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Emile Zola, L'Assommoir, 1877

Commentaire de texte : Emile Zola, L'Assommoir, 1877. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 612 Mots (7 Pages)  •  457 Vues

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(Introduction)

Le texte proposé à notre étude est un extrait du roman L’Assommoir écrit en 1877 par Emile ZOLA, écrivain naturaliste de la seconde moitié du XIXème siècle. Dans cet ouvrage composé d’une vingtaine de romans regroupés sous l’intitulé « Les Rougon-Macquart », l’auteur nous livre une analyse de la société de son temps. Dans cet extrait, tiré du chapitre 3, Zola propose une scène comique : la visite du musée du Louvre par un groupe d’ouvriers patientant avant le repas de noces de Gervaise et Coupeau. Nous pouvons alors nous demander en quoi cette scène est parodique puisqu’elle permet à l’auteur de proposer une réflexion plus sérieuse sur l’homme. Dans un premier temps, nous analyserons les éléments comiques de cet extrait puis dans un second temps l’aspect naturaliste menant à une réflexion plus générale sur l’homme.

        Dans un premier temps, nous allons nous pencher sur le caractère comique de cette scène, d’une part en raison du lieu évoqué, inapproprié, et d’autre part en raison du portrait burlesque qui est fait des personnages présentés. (annonce I)

Tout d’abord, les lieux apparaissent comme inappropriés. En effet, les personnages arrivent dans le musée du Louvre pour la première fois, et ce lieu ressemble à un véritable parcours de labyrinthe : les indicateurs de lieux sont nombreux. La troupe arrive dans « la galerie française » (l.4) puis suit une « enfilade des petits salons » (l.5), entre dans « la galerie d’Apollon » (l.12), s’arrête « au milieu du salon carré » (l.19) et enfin termine « dans la longue galerie » (l.27). Le lecteur a l’impression que tout ce « cortège », mot répété 2 fois l.18 et 32, tourne en rond derrière son chef de troupe M. Madinier. Il mène tous les invités comme un guide : « il surveillait la queue du cortège » (l.18), « il commanda une halte » (l.18), il « menait lentement le cortège » (l.32), « qui le suivait en ordre » (l.32). Le musée apparaît à leurs yeux comme un lieu de richesse, « l’or des cardes » (l.5), « les dorures » (l.16), « il devait y en avoir pour de l’argent » (l.8), dans lequel il n’y a que des « chefs d’œuvre » (l.19). De nombreuses expressions indiquent cette profusion de toiles : « les images, trop nombreuses » (l.6), « que de tableaux » (l.7), « ça ne finissait pas » (l.8), « encore des tableaux, toujours des tableaux » (l.28).  Toutes ces « splendeurs » (l.34) sont des célébrités picturales devant lesquelles la troupe éprouve une sorte de respect quasi religieux : les grands noms cités comme « Le Radeau de la Méduse » (l.9), « Les Noces de Cana » (l.21), « la Joconde » (l.22) ou encore les « cuisses de l’Antiope » (l.24) impressionnent les visiteurs qui entrent dans le Louvre « avec un grand respect » (l.3) et marchent « le plus doucement possible ». Le portrait qui est fait de ces visiteurs inhabituels apparaît alors comme grotesque.

Ensuite, les personnages de la noce sont présentés en décalage total avec ce lieu. En effet, les expressions familières utilisées pour décrire leur langage « sacredié » (l.8) et « c’était tapé » (l.11) renseignent le lecteur sur les origines populaires des visiteurs. Les deux adjectifs apposés « saisis » et « immobiles » (l.10) insistent sur l’état de stupéfaction dans lequel ils se trouvent. Nous retrouvons également deux adjectifs apposés à la ligne 26, « attendris et stupides » qui décrivent l’attitude du couple Gaudron devant  le tableau de Murillo. Les personnages sont donc dans un état de « saisissement » (l.24) devant la beauté et la richesse des lieux : celles-ci sont mises en relief grâce au verbe « émerveilla » (l.12) et par la répétition du mot « parquet » qui est comparé à « un miroir » (l.13) tellement il brille. D’ailleurs cette comparaison se poursuit à la ligne suivante dans l’expression « elle croyait marcher sur de l’eau ». Face à tant de merveilles, le cortège se comporte de manière grotesque : les antithèses nous montrent les différentes attitudes opposées. « On criait » (l.15) mais « murmurait-il » (l.20) ainsi que « à demi-voix, comme dans une église » (l.20) contre « ricanaient » (l.23).

Comme nous venons de le voir, la troupe d’ouvriers arrive dans un lieu qui ne correspond pas du tout à la classe sociale de ces gens, ils apparaissent donc comme des personnages grotesques dont l’attitude est présentée de manière comique. C’est alors l’occasion pour l’auteur de mener une réflexion plus générale sur l’homme, correspondant au projet naturaliste de Zola. (transition)

Dans un second temps, nous allons montrer que cette scène peut être qualifiée de « naturaliste » parce qu’elle présente l’attitude de l’homme déplacé dans un milieu qui n’est pas le sien et parce qu’elle permet une réflexion sur l’art. (annonce II)

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