L'amour et le Crâne

1/ L’Amour mesquin éphémère

a) Faire tomber un préjugé

Baudelaire commence son poème en introduisant les personnages, déjà présents dans le titre, au premier vers : l’Amour et le Crâne, ce dernier représentant l’Homme. Le lecteur se voit indiquer dès le début une opposition entre les deux personnages. En effet, l’ « Amour » est au début du premier vers, et « crâne » à sa fin. De plus, l’Amour porte une majuscule, ce qui est une allégorie, et qui montre une supériorité au crâne, n’ayant point de majuscule.

« L’Amour est assis sur le crâne » est la situation initiale du poème, qui est telle que l’Amour domine le crâne, par le fait qu’il soit assis sur lui, et qu’il porte une majuscule.

« Et sur ce trône le profane, au rire effronté, ». Là nous est expliqué le comportement de l’Amour envers le crâne. Il le profane (il le traite sans le moindre respect ce qui viole le caractère que le crâne représente). Il se moque, en s’esclaffant d’un « rire effronté », soit d’une grande insolence sans avoir honte.

Pour l’Amour, le crâne est ridicule, inférieur à lui. Cela ruine l’image de perfection que le lecteur peut avoir de l’Amour, le découvrant sous un autre jour : arrogant et méprisant.

b) L’amour, but de vie de l’Homme

Le second quatrain est la suite de la phrase commencée au premier vers dont le sujet est inchangé.

Au vers 5, on remarque une métaphore avec les « bulles rondes ». Les bulles sont fragiles et la rondeur ajoute une dimension de perfection et beauté. En effet, ces bulles rondes incarnent l’Amour, son éphémérité et sa perfection.

« Souffle gaiement » toujours au vers 5, montre une sorte d’insouciance de la part de l’Amour, ou aussi d’assurance en ce qu’il fait.

La suite du quatrain se suit. On y trouve une comparaison entre les vers 6, 7 et 8. De fait, les bulles rondes montent tellement haut, qu’elles pourraient atteindre une forme de pureté, qui s’ajoute à sa perfection. On comprend que les bulles rondes, soit l’Amour s’éloignent de l’Homme, retenu au sol par l’Amour lui-même. Cela rend l’Amour quelque chose que l’Homme rêve d’atteindre, mais qu’il ne peut pas. Cela devient son objectif inatteignable, irréalisable.

La phrase se clôture ici par un point, ouvrant sur une phrase sont le sujet reste l’Amour.

c) Une mort délicate

Le troisième quatrain introduit une seconde métaphore de l’Amour, cette fois-ci avec « globe lumineux et frêle». Le globe reprend les bulles du quatrain précédant. L’adjectif lumineux renvoie au « fond de l’éther », synonyme de pureté, que l’Amour a donc bel et bien acquis. L’adjectif « frêle » renforce l’idée de fragilité et d’éphémérité de l’Amour soulevée précédemment.

Le vers suivant, le 10e, reprend également les bulles qui montent dans l’air, seulement cette-fois il s’agit du globe lumineux et frêle qui « prend un grand essor ».

Ainsi, on remarque le parallélisme entre les vers 5/6 et les vers 9/10.

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