Explication du poème «L’huître», Francis Ponge
Commentaire de texte : Explication du poème «L’huître», Francis Ponge. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mona23 • 5 Décembre 2023 • Commentaire de texte • 1 234 Mots (5 Pages) • 221 Vues
Explication du poème «L’huître»
L'huître
L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.
Francis Ponge - Le parti pris des choses (1942)
Introduction
Au XXème siècle, de nouveaux mouvements littéraires comme le surréalisme, apparaissent et modifient les normes poétiques traditionnelles. Francis Ponge (1899-1988) qui partage certains principes du surréalisme tente de modifier les normes de la poésie traditionnelle. Le Parti pris des choses, qui parait en 1942 est un recueil de poèmes en prose, appelé des « proèmes ». Dans ce recueil, le poète décrit des objets banals, quotidiens. La poésie doit venir de l'objet décrit. Dans le poème en prose « L’huitre », qui le deuxième poème du recueil, le poète décrit avec précision un mollusque : l’huitre. En quoi l’huître est une allégorie du poème ?
- Lecture du poème
Plan : I-1 à 8 Une tentative d’ouverture du mollusque, associée à une recherche de sens
II- -7 à 11 Un univers à part entière, reflet du processus poétique
I- de 1 à 8: Une description minutieuse et objective de l’huitre en commençant par l’extérieure vers l’intérieur.
- le poète tente une définition approximative de l’huître en procédant à une comparaison avec le « galet » suggérant son aspect minéral et sa dureté. Mais l’huître se définit davantage par ses différences que par ses ressemblances avec le galet : elle est « plus rugueuse » L2 et « moins unie » alors que le galet se caractérise par son aspect poli d’une couleur uniforme . L’huitre a une apparence plus repoussante, comme le suggère l’oxymore «brillamment blanchâtre» (l. 2), unissant deux termes aux connotations opposées. Le mollusque est enfin présenté comme « un monde opiniâtrement clos » : les termes « monde » et « clos » qui sont fortement antithétiques et l’adverbe « opiniâtrement » traduisent la difficulté à pénétrer l’intériorité de l’huître. Francis Ponge compare le coquillage à un monde qui semble difficilement abordable au premier abord qui est pourtant facile à ouvrir. Le poète précise que l’ « on peut l’ouvrir » (L 3). en prenant garde à une démarche intrusive et violente qui abîme l'huître puisque les « coups (...) marquent son enveloppe de ronds blancs » à l’aide « d’un couteau ébréché et un franc » (l5 et 6). . En revanche, beaucoup « s'y coupent, s'y cassent les ongles » dans « un travail grossier » car ils ne parviennent pas à rentrer dans cet univers.
La multiplication des tournures pronominales («se servir», l. 4 ; «s’y reprendre», l. 5 ; «s’y coupent, s’y cassent les ongles», l. 5) témoigne de la vanité des efforts humains pour arriver
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