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Acte 1, Scène 1, Tartuffe – Molière (1664)

Fiche : Acte 1, Scène 1, Tartuffe – Molière (1664). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2023  •  Fiche  •  2 057 Mots (9 Pages)  •  217 Vues

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OBJET D’ETUDE 2 : LE THEATRE

Parcours : Crise personnelle, crise familiale

Textes du parcours :

Séquence 2, Texte 5 : Acte 1 Scène 1, Tartuffe – Molière (1664)

INTRODUCTION

Le Tartuffe ou l’Imposteur est une pièce en cinq actes de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673), qui met en scène l’hypocrisie religieuse de Tartuffe, un faux dévot qui s’insinue dans la maison d’un riche bourgeois pour séduire sa femme et s’approprier ses biens.

Molière s’attaque ici aux directeurs de conscience qui sont des faux-dévots et utilisent la religion pour manipuler les autres.

Cette pièce, représentée pour la première fois en 1664, a subi plusieurs censures et ne pourra être jouée en public qu’en 1669.

La scène d’exposition s’ouvre « in medias res » (c’est-à-dire en pleine action), avec Madame Pernelle qui quitte la maison de son fils Orgon.

Cette femme autoritaire et dévote fait le blâme de sa famille, dont elle dénonce les mondanités impies, et leur oppose Tartuffe, dont elle loue la piété. Mais les autres personnages accusent Tartuffe d’être un hypocrite opportuniste.

Problématique :

Qu’est-ce qui fait le comique et l’originalité de cette scène d’exposition ? Comment l’intrigue se dévoile-t-elle dans cette scène ?

EXPLICATION LINEAIRE :

La scène 1 de l’acte I de Tartuffe est une scène d’exposition originale (I), qui joue d’emblée sur un comique de caractère (II) et qui permet à l’intrigue de se dévoiler (III).

I - Une scène d’exposition originale

  1. Un début « In medias res » (en pleine action) et une fausse sortie

Dès la première réplique de la scène 1  – « Allons, Flipote, allons, que d’eux je me délivre » – le spectateur comprend que l’histoire a commencé avant le lever de rideau. Il s’agit donc d’une ouverture « in medias res » (qui signifie en latin « au milieu des choses »).

On remarque dès le vers 1 l’anaphore (répétition d’un même mot ou expression en début de phrase pour souligner un thème, rythmer la phrase ou marquer une incantation) du terme « allons » qui marque d’entrée le mouvement et la vitesse de l’action.

En effet, Madame Pernelle est furieuse et désigne avec mépris les autres personnages (« eux » ) dans un faux aparté.

Une chose inconnue du spectateur a provoqué la colère de Madame Pernelle et son désir de quitter les lieux.

En commençant ainsi la scène d’exposition, Molière capte l’attention du spectateur qui voudra comprendre la raison de la colère du personnage.

Cette colère se déploie durant toute la scène. Madame Pernelle va s’attaquer à chaque personnage, soulignant ainsi son détachement du groupe : « C’est que je ne puis voir tout ce ménage-ci ».

Ainsi, la scène 1 de l’acte I de Tartuffe s’ouvre sur ce qui semble être une sortie. Il s’agit en réalité d’une fausse sortie, puisque la vieille dame est rattrapée par Elmire : « Mais ma mère d’où vient que vous sortez si vite ? » ou encore « Vous marchez d’un tel pas qu’on a peine à vous suivre » .

La colère de Madame Pernelle et son désir de quitter les lieux permettent donc au dramaturge de rendre cette scène d’exposition très vivace.

Les répliques courtes des autres personnages qui tentent de discuter avec la vieille femme participent au rythme soutenu de la scène.

  1. La multiplicité des personnages

Traditionnellement, une scène d’exposition se déroule entre deux personnages et permet de faire comprendre l’intrigue, le lieu et le temps de l’action.

Dans la scène d’exposition de Tartuffe, quasiment tous les personnages se trouvent sur scène, à l’exception des deux principaux : Orgon, le père de famille manipulé, et Tartuffe, qui a donné son nom à la pièce et qui n’apparaitra qu’au troisième acte.

La multiplicité des personnages permet une présentation dynamique de chacun.

En effet, le spectateur comprend, à travers les différents portraits dressés par Madame Pernelle, les relations entre les personnages et les raisons du conflit.

Les portraits ont donc une valeur informative. A chaque prise de parole d’un des personnages, Madame Pernelle s’empresse de couper la parole pour dresser un portrait péjoratif du personnage et résume en une phrase son rôle ou son lien de parenté avec les autres.

On comprend ainsi que :

- Elmire est sa belle-fille : « Laissez ma bru » ;

- Dorine est une domestique : « Vous êtes, ma mie, une fille suivante » ;

- Damis est son petit-fils : « c’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand-mère » ;

- Mariane est sa petite-fille et la sœur de Damis : « Mon Dieu, sa sœur, vous faites la discrète » ;

- Cléante est le frère d’Elmire : « Pour vous, Monsieur son frère » ;

- Elmire n’est pas la mère de Damis et Mariane : « Et leur défunte mère en usait beaucoup mieux » .

Mais ce qui est particulièrement original, c’est que le personnage qui donne son nom à la pièce, Tartuffe, n’est pas sur scène.

Or son absence physique attire l’attention et crée un effet d’attente, car le spectateur comprend vite que cet homme est au centre du conflit.

En effet, c’est une critique à son encontre qui a rendu Madame Pernelle furieuse : « Et je ne puis souffrir sans me mettre en courroux / De le voir querellé ».

II - La comédie de caractère incarnée par un personnage : Madame Pernelle

Le rythme très rapide de la scène 1 de l’acte I de Tartuffe met en valeur l’emportement de Madame Pernelle sur qui repose le comique de la scène.

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