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« Les moralistes ne créent rien de bien séduisant et ils sont, à les lire à forte dose, prodigieusement ennuyeux. Mais [...] ils ont fait plus pour grandir et éclairer l’esprit des Hommes que les plus grands romanciers. » 1948, Reverdy. En quoi c

Dissertation : « Les moralistes ne créent rien de bien séduisant et ils sont, à les lire à forte dose, prodigieusement ennuyeux. Mais [...] ils ont fait plus pour grandir et éclairer l’esprit des Hommes que les plus grands romanciers. » 1948, Reverdy. En quoi c. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2023  •  Dissertation  •  1 530 Mots (7 Pages)  •  147 Vues

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Sujet 1 : « Les moralistes ne créent rien de bien séduisant et ils sont, à les lire à forte dose,

prodigieusement ennuyeux. Mais [...] ils ont fait plus pour grandir et éclairer l’esprit des Hommes

que les plus grands romanciers. » 1948, Reverdy. En quoi cette citation éclaire-t-elle les enjeux

des Caractères de La Bruyère ? Vous répondrez à cette question dans un développement

organisé en vous appuyant sur Les Caractères, sur les autres textes que vous avez étudiés dans

le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

D’après Reverdy, « Les moralistes ne créent rien de bien séduisant et ils sont, à les lire à forte

dose, prodigieusement ennuyeux. Mais, en accumulant toutes ces feuilles mortes qu’ils filent dans les

esprits à la dérive, ils ont fait plus pour grandir et éclairer l’esprit des Hommes que les plus grands

romanciers. » Les moralistes sont des écrivains qui décrivent les mœurs et les conditions humaines de

leur époque. Ils ne cherchent pas à être moralisateurs, à définir ce qui est bien ou mal. Ils se contentent

de constater. Les écrits des moralistes prennent des formes variées : maximes, remarques, lettres,

pensées, sermons... Selon Reverdy, poète français du XXème siècle, leurs écrits seraient déplaisants,

inintéressants, mais s’il y a bien un point qui leur est favorable, il s’agit de leur faculté à instruire les

esprits des Hommes. Les Hommes doivent prendre conscience de leurs vices par ces écrits pour enfin

devenir meilleurs. Et aucun autre auteur, aucun homme de lettres, y compris les meilleurs romanciers, ne

peut concurrencer les moralistes pour atteindre ce but. Charles Fourier, philosophe français du XIXème

siècle a dit : « Les moralistes ne sont que des fabricants de belles phrases, tous incapables d’inventer

aucun antidote aux désordres sociaux. » Chaque auteur, selon ses idées et son temps, perçoit les

moralistes de différentes manières. Dans quelle mesure peut-on considérer les œuvres des moralistes

comme intemporelles ? Le sont-elles réellement, où sont-elles ancrées dans leur temps ? Une première

partie traitera du moralisme en tant que genre ennuyeux mais le plus convainquant pour éclairer les

Hommes sur leur condition, et une seconde partie montrera un autre aspect de ce type d’œuvres qui

permet de les apprécier différemment.

En effet, les écrits des moralistes paraissent ennuyeux, mais semblent tout de même

convaincants pour éclairer les Hommes sur leurs conditions.

Tout d’abord, les créations des moralistes ne paraissent pas séduisantes, intéressantes pour les

Hommes du XXème siècle. Ces auteurs, pour la plupart, dressent toutes sortes de remarques dans de

gros volumes. Les remarques sont des formes brèves qui semblent autonomes, sans lien les unes avec

les autres. Des lecteurs du XXIème siècle se sentent bien éloignés et découragés par ce type de lecture.

De plus, les moralistes rejettent la fiction, ils laissent donc aux lecteurs leurs idées après la lecture. La

forme et le contenu paraissent ennuyeux. Les Caractères de La Bruyère étayent cette thèse. En effet, il

parle de « remarques » afin de caractériser son œuvre. Il dresse des portraits de personnes de son

époque afin d’en dénoncer implicitement les vices. Il pense que l’auteur doit se mettre à la place du

lecteur, or le lecteur est complètement décalé. Le second titre, Mœurs de ce siècle, appuie l’idée que

l’œuvre est propre au XVIIème siècle. Les œuvres moralistes paraissent donc ennuyeuses et sans grand

intérêt pour des lecteurs du XXème ou XXIème siècles.

De plus, selon la thèse de Reverdy, les moralistes ne créent rien de bien intéressant dans la

mesure où ils réinterprètent les idées d’auteurs antérieurs, de l’Antiquité. Les moralistes ont des sources

et suivent des modèles précis. Bien que le terme de « moralisme » n’appartienne qu’au XVIIème siècle

et qu’il naisse chez les mondains (rappelons que ce terme apparaît ultérieurement, les moralistes ne

s’appellent pas eux-mêmes ainsi), il existait d’autres œuvres morales auparavant. Dans l’introduction des

Caractères de La Bruyère, nous est expliquée l’idée suivante : La Bruyère insiste sur la portée morale de

son livre et cela afin d’instruire les Hommes. Cette idée est en réalité reprise et réactualisée : Aristote,

dans Les Ethiques et La Rhétorique, ainsi que Théophraste avaient eux-mêmes déjà traité ces sujets.

L’œuvre de La Bruyère, initialement, s’ouvre sur une traduction de ceux de Théophraste. Il en est de

même pour Boileau, dans Les Satires, qui emprunte son sujet à Juvénal, dans l’Antiquité. Les moralistes

ont donc des modèles qu’ils tentent de réactualiser, ils n’inventent rien.

Cependant, bien que ces œuvres soient décalées, ennuyeuses, elles permettent aux Hommes,

mieux que toute autre œuvre et tout autre écrivain, d’éclairer leur esprit et de se rendre compte de leurs

vices et de leurs vertus. La forme brève, les énoncés gnomiques et

...

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