Le Malade imaginaire de Molière

DISSERTATION : LE MALADE IMAGINAIRE, MOLIÈRE (1673)

Introduction : Dans la préface de sa comédie-ballet L'Amour médecin, Molière révèle la finalité du genre théâtral de la comédie « les comédies ne sont faites que pour être jouées ». Cela signifie que le spectacle et la représentation prennent une part importante et essentielle dans la conception d'une pièce de théâtre. Ainsi Le Malade imaginaire s'inscrit dans cette tradition jouée pour la première fois le 10 février 1673 sur la scène du Palais Royal. Molière s'inspire pour l'écrire de la commedia dell arte qui mêle déjà le théâtre, le chant et la danse. Cette pièce comique raconte les tentatives d'Argan voulant marier Angélique à un médecin, étant lui-même hypocondriaque. Traditionnellement cette comédie de Molière remplit largement sa fonction de distraction tout en s’interrogeant sur la société du 17e siècle.

C’est ainsi que nous nous efforcerons de répondre au sujet «…»

La question posée nous donne à réfléchir sur + définition des termes principaux du sujets

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DIVERTISSEMENT : PLAIRE

Le Malade imaginaire est un divertissement qui permet de se détourner du réel, de faire rire en suscitant des émotions et des sensations grâce au caractère spectaculaire de la comédie.

1. Comédie-ballet + Comique de situation

Le Malade imaginaire est une comédie ballet qui se caractérise par un spectacle total mêlé de musique et de danse, et ce particulièrement dans les intermèdes afin de divertir la cour de Louis 14. Molière trouve avec ce nouveau genre une manière d'enrichir et de renouveler l'esthétique de la comédie.

• Dans le 1er intermède, le comique est représenté par le personnage de Polichinelle qui tente de séduire une jeune femme, interrompu constamment par les violons : « Quel impertinente harmonie vient interrompre ici ma voix ». Ce personnage récurrent de la commedia dell arte créer un amusement qui distrait le spectateur.

Molière fait notamment recours à différents comiques comme le comique de situation qui amuse car le spectateur comprend parfaitement le caractère incongru de la situation alors que certains des personnages sont laissés délibérément dans l’ignorance parce que l’on se joue d’eux.

• Dans l'acte I scène 5 avec le quiproquo d’Angélique croyant que son père veut la marier à Cléante, avant de comprendre qu’il parlait de Thomas Diafoirus : « C'est à moi, mon père, de suivre aveuglément toutes vos volontés » le présentatif montre la posture d’Angélique qui joue la jeune fille modèle afin de tout faire pour que ça soit Cléante.

1. Comique de mots + Comique de gestes

Par l’usage du comique de mots de Molière.

Cela peut-être des insultes d’Argan ou des répétitions

• comme « drelin drelin drelin » de l'acte I scène 1 ou encore la chansonnette « le poumon, le poumon » de l’acte III scène 10.

Mais cela peut aussi être plus subtil, comme des jeux de mots.

• Toinette s’adresse à Argan : « Voici Monsieur Diafoirus le père, et Monsieur Diafoirus le fils, qui viennent vous rendre visite. Que vous serez bien gendrés ! ». Molière joue avec le nom « gendre », le mari de sa fille, pour en faire un verbe dans le sens de bien pourvu d’un gendre, qui est un mot qui n’existe pas. C’est un néologisme. 

Avec l’usage de patronymes ridicules qui sont construits sur des mots incitant le rire.

• Le nom de Diafoirus qui signifie « foireux » et « foire » qui est un synonyme de diarrhée ou encore le nom de Béline qui signifie « mouton ».

Il y’a également le comique de geste qui rapproche la comédie de la farce. Pour cela, on crée des personnages qui incarnent non une personnalité, mais un stéréotype auquel on lui associe une gestuelle déterminée et excessive.

Celui qui se prétend le maitre doit donner des coups de bâtons, et à l’inverse, celui qui est le valet doit les recevoir.

• Comme dans l’acte I scène 5, Argan en colère court après Toinette lorsqu’elle le défie au sujet du mariage d’Angélique : « autour de sa chaise son bâton à la main ». 

Le comique de geste est aussi montré par les déguisements

• avec Toinette déguisé en médecin afin de tromper Argan dans l'acte III scène 10.

Certes la comédie Le Malade imaginaire est donc bien un spectacle puisqu’elle propose avant tout un divertissement qui plait à la fois par la reprise d’élément traditionnels de la comédie et par une inventivité extraordinaire. Mais la comédie ne peut être réduite au spectacle considéré pour le seul plaisir du spectateur.

PIÈCE SATIRIQUE

Car si le spectateur rit, s’étonne, s’inquiète et s’émerveille devant la comédie de Molière, c’est aussi parce qu’elle a une dimension sérieuse, qu’elle provoque en lui la réflexion. Le spectacle n’est pas le seul enjeu de la comédie.

1. Satire des médecins

Molière expose une satire de la médecine. Il dénonce la vanité des médecins avec leur incompétence et leur pédanterie. Leurs pratiques médicales se résument à user d’un vocabulaire incompréhensible composé essentiellement de formules latines. Le nom même de M. Purgon qui rappelle la purge, montre bien sa seule capacité.  

• Dans l’acte II scène 5, les Diafoirus se contentent de prendre le pouls d’Argan pour émettre l’hypothèse d’un diagnostic : « Dico que le pouls de Monsieur est le pouls d’un homme qui ne se porte point bien ». La pratique médicale semble alors très hésitante et uniquement fondée sur le pouls.

Le médecin n’impressionne que par son habit et ses discours savants.

• Notamment avec le personnage de Toinette dans l’acte III scène 10 lorsqu’elle se déguise en médecin face à Argan : « Je suis médecin passager qui vais de ville en ville (…) pour trouver des maladies dignes de m’occuper ». Ce passage souligne à la fois la naïveté et la crédulité des patients (Argan ne reconnait pas Toinette) et à la fois que la médecine semble surtout être qu’une question de gloire et d’argent.

 Les médecins sont des imposteurs opportunistes plus intéressé par l’argent que par le malade/patient.

• Toinette : « ils ont en vous une bonne vache à lait ».

🡪 L’une des ambitions de la pièce : tourner en dérision la médecine en faisant d’elle un spectacle burlesque.

1. Critique du mariage arrangé + d’intérêt

Molière aborde l’amour contrarié qui repose sur le mariage d’amour d’une jeune fille contrarié par son père, s’opposant à l’union étant aveuglé par ses travers.

•  « Il s’appelle T. Diafoirus, et non pas Cléante et nous avons conclu ce mariage là ce matin » (I, 5). Ce passage souligne l’égoïsme d’Argan voulant un médecin toujours près de lui et se préoccupant pas du bonheur de sa fille. Molière critique le mariage arrangé en opposition avec le mariage d’amour.

Il dénonce également le mariage d’intérêt de Béline avec Argan.

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