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L'albatros, Baudelaire

Commentaire de texte : L'albatros, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 332 Mots (6 Pages)  •  176 Vues

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Commentaire composé : « L’albatros »

Les fleurs du Mal est un recueil publié en 1857 par Charles Beaudelaire. Ce recueil s’inscrit dans le mouvement du Romantisme. Charles Beaudelaire est né en 1821 à Paris. Quelques temps plus tard en 1827 son père décède ; ce qui sera un passage important dans sa vie. Il mène des études dissipées et chaotiques. Il traîne dans le milieu parisien des artistes et des prostituées. Face à cela, sa famille le place sous tutelle. A partir de 1842 il devient critique d’art, puis traducteur et journalise. Il finira par tomber dans l’alcool et les drogues comme l’opium. Malade (syphilis et aphasie), il meurt en 1867.  Les Fleurs du Mal se compose de 100 poèmes répartis en cinq parties. Après sa publication un procès a lieu pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs. Le poème « L’albatros » fait partie de la section « Spleen et Idéal ». Il a été écrit en 1859. Il comporte quatre quatrains en alexandrin et en rimes croisés. Beaudelaire y fait le récit de la capture d’un oiseau majestueux à ses yeux, l’albatros.

Nous allons essayer de comprendre comment Beaudelaire parvient à travers le récit d’une capture d’un oiseau à évoquer son statut de poète.

Nous allons dans un premier temps observer comment Beaudelaire transforme le récit d’une capture d’un albatros en poésie. Puis nous allons étudier les parallèles que fait Beaudelaire entre ce récit et son statut de poète.

Dans un premier temps, le poème apparaît comme la description d’une scène de vie : la capture d’un albatros par des marins. Dans les trois premières parties, l’image du poète n’apparait pas ou peu. Au fil de ces parties, le poète nous décrit le lieu, les personnages et la capture de l’oiseau.

Le poème commence par évoquer un décor où l’univers marin domine. On retrouve le champ lexical de ce paysage marin : « équipage » v1, « mers » v2, « navire » v4. Il évoque également deux éléments où l’albatros va se déplacer : le ciel (l’albatros qui vole majestueusement dans le ciel) et la terre (sa capture / « déposés sur les planches » v5).

Ensuite le poète évoque les personnages : les albatros et les marins. Les albatros sont d’abord définis par leur grandeur et leur puissance : « vastes oiseaux des mers » v2, « indolents compagnons de voyage » v3. Ceci est renforcé par des personnifications et l’attribution de titres royaux à ces oiseaux : « rois de l’Azur » v6, « prince des nuées » v13. L’hyperbole « Ses ailes de géant » v16 renforce aussi cette grandeur. On les montre aussi en accord avec leur milieu, le ciel, avec les termes : « vastes » v2, « rois de l’azur ». A partir du troisième quatrain, on le définit au singulier : « ce voyageur ailé ». On commence à lui donner une dimension plus humaine, à amorcer la comparaison avec une personne. Les membres de l’équipage eux sont associés à un monde rustre, grossier (« brûle-gueule » terme vulgaire pour parler de la pipe). Ils ne sont pas différenciés : « les hommes » v1, « l’un » v11, « l’autre » v12. Ils n’ont pas d’identité propre.

Ce poème parle de la capture de l’oiseau. C’est un renversement de situation. On sépare brutalement l’albatros de son milieu où il pouvait montrer toute sa beauté, pour le faire prisonnier du sol : « déposés sur les planches » v5. L’albatros se fait maltraiter physiquement par les hommes : « agace son bec avec un brûle gueule » v11. On l’exile, on l’isole : passage du pluriel « des albatros » v2 au singulier « ce voyageur ailé » v9. On le maltraite moralement en le ridiculisant, en se moquant de lui : « il est gauche et veule » v9, « qu’il est comique et laid » v10, « l’infirme qui volait » v12. La présence des phrases exclamatives dans le troisième quatrain traduit la souffrance de l’albatros. Les oppositions « beau » / « laid » v9, « rois de l’azur » / « maladroits et honteux » v6 renforcent ce changement de statut pour l’oiseau et sa déchéance. L’albatros est présenté en victime (« piteusement » v7). On lui attribue des adjectifs péjoratifs : « maladroits et honteux » v 6, « gauche et veule » v9, « comique et laid » v10. Et ceci est renforcé par l’oxymore du dernier vers du troisième quatrain : « l’infirme qui volait » v12.

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