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Commentaire sur Horace de Pierre Corneille

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Par   •  30 Octobre 2024  •  Commentaire de texte  •  2 573 Mots (11 Pages)  •  38 Vues

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Français

Commentaire sur Horace de Pierre Corneille

Depuis le XVe siècle, l’Homme est au cœur des préoccupations de tous les

artistes, notamment des hommes de lettres. Lorsque le courant artistique, littéraire et

culturel du classicisme émerge en France au XVIIe siècle sous le règne du roi Soleil,

il est donc évident que les réflexions sur celui-ci se poursuivent, notamment au théâtre.

Ce nouveau courant, à l’écriture maîtrisée, concise et raffinée, se caractérise par la

recherche de l’ordre, la clarté, le bon goût et la sobriété. Des règles exigeantes le

régissent : les dramaturges doivent respecter la règle des trois unités, la

vraisemblance et la bienséance. Mais ce n’est pas tout, leurs textes doivent

évidemment suivre la ligne du Placere et Docere (Plaire et Instruire) et de l’honnêtehomme. Ce grand idéal social exprimant un être fait de sagesse et de raison doit servir

à corriger les travers de l’Homme et à le guider vers la sagesse. C’est tout un travail

que réussissent avec brio les écrivains de renom de l’époque comme Molière, La

Fontaine, ou encore La Bruyère. Pierre Corneille, également poète, profite de ce

mouvement pour mettre l’accent sur la raison. En effet, ses protagonistes masculins

privilégient toujours la raison (comme Horace ou Rodrigue) là où les protagonistes

féminines sont guidées par les sentiments (Camille et Chimène). Pierre Corneille

marque tellement les esprits qu’une antonomase est créée spécialement pour lui :

cornélien. Célèbre dramaturge de Médée et Le Cid, il rédige Horace en 1640. Ainsi,

dans cet extrait de l’acte IV, scène 5, Corneille nous dépeint la tumultueuse

confrontation entre un frère et sa sœur. Ce passage, majoritairement rédigé en

alexandrins et rimes suivies, fait l’objet d’un véritable tremplin entre les reproches

d’Horace et de Camille. En effet, soumis à une guerre fratricide, les Horaces à Rome

et les Curiaces à Albe s’affrontent, non sans d’atroces répercussions. L’amant de

Camille est alors tué par les mains de son frère menant ainsi à une scène de joutes

verbales puis à l’homicide de Camille par le protagoniste éponyme Horace. Dès lors,

il serait intéressant de nous demander comment la scène théâtrale devient le lieu

privilégié d’un conflit familial qui va pousser une fratrie à se souhaiter le pire. Dans un

premier temps, nous analyserons la scène théâtrale, lieu où s’exprime un conflit

familial. Puis, nous traiterons de la scène théâtrale, lieu de crises personnelles, de

désirs interdits, et de vengeances.

Tout d’abord, nous allons voir comment la scène théâtrale permet d’exprimer

un conflit familial, voire fraternel, entre Horace et Camille. Notre protagoniste, après

avoir tué l’amant de sa sœur, essaie de la raisonner sur sa colère, selon lui, injustifiée

et lui reproche son côté sentimental. En effet, sa première réplique débute par

l’interjection « Ô ciel ! » au vers 1 exprimant ainsi toute sa fureur et son

incompréhension à l’égard de Camille, dont l’état d’esprit est qualifié par l’hyperbole

« une pareille rage », vers 1. Cela appuie donc le fait que la protagoniste est réellement

remontée contre son frère. Par ailleurs, Horace, gouverné par la raison, ressent un

grand sentiment de honte pour partager des liens avec la jeune femme : on le voit

notamment par la proposition subordonnée conjonctive complément d’objet direct de

« crois tu » « Que je souffre en mon sang », vers 3, qui indique clairement qu’il refuse

de porter et de partager le même sang qu’une traîtresse. Il ne veut rien avoir avec les

actes de Camille. Il n’hésite pas également à faire comprendre aux spectateurs et

lecteurs qu’il ne laissera pas passer la conduite de celle-ci, il va la faire payer :

« insensible » vers 2, attribut du sujet de « je » qui qualifie le héros. L’épithète

« mortel » au vers 3 appuie ce propos et est programmatique du reste de la scène.

Nous savons d’ores et déjà qu’elle va se terminer tragiquement. De plus, nous pouvons

remarquer que les trois premiers vers de sa réplique sont de plus en plus longs,

signifiant ainsi que sa colère monte en crescendo à la vue de son ennemie de sœur.

Néanmoins, malgré tout, il essaye tout de même de la persuader de s’enivrer de la

raison comme l’indique le champs lexical des sentiments : « rage » ; « insensible » ;

« souffre » ; « aime » ; « bonheur » et « préfère ». L’infinitif « aime » au vers 4, placé

en apostrophe, appuie cette idée, tout en montrant qu’Horace impose son autorité et

ses choix personnels à sa sœur. En effet, l’antithèse « mort/bonheur » au vers 4

montre la qualité principale des héros de ce siècle : la raison qui pousse parfois

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