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Le personnage de Félicité dans Un coeur simple de Gustave Flaubert

Dissertation : Le personnage de Félicité dans Un coeur simple de Gustave Flaubert. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 114 Mots (9 Pages)  •  179 Vues

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Dissertation : Un coeur simple

  1. Une vie “obscure”
  1. Une servante normande : une pauvre servante ayant toujours la même vie, dès l’incipit avec une oxymore, ; sa condition et son physique/elle n’a pas de nom, porte la même tenue tt l’année, décrite une première fois par un portrait symbolique de sa condition de servante, son seul repère est Pont-l’Evêque
  2. Personnage solitaire et démunis : perd les personnes qu’elle aime, l’absence de vie social la rend solitaire aux yeux des autres; son manque d’éducation ne lui permet pas le langage pr exprimer ses sentiments (ananlphabète)mais le langage corporel, réifiée elle n’a pas les codes pour lutter contre les chagrins et s’exprime physiquement en criant noyant son chagrin dans le travail, frappant/pathos refusé par l’auteur, bégaie(mort de victor)
  3. Un personnage instinctif : instinct de survie; sa rencontre avec Théodore, inversion du topos littéraire, apprend l’amour des animaux, le rencontre dans des lieux proaïques; elle prend la vie comme elle vient et repart, animalité,

II. Un personnage pourtant doté de qualités (relevées par son manque d’éducation)

  1. Rapport à la nature : courage de taureau et sensibilité; le langage comme une danse; osmose
  2. Rapport aux autres : altruiste et aimante; aime automatiquement et améliore les personnes qui l’apprécient (père colmiche), aime mme aubain qui ne l’apprécie pas et n’est pas agréable
  3. Une simplicité avant tout intégrité dans l’être : simple(socialement) et honnéte (droiture), morale quant à Théoodore, grande sensibilité; rappel A et B; incapable de la moindre faute; dévote absolue, extrême onction; beau=émouvante

III. Un personnage éminemment poétique doublé de l’artiste de génie

  1. Une imagination féconde et créatrice : Ex de l’imagination de la vie de Victor; ex du catéchisme, vision onirique et poétique lors de sa mort
  2. Personnage mystique : plus que religieuse, panthéisme de Flaubert, sanctifiée dans un univers, pur, vit dans un monde onirique, à une vue de sa fenêtre illuminée le long du récit/sa lucarne, vision spirituelle du monde
  3. Une mort mystique qui élève l’héroïne au rang des être d’exception : St Esprit devenu perroquet, cadavre de loulou=futur corps de félicité, elle colore la blanche colombe en un perroquet, confiteor de l’artiste génial, dépasse les clichés, tableau cosmique, bigarré et poétique

Conclusion : Rappeler tous les sens du beau, d’un être minuscule à un grand personnage.

Nombre de critiques ont reconnu en Félicité un “beau” personnage littéraire. Ce jugement vous paraît-il convenir à l’héroïne d’Un cœur simple ?

        Si certains récits traversent le temps et perdurent, c’est bien grâce à leurs personnages. Souvent qualifiés d’exemplairs, inspirants ou encore symboliques, l’héroïne d’Un cœur simple de Gustave Flaubert, Félicité, est quant à elle  jugée comme un “beau” personnage littéraire. Nous envisagerons dans quelle limite “le récit d’une vie obsure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais” peut permettre à un minuscule personnage d’’être ainsi élevé.

        L’adjectif “beau” possède de nombreux antonymes, parmi eux pourrait se glisser celui d’”obscur” qui qualifie la vie de cette servante normande, démunie, solitaire et animale.

En effet l’incipit du roman nous la décrit immédiatement par un portrait symbolique de sa condition de servante, au service de Mme Aubain, tandis qu’elle même ne possède qu’un prénom en oxymore avec son rôle (l.3) : “ sa servante Félicité”. Ainsi mise en relief, elle n’est pourtant pas embellie et malgrè la volonté de Flaubert d’éviter tout pathos, il la décrit comme portant le même vêtement peu flatteur, usé et laid, infiniment, et sa vie semble extrêmement monotone et difficile, typique d’une servante normande du XIXe siècle qui a pour seul repère Pont-l’Evêque. Autrement dit, elle cuisine, lave, repasse et nettoie. On en déduit que son apparence et ses faits et gestes ne sont donc pas attirants pour quiquoncque les apperçoit de l’extérieur, ni pour le lecteur qui ne peut qu’adhérer au réalisme fulgurant du personnage, grâce à cette description minutieuse.

Par ailleurs, sa condition ne lui permet pas l’accès à certains rangs sociaux, la limitant à une vie sociale restreinte et peu engageante pour autrui. Elle parvient néanmoins à aimer des personnes comme Théodore, Victor ou encore son Loulou, mais cela sans compter la cruauté de la vie qui les lui retire un à un… Solitaire aux yeux des autres, victime de son chagrin, elle ne peut pas même l’exprimer puisque la triste Félicité ne possède ni les codes, ni l’éducation nécessaire. Presque muette, ou du moins analphabète, le langage du corps est son seul recours pour laisser libre cours à ses émotions. Tantôt bégayant lorsqu’elle apprend la mort du “pauvre petit gars”, tantôt hurlant dans les champs et s’usant à la tâche, ce personnage bien souvent réifié tente tant bien que mal de communiquer. En outre, si elle ne parvient pas à communiquer avec les autres humains, la nature est plus réceptive à ses souffrances, comme nous le prouve cette fameuse scène dans la campagne au départ de Théodore.

De ce lien indéniable à son environnement rural se détache également un autre trait de sa personnalité souvent explicité, par exemple, quant à sa rencontre avec Théodore : “Les animaux l’avaient instruite” nous écrit l’auteur au chapitre deux, on peut en déduire que Félicité, dans un esprit de mimétisme, se comporte parfois de manière animale en suivant ses instincts profonds, de plus leurs rencontres n’ont lieues que dans des lieux prosaïques inspirant la nature. Or, cet aspect animal de l’humain est souvent considéré comme réducteur et repoussant, d’où les dictats imposés par la société notamment pour certains rang sociaux, et auxquels elle échappe complètement puisque ne s’importune pas de manières en se lamentant auprès des autres. De ce fait, elle accepte et subit la vie comme elle lui vient, subit la perte de Victor, ne pose aucun mots sur son chagrin, ne se lamente que peu, et repart de plus belle, continue son chemin sans réel deuil de ce proche. Dans ce non-deuil l’on peut considérer une forme de lâcheté, travers ramenant l’humain aux pires bassesses, à l’opposé de la bravoure et la beauté d’esprit.

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