Commentaire Manon Lescaut, arrivée en Amérique
Commentaire de texte : Commentaire Manon Lescaut, arrivée en Amérique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aurelt • 16 Juin 2024 • Commentaire de texte • 1 686 Mots (7 Pages) • 87 Vues
Commentaire, repentir de Manon lors de l’arrivée à La Nouvelle-Orléans :
Intro générale sur l’œuvre :
En 1731, l’abbé Prévost publie Manon Lescaut, roman de mœurs qui appartient aux Mémoires et aventures d’un homme de qualité. L’œuvre, sous la forme d’un roman-mémoires, |
Raconte comment un être originellement honnête et de bonne famille, le chevalier Des Grieux, est conduit à la déchéance par la passion qu’il éprouve pour une jeune fille complexe et volage, Manon Lescaut. L’histoire des deux amants, qui constitue la trame du roman, est racontée par Des Grieux à Renoncour, l’homme de qualité, deux ans après la mort de Manon. L’œuvre adopte donc la forme de récits enchâssés (le récit de Des Grieux s’inscrivant dans celui de Renoncour) pour raconter, justifier et excuser les écarts d’un couple ayant vécu dans la marginalité. Mystérieuse, Manon apparaît comme une héroïne inoubliable. Elle deviendra un véritable mythe littéraire. |
-Situation de l’extrait : Devenus des marginaux par leur vie déréglée faite de vols, de fuites et d’arrestations, Des Grieux et Manon ne semblent plus trouver leur place dans la société française rigide de l’époque. Une dernière escroquerie entraîne la déportation infamante de Manon en Amérique, où, désespéré, Des Grieux la suit. La Louisiane pourrait leur offrir l’opportunité d’une nouvelle vie. Arrivées en Amérique, le couple découvre avec peine un habitat vétuste et austère, une vie dans le dénuement, qui contraste fortement avec l’aisance, voire le luxe du train de vie du couple en France : Des Grieux, jeune noble, était accoutumé au confort, et Manon recherchait le faste – quitte à en sacrifier sa vertu. Le couple tente d’affronter la situation avec courage et les émotions se dévoilent au grand jour, notamment par le biais de l’initiation de Manon, qui apparaît sous un nouveau jour et se montre profondément transformée
-PB : Comment cet extrait lyrique et pathétique témoigne-t-il de l’amour puissant que se portent les deux amants, face à la misère matérielle qu’ils découvrent à leur arrivée à La Nouvelle-Orléans ?
-Plan proposé : Étude linéaire en trois mouvements :
Mouvement 1 : "Jai « été légère et volage » à elle vous a causées » : Le changement de Manon et l’expression de sa culpabilité
Mouvement 2 : "Ses pleurs » à la mienne » : Un amour de DG rempli de joies
Mouvement 3 : « Je me couchai » à bien plus estimables » : La nouvelle vie du couple pleine d’espoirs
-Dans l’ensemble de cet extrait, l’alternance des discours direct, indirect et narrativisé contribue au caractère dynamique et émouvant des échanges entre les deux amants.
Mouvement 1 : "Jai « été légère et volage » à elle vous a causées » : Le changement de Manon et l’expression de sa culpabilité :
-Le passage précédent a exposé la prise de conscience de Manon, qui a mesuré la force et la portée de l'amour de Des Grieux pour elle, celui-ci l’ayant suivie jusqu'en Amérique. Manon souligne d’ailleurs d’emblée la profondeur de son attachement envers Des Grieux : « vous aimant éperdument », réaffirmant par là-même la puissance de leur amour, qui plus est sur le long terme, avec la même intensité comme le suggère la comparaison : « comme je l’ai toujours fait ».
-A l'inverse du portrait qu’elle a exposé juste avant de Des Grieux, le portrait qu'elle entreprend d'elle-même est moins flatteur, en s’associant à ces deux termes : "légère et volage », dont les allitérations en « l » et en « g » accentuent l'image de la femme qu'elle était. La fin de la phrase « Je n’étais qu’une ingrate » est un constat, une comparaison bien réelle, renforcée par la négation restrictive. Celle-ci prend conscience de son manque de reconnaissance et de son erreur de manière coupable. Transformée par l’amour, elle procède à un véritable mea-culpa.
Devenue lucide et empathique, elle instruit son propre procès., se présentant ainsi comme indigne de l’amour de Des Grieux. Cet autoportrait à charge contraste avec les mérites de Des Grieux, qu’elle a dressés juste avant. Elle renforce cette idée avec le recours au motif récurrent « des larmes », qu’elle associe à un style intensif : « que vous avez vues couler si souvent depuis notre départ de France », pour exposer qu’elle se repent déjà depuis leur départ pour l’Amérique, en ne pensant qu’à ses fautes envers son bien-aimé, comme le montre l’hyperbole : « n’ont pas eu une seule fois mes malheurs pour objet ».
-Repentie, elle reconnaît son immoralité initiale : « Je ne cesse point de me reprocher mes inconstances » : elle découvre la honte liée à sa conduite passée et confie toute sa reconnaissance à Des Grieux.
--En effet, Manon annonce un profond changement et la révolution intérieure dont elle a pris conscience : "combien je suis changée". Elle a pris conscience de la force de l'amour de Des Grieux et de l'importance du partage et de la reconnaissance dont elle doit faire preuve envers celui-ci : "Vous avez commencé à les partager", jusque dans le malheur, elle sait à présent à quoi Des Grieux a renoncé pour elle. Rompant avec la femme d’autrefois qui ne songeait qu’à sa propre satisfaction, elle se préoccupe à présent uniquement de son amant qui s’est toujours dévoué pour elle : « Je n’ai pleuré que de tendresse et de compassion pour vous ». Les multiples phrases négatives mettent l’accent sur ses remords quant à son inconduite : « Je ne me console point d’avoir pu vous chagriner », « Je ne cesse point de me reprocher mes inconstances ».
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