Portrait de Christine de Suède par Voltaire
Commentaire de texte : Portrait de Christine de Suède par Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cecilie.juppy • 11 Novembre 2024 • Commentaire de texte • 14 012 Mots (57 Pages) • 24 Vues
Cécilie JUPPY TD2
Commentaire de Texte : Portrait de Christine de Suède par Voltaire
« Les passions sont le sel de la vie ; on n’est heureux ni malheureux qu’à proportion qu’on les a violentes ». C’est ainsi pour ces « passions » que la reine/« roi » souveraine Christine de Suède décida de vivre libre, sans mari, sans enfant et suivra tout au long de sa vie, ni les prescriptions morales ou sociétales, ni les devoirs et obligations qui correspond à ceux d’une souveraine. C’est ainsi de ce personnage, à la fois complexe, énigmatique, paradoxale disons-le, qui a interrogé beaucoup d’historiens, que porte ce document qui est un extrait de roman intitulé Le siècle de Louis XIV écrit par Voltaire sur un temps assez long puisqu’il le commença en 1732 mais son ouvrage paru qu’en 1751 à Berlin. Voltaire fait ainsi un ouvrage qui se veut historique mais qui est conjugué tout en illustrant simplement son époque. Il porte le sous-titre de Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le siècle de Louis XIV pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, puisqu’il fait, en effet, dans son œuvre divers listes à la fois de d’écrivains, d’artistes célèbres mais aussi de souverains... L’ouvrage est divisé en quatre parties, traitant d’abord de l’histoire politique et militaire du règne de Louis XIV, avant d’aborder l’histoire économique et sociale, puis le mouvement littéraire et scientifique avant de finir sur les affaires religieuses. Cet ouvrage compte 39 chapitres, mais Voltaire ne souhaite pas compiler les listes mais souhaite faire un « ouvrage synthétique et pratique » (sans pour autant oublier de faire figurer des personnages moins célèbres de son époque : des traducteurs, des historiens, des poètes…). Son but est de montrer d’une part la grandeur de ce roi soleil qui a encouragé les arts et les sciences et d’autre part la grandeur de son règne qui marque l’apogée de l’esprit humain, face à un règne de Louis XV qu’il connait bien puisqu’il écrit pendant le règne de ce dernier, qu’il n’apprécie pas, étant trop peu attentif à l’égard des arts et de la connaissance qu’incarne les Lumières. Il vante bien au contraire la protection accordée par Louis XIV aux écrivains, aux artistes et aux savants qui font selon lui « du siècle de Louis XIV, l’un des quatre grands siècles de la civilisation » (tout en restant mesuré sur certaines de ses politiques notamment en matière religieuse avec la persécution des protestants par les Dragonnades). Qui plus est Voltaire a 21 ans à la mort de Louis XIV et a été témoins le 9 septembre 1715, 8 jours après la mort du roi tout l’hostilité qui ont accompagné le convoi funèbre sur la route de Versailles à Saint Denis. C’est donc pour cela qu’il commence à écrire en 1732 l’histoire de ce roi, mais il ne cessera de le remanier et de l’enrichir au fil des publications jusqu’à l’édition définitive de 1768 qui compte un millier de pages. C’est ainsi une œuvre et donc un extrait avec lequel il faut prendre du recul puisque Voltaire, ce grand érudit l’écrit dans un but bien précis, mettre en valeur, en tant que philosophe/écrivain des Lumières le règne puissant et grandiose d’un roi par rapport à son successeur. Ainsi cet extrait du portrait de Louis XIV figure dans le Chapitre V de l’ouvrage intitulé Suite des guerre civile jusqu’à la fin de la rébellion, en 1653 (faisant suite au Chapitre IV intitulé Guerre civile) et évoque après les rois d’Angleterre, Christine de Suède, sa vie, de voyageuse en Europe, notamment en France et en Italie, son éducation, sa personnalité, sa grandeur, et les réactions face à cette ancienne souveraine des personnes l’ayant côtoyé au cours de ses passages dans différents pays. Voltaire n’hésite pas à parler de ses propres impressions très laudatives sur la reine, rendant cet extrait particulièrement subjectif et critiquable et cela s’explique par la vie même de Voltaire, homme de sa période : Les Lumières. Voltaire, né de son vrai nom François Marie Arouet est né le 21 novembre 1694 à Paris, dans un foyer de la bourgeoisie parisienne et sera élevé par les jésuites, de Louis le Grand auprès desquels il découvrira la rhétorique, le théâtre, et la littérature antique. Son nom de plume à savoir Voltaire (anagramme de son nom) est pris lorsqu’il commence la rédaction de son Œdipe en sortant de prison après avoir en mai 1717 à l’âge de 23 ans écrit un poème contre le régent Philippe d’Orléans ce qui lui vaudra 11 mois de prison. C’est après un second passage en prison en 1726 pour son insolence et sa liberté d’esprit après une querelle avec le chevalier de Rohan que Voltaire s’exilera en Angleterre pendant 2 ans, une période importante dans sa vie qui forgera sa pensée libérale, la monarchie parlementaire anglaise lui inspirera ainsi ses célèbres Lettres philosophiques en 1734 dans lesquelles il fait éloge d’une société progressiste, tant sur le plan artistique que scientifique, il s’engage dès lors pour son pays dans une philosophie réformatrice de la justice et plus largement de la société s’inscrivant parfaitement dans son siècle des Lumières dont il est le chef de fil aux cotés de Rousseau et Diderot. Ce mouvement des Lumières, bien connu du XVIIIème siècle, est à la fois un mouvement littéraire, culturel, et philosophique qui se développe entre 1715 (mort de Louis XIV) et 1789 dans toute l’Europe. Les philosophes des Lumière que ce soit Voltaire, mais aussi Rousseau, Diderot ou encore Montesquieu ont comme but de permettre au peuple d’accéder au savoir, à la liberté et au bonheur, ils remettent en cause les fondements de la religion, contestent la monarchie absolue et dénoncent les inégalités sociales. Chacun des philosophes étant quand meme différents et abordant les sujets qui sont pour eux les plus importants. Voltaire lui se soulèvera essentiellement contre les injustices juridiques et le fanatisme religieux. Le contexte de parution, au moment où Voltaire écrit ses ouvrages est alors propice à ce mouvement, d’abord la monarchie est de plus en plus critiquée par le manque de réformes face à des inégalités qui s’accroissent entre les trois états (Noblesse/clergé/Tiers-Etats), la bourgeoisie elle auquelle appartient Voltaire obtient de plus en plus de pouvoirs et contestent les privilèges des nobles et les inégalités. Les grandes inventions comme la machine à vapeur permettent des grands voyages (exil en Angleterre pour Voltaire), ces progrès scientifiques et technologiques et ces grandes découvertes permettent ainsi de faire évoluer la réflexion philosophique sur la condtition des hommes, les valeurs, les aspirations pour une société plus éclairée, plus ouverte…C’est pour cela que les philosophes sont particulièrement prolifiques en matière d’écriture. C’est lors du voyage de Voltaire en Angleterre qu’en plus d’être frappé par la grande liberté d’opinion dont jouissent les Anglais, il découvre les théories d’Issac Newton et la philosophie de John Locke qui lui serviront tant pour sa propre réflexion et de surcroit ses propres écrits. Il écrira à son retour deux tragédies Brutus et Zaire en 1730 et 1732 date à laquelle il commencera le siècle de Louis XIV, tout en écrivant sur les sciences (1738 : Eléments de la philosophie de Newton qu’il vulgarise,) au coté de la marquise du Chatelet, dans leur château qui lui sert aussi de refuge, pour écrire ses ouvrages de manière anonyme. C’est après la mort de sa fidèle amante et amie Emilie du Château, et après avoir était disgracié par Louis XV pour son œuvre Zadig, qu’il part à Berlin dans la cour du roi Fréderic II qu’il l’avait mainte fois inviter, en 1750, pour y terminé notamment son ouvrage Le siècle de Louis XIV. Le contexte de narration quant à lui figure juste après la renonciation au trône de Christine de Suède qui abjure. Elle fut donc reine de 1632 à 1654, lorsque son père Gustave Adolphe surnommé « Le Lion du Nord » meurt après 21 ans de règne, au combat. Après avoir brillé par sa volonté pacifiste de terminer la guerre de Trente ans en signant le Traité de Westphalie apportant à la Suède des territoires stratégiques, elle décide d’abjurer. En effet, après avoir déjà évoqué ces intentions de partir en 1650, c’est en mai 1653 qu’elle réitère ces intensions de quitter le trône de Suède. C’est en février 1954 que la reine dévoile ses intentions ensuite devant le Conseil d’Etat, voulant ainsi trouver les moyens d’accélérer l’avènement de son cousin et successeur désigné le prince Charles Gustave. Après avoir pu valider auprès du conseil son abjuration, elle négocia avant de partir des droits de possession et de souveraineté sur plusieurs territoires, à savoir la Poméranie, les îles d’Oeland, de Gotland, et d’Oesel, les villes de Norrkôping et de Gôteborg le premier port suédois tout en se garantissant un revenu annuel minimal de deux cent cinquante mille thalers. C’est alors dès la date de l’abdication le 16 juin 1654 que l’ancienne reine décida, en étant enfin libre de partir, cap sur le Danemark, puis en Hollande, aux Pays Bas espagnol notamment à Anvers, puis à Bruxelles, puis en Italie avant de venir séjourner en France, dans la cour de Louis XIV, moment donc que raconte tout logiquement le philosophe français Voltaire.
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