“Salomé”, Jean Lorin : Modernités, 1885
Fiche de lecture : “Salomé”, Jean Lorin : Modernités, 1885. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmadaude • 30 Avril 2023 • Fiche de lecture • 1 363 Mots (6 Pages) • 255 Vues
LECTURES LINÉAIRES BAC DE FRANÇAIS
TEXTE : “Salomé”, Jean Lorin : Modernités, 1885
Problématique : la danseuse, un personnage ambivalent et contradictoire, et par conséquent trompeur et dangereux
Tout en tulle, légère et féroce, un grand peigne
Mordant ses crins d’or fauve et d’un air délicat
Du revers de sa main portant sur un grand plat
La tête de Pierrot,/ dont le front troué saigne,
Elle apparaît dans l’ombre au pied de l’Opéra
Très blanche ; et se tournant, dans sa jupe étoilée
De paillons, vers la tête horrible et mutilée,
Ebauche sur sa lèvre un rire scélérat.
La tête blême et veule avec ses larges plaies
A la tempe et ses yeux révulsés, dont deux taies
Sont les mornes regards, a pour nimbe un louis d’or.
Un louis… et sous son fin maillot taché de boue
Et de sang, Salomé, fille et soeur de la Mort
Rit à l’humanité, que ce louis d’or bafoue.
I- La description de Salomé : 2 premiers quatrains
✵Description faite avec détail des caractéristiques de salomé (cheveux=crins, main, lèvre, tenue, couleurs dominantes) afin d’avoir une image assez nette du personnage mais description reste rapide/pas très précise, laisse le reste à imaginer au lecteur/laisse place à l’imagination :
✵Dès les premiers vers, le personnage apparaît comme ambivalent :
“Tout en tulle”: (utilisation du déterminant “tout” qui nous permet de visualiser salomé comme entièrement vêtue de tulle=aspect général). Le tulle étant un tissu aérien et léger très utilisé pour les tenues des danseuses, JL nous sous -entend que le protagoniste est vêtu d’une tenue de danseuse classique et qu’elle en est donc sûrement une : substitution danseuse classique à danseuse orientale.
→ “l’Opéra”(v5) confirme ce propos
“légère et féroce” : antonymes → oxymore montre ambivalence du personnage
“Mordant ses crins d’or fauve” : allitération en r pour faire ressortir agressivité, fougue, animosité
“crins” : métaphore pour ses cheveux, comparés à un animal féroce et description matière/volume → négative : fait ressortir animosité donc femme est violent, sauvage, bestiale et inférieure à l’homme
→ positive : mise en avant de sa chevelure rousse
“or fauve” : rousseur associée à séduction, fougue mais aussi couleur qui fait référence à la brutalité et au diable (ex: rousses considérées comme hérétiques et brulées) donc femme dangereuse ( rousseur résume bien le message que souhaite faire passer l’auteur : femme fatale et dangeureuse)
“air délicat” : malgré brutalité elle à l’air douce : renforce ambivalence
“Du revers de sa main portant sur un grand plat” : ce vers fait selon moi office de pause afin de ménager le suspense
“apparaît dans ombre”
rejet de “Très blanche” : mise en avant de la blancheur, couleur associée à la pureté et l’innocence
“jupe étoilée / De paillons” : référence à danseuse classique portant tenue de scène
rejet de “De paillons” : mise en avant lumière qui miroite sur ces paillettes → ombre ≠ lumière
Conclusion : JL transpose la légende à son époque, on peut voir dans sa description de la femme une certaine ambivalence, entre pureté et brutalité que l’on peut percevoir comme une critique de la femme de scène : elle vous séduit pour mieux vous attaquer
(En effet le “rire scélérat” montre que Salomé à pleine conscience de la cruauté de son acte)
II-La description de la tête de Pierrot : 1er tercet
✵Mais tout d’abord qui est Pierrot ?
→ personnage de la comedia del arte
→ vetu de blanc, represente naiveté, honneteté, tristesse car amoureux éconduit
⇒représentant des poètes décadentistes et montre l’obsession de ces artistes pour la femme de scène ainsi que leur vulnérabilité
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