Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, « GABRIEL PERI », (1944)
Analyse sectorielle : Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, « GABRIEL PERI », (1944). Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar ibrahimzaraket1 • 1 Janvier 2015 • Analyse sectorielle • 1 649 Mots (7 Pages) • 2 923 Vues
Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, « GABRIEL PERI », (1944)
1- Un homme est mort qui n’avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
5- Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli.
Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
10-Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre.
Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
15- Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
20-Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amis
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
25- Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.
Commentaire du poème
Introduction : Le 15 décembre 1941, Gabriel Péri, député communiste est fusillé par les nazis près de Paris. Avec 53 autres otages juifs. Paul Eluard, poète communiste engagé, écrit ce poème pour lui rendre hommage, perpétuer son souvenir (cf. titre).
Problématique(s) : Quelle figure du héros Eluard peint-il dans ce poème ? Comment l’individu devient-il héros par le biais d’un poème ?
On a un poème en trois strophes inégales, sans rimes et sans signes de ponctuation.
C’est une étude linéaire qui est proposée.
Première strophe
• On a la répétition/anaphore « un homme est mort »… Pourquoi « un » ? Article indéfini, ce n’est pas un homme nommé, universalisation du héros, généralité.
• Notion antithétique de la mort et de la vie. Les trois relatives « qui… » souligne l’humanité du héros et son pacifisme.
• On remarque également le passage de l’imparfait au présent : avait/ avait/ continue : marque d’espoir qui accompagne la notion de « lutte ».
Deuxième strophe
• La conjonction de coordination « car » exprime un rapport de cause, qui vient donner des explications à la strophe précédente.
• Le pronom personnel « il » reprend l’homme, c'est-à-dire Péri. Il faut opposer ce « il » mort, au « nous » vivants. Nous = lecteurs/poètes/autres hommes. On passe du particulier au général.
• On retrouve le passage de l’imparfait au présent déjà relevé dans la strophe précédente : voulions/voulons.
• « Bonheur » et « justice » : deux valeurs importantes pour le poète, assimilées à une lumière.
Troisième strophe
• La troisième strophe, plus étoffée vient aussi nommer celui qui est au cœur du poème : Gabriel Péri.
• On a quinze occurrences des mots « mots »/ « noms » : pour Eluard la poésie, les mots ont un pouvoir. Ces mots sont tous mélioratifs : chaleur/confiance/amour/justice/liberté/enfant/gentillesse/ fleurs/fruits/courage/découvrir/frère/camarade à On peut dégager trois thèmes principaux : vie, fraternité et valeurs.
• Ces mots sont aussi « innocents » : on ne peut les salir, argument d’autorité pour Eluard. Ce terme est situé aussi au centre du poème. Gabriel Péri est un homme innocent.
• Le nom du héros arrive enfin au vers 23 : Péri
« tutoyons-le : impératif qui invite à une certaine proximité avec le héros mort.
« tutoyons-nous » : appel à un rassemblement, une solidarité. « nous nous connaissons mieux ».
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