Plaidoirie les Fleurs du Mal

Plaidoirie les Fleurs du Mal

Partie de la défense

« Messieurs les jurés et représentants de la justice française, bonjour.

Je suis ici pour représenter et défendre M. Baudelaire contre les accusations d’offense à la morale publique et religieuse pour lesquels vous l’accusez.

Avant de développer ma défense je tiens à vous rappeler que l’intelligence est le fait d’accepter de regarder le beau et le mal humain du même œil, il est étonnant que vous ne possédiez pas cette intelligence et que vous osiez donc critiquer inintelligemment une œuvre d’intelligence artistique.

En effet, l’œuvre de M. Baudelaire n’est pas une arme utilisé pour attaquer les mœurs publiques, mais c’est bien une œuvre d’art littéraire à laquelle il faut prêter le même regard qu’à tout autre œuvre artistique.

En accusant cette œuvre vous accuser non seulement l’artiste de mettre à nu d’une certaine façon les esprits immortels mais aussi tous les tableaux et autres œuvres susceptibles de porter offense à l’ordre publique et religieux.

C’est de cette façon qu’il est donc évident que l’art ne doit en aucun cas être mêler à la morale au risque que ce moyen d’expression ancestral et presque sacré ne soit entaché par d’accusations odieuse que vous osez émettre.

Voilà ce que vous demandez : la censure ! Hors cette censure n’est qu’un moyen facile de ne pas assumer votre statut de pêcheurs que dépeint Baudelaire avec honnêteté.

Cette censure vous permettrait d’obtenir un contrôle plus approfondit sur les mentalités ce qui est une régression des progrès philosophiques effectuer au cours des siècles derniers par            nos confrères des Lumières et des écrivains de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; texte qui nous permet une libertés d’expression que vous voulez retirés à Baudelaire.

C’est en quoi le poète que je défends aujourd’hui vous fait peur par ses écrits : Baudelaire par ses propos, réveille une société sombrant dans l’inévitable et malheureuse censure totalitaire.

Pour en revenir à l’art, en censurant les poèmes que vous jugez offensant il faudrait alors censurer tous les tableaux et œuvres mettant à nu les hommes et les femmes, c’est se voiler les yeux sur la nature humaine !

Sans vous offenser, vous n’êtes pas un critique littéraire, il s’agirait donc de ne pas condamner une œuvre qui vous choque pour qu’elle permette aux autres de réfléchir ; d’autant plus que les textes que vous choisissez de censurer sont déjà paru dans des journaux et n’ont soulever aucune réaction, alors pourquoi attaquer M. Baudelaire en justice maintenant ?

Vous accuser certains des poèmes du recueil, hors ce recueil, comme son titre l’indique, se veut de ne pas représenter uniquement le mal mais aussi la beauté : en tant que poète Baudelaire s’est vu enjoliver aussi bien la beauté que le mal.

        Parce que vous voulez le beau partout vous ne supportez plus le mal, or Baudelaire utilise ce mal pour accentuer d’une certaine manière le beau, il est donc normal qu’il utilise le beau pour enjoliver le mal.

Et pour revenir sur ces fleurs maladives : toute les fleurs sont faites pour être admirée : si vous condamné le vil vous condamnés par conséquent les fleurs.

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