Emile Zola, Au Bonheur des dames

Au Bonheur des dames, publié en 1883 est un roman d’Émile Zola qui raconte l’histoire d’une famille orpheline venue à Paris pour fuir leurs problèmes, ils découvriront de grands magasins en développement. Dans l’incipit de Zola, Denise et ses frères arrivent à Paris et découvrent le grand magasin « Au Bonheur des dames » avec fascination. En quoi l’incipit de Au Bonheur des dames remplit-il ses fonctions informative et séductrice ? dans un premier temps, nous verrons comment Zola remplit sa fonction informative et dans un second temps, nous verrons comment il remplit sa fonction séductrice.

Premièrement, l’incipit de Au Bonheur des dames remplit sa fonction informative en apportant des informations sur les personnages. Zola présente Denise et ses deux frères avec un registre pathétique, on sait qu’ils sont pauvres (« vieux vêtements », « l’air pauvre »), ils sont aussi perdus dans une ville qu’ils ne connaissent pas (« effarés et perdus »). on sait aussi qu’ils sont orphelins, leur père est mort (« les vêtements du deuil de leur père »), et on comprend qu’ils n’ont plus leur mère étant donné que Denise fait preuve d’une figure maternelle, c’est elle qui porte les affaires de ses frères, Pépé est accroché a son bras (« le petit frère, âgé de cinq ans, se pendait à son bras ») mais aussi parce qu’elle est la plus vieille de la fratrie, elle a vingt ans, Jean en a seize et Pépé a cinq ans. Denise est le personnage principal de l’incipit, Zola l’a présente en première et il semble décrire la rue et le magasin à travers le regard de Denise.

L’incipit remplit sa fonction informative en apportant des informations sur le cadre spatio-temporel, on sait que l’histoire se passe à paris grâce à la précision et la vraisemblance des indications géographiques (« gare Saint-lazare », « Place Gaillon », « à l’encoignure de la rue de la Michodière et de la rue Neuve-Saint-Augustin »). De même Valognes, la ville d’où ils prennent le train est réelle, elle est située en Normandie. Zola précise aussi le cadre temporel de son récit, il est indiqué qu’il s’agit d’un matin d’octobre (« dans la douce et pâle journée d’octobre », « huit heures sonnaient à Saint-Roch »). Le fait qu’ils soient bouche-bées devant le grand magasin « Au Bonheur des dames » montre que le lieu aura une importance dans la suite du récit.

Deuxièmement, l’incipit de Au Bonheur des dames remplit sa fonction séductrice en accrochant le lecteur à travers la curiosité. Zola laisse apparaître le mystère de la cause de leur voyage même si on peut penser que c’est à cause de Jean qui aurait eu des histoires à Valognes (« Jean (…) qui avait eu déjà une histoire de femmes à Valognes »). On peut penser que c’est la première fois que la fratrie vient à Paris suite a leur pauvreté et leur égarement, certainement pour y trouver une meilleur situation financière suite à la mort de leur père, mais aussi le fait que Pépé de son jeune âge et son attachement en vers Denise, laisse entrevoir la possibilité que sa fragilité et sa dépendance affective puissent constituer des obstacles dans la vie de Denise. Denise est elle même présentée comme une jeune fille fragile à l’allure populaire (« chétive

...