Le théâtre de Molière - Le Malade Imaginaire

Français : Séquence 1

Le théâtre apparaît en Grèce Antique et était une cérémonie en l’honneur de Dieu. La tragédie sera créée et mettra en avant le destin tragique des hommes tandis que la comédie se moquera des hommes au pouvoir. Cela permettait de rassembler le peuple, faire passer des idées…

        Au Moyen-Age, le théâtre revient après avoir disparu avec la chute de l’empire romain. Il s’agit de donner vie aux textes religieux. Mais cela va amener à s’intéresser à d’autres textes et à construire des dialogues : c’est le drame religieux.

La farce naît dans la foire. Ce sont des scénettes ridiculisant les perso, courses poursuites…En 1548 un décret interdit les drames religieux ce qui va amener à s’intéresser aux textes antiques : la tragédie renaît. Au 16e siècle arrivent les italiens qui jouent avec des masques et en impro.

        Les genres se mélangent sans règles jusqu’à ce que Louis 14 en instaure : le temps (24h), 1 lieu, et 1 action. Pas de violence, on ne mange pas, pas d’amour proche et la pièce doit être réalisable dans la vrai vie (vraisemblance). Les tragédies doivent être en vers et le choix est libre en comédie.  

La comédie représente le peuple de l’époque au contraire de la tragédie.

Elle aborde les défauts de l’homme, les médecins, les avares hypocondriaques, naïfs, hypocrites, le libertinage (qq qui  ne veut pas se plier aux règles) = la réalité du 17e.

La tragédie s’appuie elle sur : mythologie, persos historiques ce qui est plus éloignés des préoccupations des spectateurs mais qui cherche à faire réfléchir.

Molière naît en 1622. Il fondera la compagnie l’Illustre-Théâtre. Son talent de comédien et dramaturge sera révélé notamment avec Les Précieuses ridicules en 1659. Il excelle dans l’écriture et la mises en scène des comédies comme l’Ecole des femmes et l’Ecole des maris. Malgré la protection du roi, La Tartuffe et Don Juan (1664 et 65) sont interdites. Il créera la comédie ballet en 1661, un style mêlant le théâtre, le chant, la danse et la musique comme le Malade Imaginaire. La première pièce de ce genre est Les Fâcheux. Il travaille avec Lully pour la musique et Beauchamp pour la danse. Mais dans le malade imaginaire il travaillera avec Antoine Charpentier à la suite d’une discorde avec Lully en 1672.

 Il mourra le 17 février 1673 quelques heures après la quatrième représentation de cette pièce.

La devise de la comédie est : Castigat ridendo mores (elle corrige les mœurs par le rire).

Baroque : fin 16e 17e. Classicisme : 17e.

Au 19e s : Victor Hugo trouve les règles absurdes et incohérentes, il s’oppose à la tradition.

Comédie d’intrigue : faire rire pour rire. Comédie de mœurs : rire mais faire réfléchir.

La scène d’exposition sert à présenter le cadre spatio-temporel, les persos, le ton de la pièce, lancer l’intrigue, éveiller la curiosité du spectateur.

Bilan sur le spectacle théâtral : plaire par un spectacle varié

1) Une pièce qui oscille entre baroque et classicisme

Par ses comédies, Molière vise à plaire au public mais également au Roi Soleil qui est à partir de 1665 le protecteur officiel de sa troupe. Louis XIV aime la danse, les ballets ; les divertissements spectaculaires. Il donne des fêtes somptueuses à Versailles auxquelles collaborent régulièrement Lully et Molière grâce à leurs comédies ballets.

Ce genre tient à la fois du baroque par son côté ostentatoire, extravagant, par la variété des tonalités qu'on y trouve et du classicisme par les effets visuels d'ordre et de symétrie que l'on trouve dans la manière dont les ballets sont chorégraphiés.

Dans Le Malade imaginaire, le mélange des tonalités est particulièrement frappant. L'atmosphère pastorale et champêtre de l'églogue ou bergers et bergères échangent des propos galants, la ton alié élégiaque du second prologue et surtout l'écriture versifiée contrastent avec le passage à la prose, l'atmosphère bourgeoise et les préoccupations d'Argan de la scène d'exposition. Ce contraste relève plus de la sensibilité baroque que de l'idéal classique.

De plus, la pièce multiplie les scènes de théâtre dans le théâtre et les mises en abyme, procédés baroques par excellence. Certains personnages deviennent à leur tour spectateurs, voire acteurs. Par ex lors de la leçon de chant de Cléante, lorsque Toinette se déguise en médecin, quand Argan simule sa propre mort et que Toinette joue la servante éplorée.

Cependant, la pièce tend vers une unité de ton. Molière s'attache à renforcer la cohérence dramatique, c'est-à-dire le lien entre l'intrigue de la pièce et les intermèdes. Le dernier intermède ne rompt pas avec la tonalité du reste de la comédie, il s'y rattache par son aspect burlesque (aborder sujet sérieux sur du comique) et l'emploi satirique du jargon médical.

Cette dernière pièce de Molière propose une véritable réflexion sur le spectacle et la comédie. D'ailleurs, Béralde et Argan discutent des « comédies de Molière » (II, 3). Représenter durant le carnaval, la pièce est placée par Béralde sous le signe de ce moment très particulier de l'année où tout est permis, où les rôles s'inversent et où la folie devient la norme : « Le carnaval autorise cela » (II, 14) dit-il en parlant de la fausse cérémonie au cours de laquelle Argan est fait médecin. Cette dimension carnavalesque rejoint l'aspect spectaculaire de la comédie-ballet et permet une surenchère à la fois scénique et comique.

Complexité de la composition

1) La présence de deux prologues et d'une églogue « en musique et en

danse »

La pièce du Malade imaginaire s'ouvre sur un prologue suivi d'une églogue : une forme poétique inspirée de l'Antiquité. Les personnages sont des bergers et des bergères ainsi que des personnages aux noms tirés de la mythologie qui évoquent la nature: Pan, Climène, Daphné, Tircis etDorilas. Cette eglogue célèbre les joies de la vie champêtre; on se situe dans un univers pastoral (intrigue non réaliste dans unè nature idyllique dans laquelle les personnages parlent d'amour).

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