Dom Juan, Molière

Particularités de la pièce et grands thèmes qui la traverse

• Le mélange des genres

Don Juan est une pièce à la fois :

• comique : notamment à travers le personnage de Sganarelle
• tragique :

• tout d’abord parce qu’on pressent rapidement que le désir jamais satisfait de Don Juan l’entraîne dans une fuite en avant vers une fin tragique (et elle le sera effectivement)

(noter cependant que Camus envisageait deux autres fins possibles, qui lui semblait plus cohérente avec ce qu’incarne selon lui Don Juan : l’homme qui a pris conscience de l’absurdité de la vie, de son absence de fin transcendante, de la mort de Dieu).

• parce que la liberté dont Don Juan décide de jouir s’exerce au dépend des autres (le commandeur bien sûr, les femmes dont il jouit et qu’il trahit, les pauvres auquel il impose sa volonté). Lacordaire « Entre le fort et le faible, entre le maitre et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »

• métaphysique : car toute la question que pose la vie que mène Don Juan, le discours qu’il tient et la mort qui le punit à la fin de la pièce se ramène à l’existence d’une morale dictée par une puissance ou une divinité transcendante ou à l’absurde (au sens camusien) de la vie.

• Le libertinage

Don Juan incarne le libertinage de mœurs et religieux. Selon Camus, Don Juan est l’incarnation de l’homme révolté contre le système monde, ayant pris conscience de l’absurdité la vie, de son absence de fin transcendante, et qui est par conséquent libéré de toute contrainte. (parler de tous les discours où Don Juan met en question, l’existence de Dieu, la médecine, les règles de mœurs,…)

C’est évidemment pour ce libertinage de mœurs, mais surtout religieux, que la foudre divine s’abat sur Don Juan à la fin de la pièce (rappeler le contexte contre-réforme, cabale des dévots). Dire que Camus envisageait deux autres fins possibles, qui lui semblait plus cohérente avec ce qu’incarne selon lui Don Juan : l’homme qui a pris conscience de l’absurdité de la vie, de son absence de fin transcendante, de la mort de Dieu).

• Le désir

• Le désir de Don Juan est indéfini (littéralement sans frontière). Dans Gorgias, Platon dit que désir humain est comme le tonneau des Danaïdes, il faut sans cesse le remplir de nouveaux objets.
• L’objet principal du désir de Don Juan est bien la conquête des femmes. Dès que Don Juan a conquit et jouit d’une femme, il s’en désintéresse ; son désir se fixe sur une autre.  Le seul objet du désir de Don Juan est la séduction et la jouissance ; pas la possession.
• Le désir de Don Juan est aussi un désir d’interdit. Don Juan veut ce qui est prohibé, par Dieu et par la société.

• L’opposition entre matérialisme et transcendance religieuse

• Du point de vue philosophique :

• Don Juan est matérialiste, il croit que la vie n’a pas de fin transcendante ; par suite, il se moque des règles qui seraient imposées au non d’un Dieu et d’une morale auxquels il ne croit pas. Selon Camus, Don Juan est l’archétype de l’homme qui se révolte contre le système-monde car il a pris conscience de l’absurdité (= de l’absence de sens et de finalité transcendante de la vie). (parler de tous les discours où Don Juan met en question, l’existence de Dieu, la médecine, les règles de mœurs,…)
• - au contraire, Sganarelle croit en une métaphysique, il craint le Dieu auquel il croit, et par suite, pense nécessaire de respecter les règles sociales qu’il croit dictées par ce Dieu.

Du point de vue plus terre à terre, Sagnarelle est plus matérialiste que Don Juan :

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