parce qu’il ne « ressent » pas et est donc insensible ; ce qui parait peu probable, soit parce qu’il ne maitrise pas les codes de ses émotions, il n’arrive pas à les exprimer , ne pas possède pas les codes fondamentaux des relations humaines (ex.p.14 : il ne pleure pas la mort de sa mère et a du mal à supporter les émotions ressenties par les autres : Amie de sa mère pleurant : »j’aurais voulu ne plus l’entendre », ne connait pas son âge p.20 )
Il ne souhaite pas la voir à la morgue: peur, insensibilité ?
- pourtant il exprime certains sentiments : p.14 »j’ai eu l’impression...me juger »/ « j’étais très étonné »
p.22 »....dont j’avais eu envie à l’époque » : émotion étrangement formulée ; il n’avait pas été amoureux de Marie, mais en « avait eu envie » : comme d’un objet ?
Il est un homme, il en a les besoins fondamentaux bien sûr mais l’affect n’entre pas dans son quotidien.
- il est très attaché aux petits détails (description des personnes qu’il croise ou observe, idem pour les paysages, idem pour son quotidien ex.p.25 »j’ai fumé deux cigarettes »
- il a besoin d’une vie faite d’habitudes, de gestes répétés (p.28 »je me suis lavé les mains. A midi, j’aime bien ce moment.... »)
- et pourtant, il n’est pas « simple d’esprit » (cf.p38 » ....il faut alors lui donner des explications)
- il parait plus « subir » sa vie que la vivre véritablement (p. 36 »je me suis appliqué....parce que je n’avais pas de raison de ne pas le contenter »)
Il a un rapport ordinaire dans la gestion de son quotidien : travaille, va au cinéma....mais il n’arrive pas à avoir des relations normales avec les autres et ne sait pas gérer d’éventuels sentiments et est souvent en décalage par rapport à la situation
« cela m’était égal d’être son copain »p.36
« ....m’a demandé si je l’aimais.....ai répondu que cela ne voulait rien dire.... »p.39
« ....j’ai pensé que c’était un bon moment .p.42/ alors que Raymond Sintès vient de frapper une femme et lui demande de lui servir de témoin.
« ....j’ai compris qu’il pleurait. Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à maman . »p.44
Il parait avoir perdu la capacité d’exprimer ses émotions et de les partager avec autrui (cf. 46 « ....j’avais beaucoup d’ambitions.....vite compris que tout cela était sans importance réelle. »)
Le seul moment où il emploie le mot « peine » (p 52) c’est parce qu’il a eu du mal à se réveiller !!
Il aime être avec Marie mais n’arrive pas à savoir s’il l’aime.
p.67 « Sans doute, j’aimais bien maman, mais cela ne voulait rien dire »
Est-ce que pour lui « aimer » n’empêche pas de commettre le pire ou d’abandonner, laisser quelqu’un ? A aucun moment il n’est fait mention d’un père. Le narrateur a-t-il vécu un traumatisme qui lui a fait perdre le sens du mot aimer ?
P.67 » Tous les êtres sains avaient plus ou moins souhaité la mort de ceux qu’ils aimaient »
Il a semblé avoir un « sursaut, un éveil » d’émotions quand il voit qu’un couple peut être heureux (p.55)
Mais la suite des évènements fait qu’il va de nouveau se détacher de la réalité et redevenir le spectateur du déroulé de son existence
cf. p66 « Je me suis souvenu...que j’avais tué un homme »
une explication ? page 67 : »je lui ai expliqué.....mes besoins physiques dérangeaient souvent mes sentiments »
Serait-il à ce point « submerger « par son corps que son esprit ne pourrait plus s’exprimer normalement ?
P.67/p.68 « J’avais le désir....que j’étais comme tout le monde....j’y ai renoncé par paresse ».
« ...je n’ai jamais grand-chose à dire » : caractère renfermé, timide voire craintif : ne pas se faire remarquer par crainte de mal à faire ou qu’on lui fasse mal, au propre comme au figuré.
p.76 : le même phénomène d’emprise du corps sur l’esprit se retrouve lors de la visite de Marie en prison, il est content de la voir mais « ...un peu malade.. j’aurais voulu partir ....Mais d’un autre côté, je voulais profiter encore....de Marie ».
p.102 : « le soleil » cause de ce meurtre absurde
le corps qui a pris le pas sur l’esprit
l’absurdité d’un moment d’égarement qui fait basculer plusieurs vies
Mais très vite, le peu d’expression de sentiments qui est apparu au fil de quelques phrases s’estompe pour faire, de nouveau, de Meursault un être un peu « vide » de sentiments, de sens et même de vie
cf ; p.72 »....plutôt que du regret véritable....un certain ennui »
avec cependant toujours un fond d’enfance (p.72 »Personne,....,n’était méchant avec moi »).
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