Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Fiche de lecture : Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Martin Denoual • 2 Avril 2023 • Fiche de lecture • 1 824 Mots (8 Pages) • 192 Vues
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
1)Faites une fiche biographique sur Charles Baudelaire.
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2)Dans le poème d’ouverture adressé « Au lecteur », quels sont les vices dont l’homme est coupable selon Baudelaire ? Dans quels autres poèmes les retrouve-t-on ?
3)À part « L’Albatros », quels poèmes présentent le poète en victime ? Par quels procédés ? Dans quels buts ?
4)Trouvez au moins deux poèmes positifs dans le recueil, et proposez-en une brève analyse.
5)Dans plusieurs poèmes, Baudelaire aborde d’autres arts (musique, peinture, sculpture, architecture…). Dans quels poèmes ? (Citez des vers évocateurs). Pourquoi fait-il ces références ?
6)Quel est le bestiaire proposé dans Les Fleurs du mal ? (Citez en détail certains vers, par exemple dans « Le Mort joyeux »). Comment pouvez-vous classer ces animaux ?
7)Baudelaire laisse parfois la parole à des objets du monde ou à des idées (la beauté, la pipe, l’horloge, l’âme du vin…). Dans quels poèmes précisément trouve-t-on ces prosopopées ? Quel effet l’emploi de ce procédé produit-il sur le lecteur ?
8)« Le beau est toujours bizarre », a dit Baudelaire (Exposition Universelle, 1855). Quels poèmes pourraient illustrer cette affirmation ? (Expliquez certains vers choisis).
2) Dans son recueil Les Fleurs du Mal, Baudelaire veut dénoncer les vices dont l’homme est coupable. Tout d’abord, dans le tout premier poème, Baudelaire s’adresse « au lecteur » et fait part de son avis sur les vices dont sont coupables les hommes. En effet, il utilise le champ à plusieurs reprises, le lexical du vice, dès le premier vers, il fait une accumulation de vices : « sottise, l’erreur, le péché, la lésine » puis par la suite les vices de la lâcheté, de la débauche, du vol, de l’illicite et du viol sont dénoncés : « lâches », « débauché », « volons », « clandestin », « viol ». En dénonçant ces vices, Baudelaire veut montrer la réalité cachée de l’homme, l’homme n’est pas maître de son corps, il est dominé par le mal et se déshumanise peu à peu : « c’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent » (vers 13), « chaque jour vers l’Enfer, nous descendons d’un pas » (vers 15). Ces vices incontrôlables sont retrouvés dans beaucoup des poèmes du recueil, mais sont très présents dans le cinquième poème de la section « spleen et idéal » où le « vice maternel » et la débauche sont cités et dans « Les Petites Vieilles » où il dit que son « cœur jouit » des vices commis par les hommes.
3) Dans le recueil, Baudelaire est plusieurs fois positionné en victime. Premièrement, dans « Spleen » Baudelaire fait une critique de lui-même et fait ressentir que son âme est sans espoir. Les strophes ont un déséquilibre afin de montrer son déséquilibre intérieur. En effet, dans son poème Baudelaire est victime du spleen, il est mal mentalement et obsédé par le temps qui le dépasse. Baudelaire est mélancolique et se rappelle les souvenirs d’amour : « romances » (vers 3), « billets doux » (vers 3), les souvenirs d’art : « les pastels », « les pâles Boucher » (vers 13) mais surtout les souvenir douloureux et humiliant dû à ses excès de dépenses : procès (vers 3), quittances (vers 4). Sa mémoire est rongée par les remords. Puis dans « l'héautontimorouménos », Baudelaire décrit ses sentiments personnels. Le nom du poème signifie en grec « le bourreau de soi-même ». Ce nom est bien choisi, car Baudelaire se place non seulement en tant que victime, mais aussi en tant celui qui se fait violence, le poète est victime de lui-même. Les trois premiers quatrains relatent de la victime et de la souffrance accentuée par l’utilisation du champ lexical de la douleur : « frapperai » (vers 1) ; « haine » (vers 2) ; « souffrance » (vers 6) ; « pleurs » (vers 8) ; « sanglots » (vers 11). Il y a également une métaphore pour parler des larmes « eaux de la souffrance » (vers 6). Puis dans la deuxième partie, il est à la fois l’agresseur et la victime, cela est exprimé par les quatres vers successifs : « Je suis la plaie et le couteau ! » (vers 21), « Je suis le soufflet et la joue ! » (vers 22), « Je suis les membres et la roue, » (vers 23), « Et la victime et le bourreau ! » (vers 24).
4) « Le beau navire » et « Le serpent qui danse » sont deux poèmes positifs dans lesquels il décrit l’exotisme et la beauté de sa muse. Ce sont deux poèmes heureux étant destinés à Jeanne Duval, une femme métisse des îles Bourbon, amazone sensuelle avec laquelle Baudelaire vit une passion orageuse. Aucun spleen n’est ressenti dans ces poèmes. Dans « Le beau navire », Baudelaire décrit sa muse et raconte « les diverses beautés qui parent [sa] jeunesse ». Il dit vouloir la peindre pour montrer sa beauté, il la compare à un « beau vaisseau qui prend le large », puis décrit et embellit des parties de son corps : « ton cou large et rond, sur tes épaules grasses » (vers 9), « Ta gorge triomphante est une belle armoire » (vers 18), « Tes noble jambes « (vers 29), « Tes bras, qui se joueraient des précoces hercules » (vers 33). Dans « Le serpent qui danse », le poète décrit un voyage sensuel et exotique au sein de son intimité amoureuse marqué par le « je » du poète et le « tu » de sa muse. Le champ lexical du corps est très présent afin de montrer la dimension érotique du poème : « corps » (v. 2), « peau » (v. 4), « chevelure » (v. 5), « Tes yeux » (v. 13), « Ta tête » (v. 22), « Ton corps » (v. 25), « ta bouche », « tes dents » (v. 31-32). Tous ses sens sont en éveil : « voir », « étoffe vacillante », « miroiter la peau », « Aux âcres parfums ». Dans ces deux poèmes Baudelaire est amoureux et semble avoir pendant un court moment oublier le spleen.
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