Jean Pierre Claris De Florian, La Fable Et La Poésie. En Quoi La Poésie Est Une Fable Consistant à Bien déguiser La vérité Des Choses, D'un Fabuleux Manteau Dont Elles Sont Encloses.
Dissertation : Jean Pierre Claris De Florian, La Fable Et La Poésie. En Quoi La Poésie Est Une Fable Consistant à Bien déguiser La vérité Des Choses, D'un Fabuleux Manteau Dont Elles Sont Encloses.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Avril 2013 • 946 Mots (4 Pages) • 2 050 Vues
Lorsque Jean de La Fontaine publie les Fables en 1668, il précise qu’elles sont « mensonges », qu’elles cachent, dissimulent et travestissent pour mieux enseigner. Au XVIII° siècle, ce genre en plein essor connait un franc succès dans les discussions mondaines et est défini comme étant une « feinte ». C’est également de cette manière que Ronsard, deux siècles plus tôt, caractérise la poésie : « une fable qui déguise la vérité des choses d’un fabuleux manteau dont elles sont encloses. » Aussi pouvons – nous remarquer que la fable et la poésie sont proches, tant dans la forme que dans le fond. En effet, à travers des techniques qui leurs sont propres, la fable et le poème délivrent tout deux un message, une leçon de vie à visée plus ou moins moraliste, que le lecteur assimile de manière plaisante et ludique. Pourtant, les morales ne sont pas toujours agréables à entendre. C’est pourquoi ces deux genres « recouvrent » la vérité, difficile à admettre, par le manteau du mensonge. Mais alors, nous pouvons penser que le poème et la fable sont des tromperies qui pourtant, confortent la vérité grâce au mensonge. C’est en observant, d’une part, la manière dont la poésie, tout comme la fable, met en scène le mensonge pour mieux mettre en avant la vérité que nous vérifierons cette affirmation. Mais, dans un second temps, nous chercherons à nuancer cette thèse en se référant à l’allégation de René Daumal, qui dit que les paroles du poète doivent être "non pas des paroles de paix, non pas des paroles faciles à entendre, mais des paroles de vérité".
La fable et le poème sont deux types de récit, ils narrent une histoire et transmettent un message au lecteur. Dès le plus jeune âge, les enfants doivent apprendre et réciter ces textes. Mais les comprennent –ils vraiment ? Car manifestement, il s’avère que ces récits ne soient que « fable ». Mais en « fable » entendons la définition de Jean – Pierre Claris de Florian dans La Fable et la Vérité. En effet le fabuliste du siècle des Lumières, présente à travers une allégorie significative, que ce genre est une tromperie, tout comme le faste ostensible de la femme lui correspondant (« Portant plumes et diamants, la plupart faux mais très brillants »). De la même manière, lorsque La Fontaine dédie son recueil de fables au Dauphin, il dit « user, pour le former, de l’arme du mensonge ». La tromperie se révèle dès les premières fables : les personnages sont des animaux, mais si le lecteur s’attache à analyser l’apologue, celui – ci se rend compte que chaque caractère, tourné en ridicule, représente un individu de la Cour. Seulement au XVII° siècle, les lecteurs s’arrêtaient pour la plupart à une découverte superficielle de l’œuvre, ne réalisant donc pas que, peut – être, La Fontaine se moquait cyniquement d’un de leur propre vice. Mais encore de nos jours, ne s’agit – il pas d’un mensonge pour les écoliers qui croient apprendre des histoires amusantes et légères d’animaux peu commun ? En effet, si l’œuvre n’est comprise qu’au premier degré, le véritable enseignement transmis par l’auteur ne peut être délivré. Ainsi, il dissimule des signes et joue avec l’ambiguïté afin d’apporter au lecteur des clés lui permettant de suivre, sans qu’il ne s’en rende compte, le cheminement intellectuel nécessaire à la bonne compréhension
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