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Baudelaire, L'Albatros

Commentaire de texte : Baudelaire, L'Albatros. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 350 Mots (6 Pages)  •  373 Vues

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1.1 L’Albatros

Introduction

Ø Auteur : Charles Baudelaire appartient aux Poètes Maudits du XIXème siècle. Ce sont des poètes brillants, en marge de la société qui vivent de manière provocante comme Rimbaud ou Verlaine. C’est un poète inclassable. Il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXème siècle : le romantisme, le symbolisme et le Parnasse. Il mène une vie de bohème et de dandy consacrée à l’écriture poétique. Ses rencontres amoureuses et ses voyages influencent beaucoup son œuvre.

Ø Œuvre : Le recueil Les Fleurs du Mal est son œuvre majeure et sera publiée à partir de 1857 en plusieurs temps. Les FdM retracent l’itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une descente aux enfers. Ce recueil a choqué la bourgeoisie bien-pensante de l’époque par sa volonté de mêler le mal et la beauté, le bonheur et le malheur (le titre « les Fleurs du mal » est un oxymore).

Ø Parcours : Les Fleurs du Mal s’inscrivent dans le parcours Alchimie poétique : la boue et l’or. Le poète par son art, est seul capable de transformer la laideur en beauté.

Situation du passage

Ø Extrait : L’Albatros est le 2ème poème de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal. Il est composé de quatre quatrains en alexandrins à rimes croisées. Ce poème raconte une anecdote maritime dans laquelle les marins tournent en dérision des albatros. L’oiseau se révèle être une allégorie* du poète. Baudelaire évoque donc dès le début du recueil, le traitement que la société inflige au poète.

Problématique et plan

Nous allons donc analyser ce que Baudelaire révèle dans ce poème sur sa condition de poète.

1er mvt : La description de l’oiseau dans les airs (strophe 1)

2ème mvt : La description de l’oiseau à terre (strophe 2 et 3)

3ème mvt : La métaphore du poète (strophe 4)

Lecture Linéaire

En pages 2 et 3

Conclusion

Nous avons vu que l’Albatros est en réalité une allégorie symbolique du poète. Le but du poème n’était pas de s’apitoyer sur le malheur de l’oiseau, mais de saisir la triste condition du poète.  Son génie l’élève au-dessus des hommes et lui fait toucher le divin. Mais dans la société, son talent devient un handicap et le ridiculise. Il souffre de solitude et d’exclusion.

Ouverture : Ce poème n’est pas sans rappeler le poème « le cygne » également issu des Fleurs du Mal. La symbolique est la même. Le cygne, c’est-à-dire le poète, majestueux et sublime, apparait grotesque une fois au sol parmi les hommes.

*Expression d’une idée par une image


1er mvt : La description de l’oiseau dans les airs (strophe 1)

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

  • La 1èr mouvement décrit l’albatros dans les airs à travers une anecdote maritime.
  • Registre de la traversée maritime « hommes d’équipage », « mers », « voyage », « navire ».
  • L’adverbe « souvent » et les verbes au présent de l’indicatif qui indiquent l’habitude : l’anecdote racontée est fréquente.
  • « les hommes d’équipage prennent des albatros ». « les hommes d’équipage » est une périphrase pour désigner les marins. Le substantif « hommes » permet de renvoyer à la société en général. Ils « prennent » : euphémisme. En fait ils les capturent
  • « pour s’amuser » (CCL de but) : c’est un jeu cruel.
  • Le CdN « vastes oiseaux des mers » indique la grande taille des Albatros. La 1ère strophe est formée d’une longue phrase avec des enjambements. Son amplitude mime la grandeur et la majesté de l’oiseau en vol.
  • La PS relative « qui suivent » et la caractérisation « indolents compagnons » indiquent que l'animal est inoffensif pour l’homme.
  • Ils suivent « le navire glissant sur les gouffres amers » : allitérations en [g], le souffle du son [f] et les sifflantes en [s/z] miment le bruit du navire qui fend les flots. Le GN « gouffres amers » rappelle que la traversée est dangereuse.

2ème mvt : La description de l’oiseau à terre (strophe 2 et 3)

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

  • Le 2ème mouvement décrit la transformation de l’oiseau captif à terre.
  • « A peine les ont-ils déposés sur les planches » : « déposé » est à nouveau un euphémisme pour une action sûrement plus violente des marins. « Les planches » désignent le navire, mais c’est aussi est une métonymie* pour la scène d’un théâtre. L’oiseau est donc donné en spectacle. « à peine » : montre que la transformation en ridicule est immédiate.
  •  « Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux ». L’antithèse formée par la périphrase « ces rois de l’azur » et les adjectifs « maladroits et honteux » évoque le contraste qui s’opère dans l’albatros.
  • « honteux » est un terme de la psychologie humaine 🡪 début de personnification de l’albatros.
  • « Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches » : allitération en [l] mime la grandeur des ailes
  • « Comme des avirons traîner à côté d’eux. » Comparaison des ailes avec des avirons. Sur terre, elles sont encombrantes, lourdes comme des avirons de bois.
  • « piteusement » registre pathétique.

*Figure de style qui consiste à remplacer un terme par un autre qui lui est associé.


Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

...

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