Analyses linéaires oral bac français STMG 2023

Texte 1

Titre : Aller aux Mûres

Auteur : Philippe Delerm

Extrait de : « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » - Edition Galimard – 1997

L’auteur 

Philippe Delerm est un auteur et romancier du 20ème siècle.

Chez Philippe Delerm c’est le bonheur au minuscule qui se cache derrière ces rythmes et ces mots, et c’est un souci de les faire partager qui structurent les stratégies narratives mises en œuvre. “La vraie vie commence là, dans le mélange entre les mots abstraits, les choses révélées” (Delerm, 2001)

Le livre 

Ce recueil de nouvelles est constitué de textes courts (une à deux pages) qui s’attardent sur des moments simples de la vie de tous les jours. L’auteur offre ces petits bonheurs comme des friandises que l’on a plaisir à redécouvrir, en revivant des sensations oubliées, intenses, mais sur lesquelles on ne met d’ordinaire pas de mots. À lire avec délectation, en prenant son temps.

Les récits ne sont pas à la « première personne », ni à la « troisième personne » à proprement parler. Dans la majorité des textes, la place du sujet, de celui qui est le siège des sensations, est occupée par le pronom personnel on.

• De plus, les récits commencent souvent in medias res, par exemple en introduisant un élément par le présentatif c’est : Dans ce genre d’ouvertures, le démonstratif du présentatif reste en l’air, sans qu’on puisse l’associer à une situation ou un personnage déterminé.
• Les récits de Delerm ne mentionnent aucun personnage proprement dit qui soit susceptible de servir de centre déictique. Le seul « acteur » est indiqué par le pronom on, qui sert de sujet grammatical dans presque tous les récits. Le choix du pronom on invite le lecteur à se sentir à l’intérieur du monde raconté, à s’identifier au sujet de conscience évoqué
• Il me semble, après avoir observé les récits de Delerm, que les emplois d’adjectifs démonstratifs in absentia peuvent être divisés, en gros, en deux catégories. Le premier type inclut les emplois qu’on pourrait nommer situationnels. Ces emplois s’exercent, dans le cas de l’écrit, dans un espace fictionnel, imaginaire, institué par le texte. Le second type inclut les emplois mémoriels. Dans ce genre d’emplois, la deixis s’exerce dans l’espace des souvenirs, qui peut être partagé ou non entre l’énonciateur et le coénonciateur. Une grande partie des récits de Delerm ont en effet pour objet un endroit, un lieu déterminé, qui suscite chez l’énonciateur des sensations particulières. Très souvent ce sont des lieux familiers, (la salle de cinéma, la rue, la plage, la voiture, la cave ou le bibliobus). Les emplois du démonstratif sont donc associés à la position concrète dans l’espace de l’énonciateur, le point à partir duquel il perçoit les choses et auquel le lecteur peut facilement se transporter dans son imagination. L’usage presque constant du présent de l’indicatif contribue à cet effet d’espace partagé. 

L’extrait

L’auteur raconte des faits qui ne sont pas de vrais évènements, mais plutôt des courts moments de sensations ou de réflexions. Très souvent il s’agit d’un gout, d’une odeur, d’une couleur ou d’un bruit. Le temps utilisé est généralement le présent. Il n’y a pas de personnages proprement dits. Nous allons voir dans cette analyse, comment l’auteur parvient à nous raconter ses souvenirs. Nous verrons que ce texte évoque les impressions d’automne et les souvenirs.

Commentaire de texte

I. Impressions d'automne

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