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Lecture analytique plaidoirie de Gisèle Hamili (littérature d'idées; la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne)

Commentaire de texte : Lecture analytique plaidoirie de Gisèle Hamili (littérature d'idées; la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  237 Vues

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LL  4 : Plaidoirie de Gisèle Halimi ; procès de Bobigny, 1972

 

Premier mouvement

une vive apostrophe aux hommes

1 Cette revendication élémentaire, physique, première, disposer de nous-mêmes1, disposer de notre corps1, quand nous la formulons, nous la 5formulons auprès de qui? Auprès d'hommes. C'est à vous que nous nous adressons.
   Nous
vous disons: ''nous les femmes, nous ne voulons plus être 10des  serves2 .''
  Est-ce que
vous accepteriez, vous, Messieurs, de comparaître devant des tribunaux de femmes parce que vous auriez disposé de votre corps?...Cela 15est démentiel!

Idée : GH= la porte-parole des femmes

c'est une prise de parole très oratoire : nombreux procédés rhétoriques 
elle multiplie les pronoms ''nous''  (7 fois 7+ « notre ») et ''vous'' (5 fois) (voir en particulier le pronom personnel mis en valeur entre virgules ligne 11)

elle oppose ainsi deux groupes qui ont un rapport de force d'un côté les hommes de l'autre  ''nous les femmes'' par ailleurs on a ''auprès d'hommes'' ''tribunaux de femmes''

on remarque aussi la forme emphatique (pour mettre en valeur) ''c'est à vous que nous nous adressons'' elle l'inverse la réalité de la situation et rentre dans l'imaginaire avec les ''tribunaux de femmes''

 la première phrase exprime une demande la revendication à ''disposer de nous mêmes, disposer de notre corps''

grâce à l’anaphore, elle souligne la demande d’une liberté, un droit fondamentaux + avec le rythme ternaire ''élémentaire, physique, première''

 elle répète ''nous la formulons''  pour souligner une situation absurde inacceptable : les juges hommes décident du sort des femmes !  puis elle y répond dans une phrase courte nominale ''Auprès d'hommes'' pour frapper les esprits

 elle met en cause le système :

 elle utilise le discours direct entre guillemets dans sa plaidoirie pour mettre en valeur la parole des femmes ''nous ne voulons plus être des serves'' ;cette métaphore ainsi que la négation ''ne plus'' montrent le rejet du passé et une affirmation forte de la revendication

La deuxième question rhétorique ''est-ce que vous accepteriez...'' présente une inversion dans le jugement elle utilise aussi ''vous » et ‘’messieurs'' pour les impliquer, les prendre à parti

La phrase exclamative courte et hyperbolique ''cela est démentiel!'' souligne incohérence des hommes décident du sort des femmes !

Deuxième mouvement

le rejet de la soumission

 

 Accepter que nous soyons à ce point aliénées3, accepter que nous ne puissions pas disposer de notre corps, ce serait accepter, Messieurs, que nous 20 soyons de véritables boîtes, des réceptacles4 dans lesquels on sème par surprise, par erreur, par ignorance, dans lesquelles on sème un spermatozoïde. Ce serait accepter que 25 nous soyons des bêtes de reproduction sans que nous ayons un mot à dire.  

Rejet de la soumission aux hommes:
grâce à la métaphore filée de l'esclavage (mot ''aliéné'')

rappel de la revendication de disposer de son corps

par la répétition  ''disposer de notre corps'' déjà présent à la ligne 2+ il y a un parallélisme de construction ''accepter que nous soyons à ce point aliénées, accepter que nous ne puissions pas disposer de notre corps'' pour montrer que le refus de l'avortement est un véritable esclavage qu'elles subissent ; cette hypothèse est mise en valeur en début de phrase et rejetée : utilisation du conditionnel

dénoncer l’attitude des hommes/

 recours à des métaphores très péjoratives et dégradantes pour dénoncer l'attitude des hommes ''boîtes/ réceptacles/ bêtes de reproduction'' : reproche = la femme est déshumanisée par cette attitude des H

c'est un texte très oratoire répétition de ''on sème''. Ce ''on'' renvoie aux hommes

autre procédé oratoire, l'anaphore ''par surprise, par erreur, par ignorance'' donc la procréation serait hasardeuse et non désirée ni par les hommes ni par les femmes

 

  L'acte de procréation5 est l'acte de liberté par excellence. La liberté entre 30 toutes les libertés, la plus fondamentale, la plus intime de nos libertés et personne, comprenez -moi, Messieurs, personne n'a jamais pu obliger une femme à donner la vie 35quand elle a décidé de ne pas le faire.

 

elle insiste sur le droit à la liberté qui renvoie à un droit fondamental celui du premier article de la DDHC en répétant ainsi quatre fois le mot ''liberté''+ ''liberté par excellence'' + les superlatifs '' la plus fondamentale, la plus intime'' pour montrer à quel point c'est essentiel

elle répète ''personne'' ainsi que la négation ''n'a jamais'' pour montrer le rejet le refus, de cet asservissement

condamnation de la contrainte avec le verbe ''obliger''

elle continue à chercher à impliquer les juges par l’impératif + « vous » «comprenez- moi, messieurs » 

Troisième mouvement

elle met en valeur la responsabilité des juges

En jugeant aujourd'hui, vous allez vous déterminer à l'égard de l'avortement et à l'égard de cette loi et 40de cette répression et surtout vous ne devrez pas esquiver6 la question qui est fondamentale : est-ce qu'un être humain, quel que soit son sexe, a le droit de disposer de lui-même? Nous 45 n'avons plus le droit de l'7éviter. 

on remarque à la fois que le jugement est inscrit dans le présent avec ''en jugeant aujourd'hui'' et la répétition de ''vous'' mais c'est aussi un élargissement, une question plus générale:

''à l'égard de l'avortement ET à l'égard de cette loi ET de cette répression'' l’hypotaxe insiste sur la portée du jugement qui va être donné

le futur ''vous devrez'' montre que les juges sont contraints ; mise en valeur de l'attente, la détermination de la femme. Il faut une réponse par opposition à la fuite ''esquiver/ éviter"

 on retrouve encore ''disposer de lui-même'' mais cette fois-ci la question est élargie à ''l'être humain, quel que soit son sexe'' l'homme seul pourrait il en disposer ?

la dernière phrase est intéressante le "nous" "nous n'avons plus le droit" ne renvoie pas qu'aux femmes mais renvoie à tout le monde, les juges ainsi que toute la société

La négation ''ne plus'' montre qu'elle attend (et toutes les femmes avec elle) un changement enfin le mot de ''droit'' montre que GH se place dans le domaine juridique. Elle remet en question la loi et pas simplement les hommes.

Conclusion :

...

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