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Faut-il renoncer aux désirs pour être heureux ?

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Par   •  3 Avril 2023  •  Dissertation  •  2 290 Mots (10 Pages)  •  320 Vues

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Faut-il renoncer aux désirs pour être heureux ?

Le désir désigne la conscience d’un manque, et l’effort que nous faisons pour combler ce manque, toujours renaissant. En effet, le désir et le besoin sont deux faux-amis, le besoin, c’est ce qui est nécessaire, ce qui ne peut pas ne pas être, ce dont on doit satisfaire, par exemple boire de l’eau. Par contre le désir est contingent, ça veut dire qu’il peut arriver et ne pas arriver, il n’y a aucune obligation à ce qu’il existe. Par exemple, la volonté d’obtenir le dernier des portables à la mode, c’est un désir, on peut très bien s’en laisser passer, ces désirs peuvent être satisfaits. En satisfaisant ces désirs, nous ressentons le plaisir. Or, le plaisir est un état de satisfaction partielle, éphémère, lie à un fait en particulier et qui se manifeste à travers une sensation. Tandis que, être heureux ça veut dire être doté de bonheur. En effet, le bonheur est un état de satisfaction durable que nous cherchons à atteindre par notre action et selon l’idée personnelle que nous faisons. L’étymologie du mot bonheur nous indique qu’il s’agit de quelque chose d’hasardeux, d’aléatoire, qu’il serait donc possible, mais sans qu’il dépend de nous. D’ailleurs, le bonheur vient du latin « bonum augurum », « augurum » signifiant « la chance », « l’opportunité », « le bon augure ». Un problème alors surgi : si le bonheur est si hasardeux, pourquoi tout homme le cherche malgré tout ? Alors la satisfaction des désirs nous procure de plaisir, mais permet nous-t-elle d’atteindre le bonheur ? Or, renoncer aux désirs signifie s’en laisser passer, les mettre à part, ne plus les satisfaire, est ce que cela peut vraiment nous rendre heureux ? Autrement dit, le bonheur existe-t-il sans les désirs ? Mais de même est ce que c’est possible de renoncer aux désirs ? Alors c’est vrai que les désirs nous procurent du plaisir, mais c’est aussi évident que ce plaisir ne dure pas longtemps et un autre désir peut directement surgir. Dans un premier temps, on verra que la satisfaction des désirs est agréable, mais dans un deuxième temps, on verra que le désir est un manque qui ne s’achève jamais et qu’on doit trouver le bonheur par un autre moyen et enfin dans un troisième temps, on verra que seulement la satisfaction de certains désirs peut nous rendre heureux, et que le bonheur n’est pas un état absolu.

En premier temps, le désir même si c’était un manque, sa satisfaction est agréable. On désire un repas savoureux, et quand on l’obtient, toute notre journée change et devient plus amusante et agréable. Ce moment de satisfaction du désir change toute notre vision de la vie, on apprécie de plus en plus cette dernière. Non seulement ce moment de joyeuseté est important pour nous, mais aussi le désir est à la fin un but. Un but qui nous rend toujours motivés à atteindre pour à la fin ressentir ce plaisir et cette fierté. Ce qui veut devenir en médecin, désir tout d’abord être un médecin, et le motive durant ce dur trajet. Or, si nous ne désirons pas comment nous pouvons atteindre un but ? Faire ce qui est bon pour nous ? En effet, dans le Gorgias de Platon, Callicles s’entretient avec Socrate à ce sujet. Pour lui « vivre dans la jouissance, c’est éprouver toute sorte de désir et l’assouvir. Voilà ! C’est là la vie heureuse ». Dans The Truman show film de Peter Weir, avec Jim Carry, un homme semble posséder tout ce qu’on rêve : une femme adorable, des enfants géniaux. Il vit dans une ville paradisiaque et exerce un travail passionnant. Mais cette vie rêvée l’ennui profondément. Il va alors tenter de repousser les limites et découvre que ses limites existent vraiment dans le sens propre, il est en fait le héros d’une télé-réalité suivie par des milliers de personnes. Son existence était entièrement fabriquée, calquée sur ce que la majorité des gens voit comme étant le bonheur. Lorsqu’il découvre la supercherie, il comprend alors que tous ces désirs ont été imposés et c’est pour cela, il s’ennuyait et n’était pas heureux. À la fin du film, il trouve une porte pour sortir du studio, le réalisateur lui adresse en voix-off et lui propose de vivre dans cette illusion du bonheur pour ne pas avoir à subir aux difficultés du monde extérieure, Truman (en français l’homme « vrai ») refuse : mieux vaut souffrir et débattre dans un monde parfois pénible, mais être libre de choisir ses propres désirs. On peut comprendre d’après cet exemple que ce personnage, qui n’a pas eu de la chance de désirer, de satisfaire ses désirs par le biais de son travail propre, et non pas par les autres, n’était pas heureux. Il ne savait pas le goût du désir et du processus de sa satisfaction ce qui nous fais conclure que le désir est primordial pour le bonheur.
Cependant ne rien désirer rend malheureux. La preuve on est que l’absence du désir n’est pas bien. Quel que soit ce que nous possédons. Lorsqu’on est insatisfait ou déprimé, il nous dit parfois « de quoi te plains-tu ? » , « tu as tout pour être heureux », mais en fait, nous ne le sommes pas : nous manquons d’appétit de vivre, d’un authentique bien être, nous nous sentons apathiques et sans aucune motivation. Alors c’est évident que nous serions tristes en absence de désir. Par exemple, Octave de Saville personnage romantique de Théophile Gautier, possède tout pour être heureux : famille fortunée, amis sincères, magnifique domicile. Mais il n’est cependant pas heureux, il est saisi d’un étrange mal-être, d’un spleen paralysant sa joie de vivre. Octave souffrait de l’ennui, plus rien ne le divertit. Il regarde sa vie telle qu’elle est : un vide profond. Il a perdu tout plaisir, toute motivation : il a perdu son désir. Le désir est alors un moteur essentiel pour ressentir le bonheur s’offrant à nous et accomplir des buts dans la vie.

Bref, on a vu que le désir est essentiel et en renonçant à ce dernier, nous serons misérables. Alors existe-t-il vraiment une manière efficace pour accéder au bonheur ?



En deuxième temps, le bonheur des gens peut être manipulé, car il dépend des conditions extérieures, parce que nos désirs dépendent de l’autre, du matériel, des objets que nous possédons. En effet, le désir surgit de notre inconscient, les actes manqués, par exemple, qui consistent à rater le but que l’on s’était donné comme par inattention, selon Freud, ses actes sont preuve d’un désir inconscient qui cherche à se satisfaire. Aujourd’hui, le bonheur est une préoccupation politique, des entreprises peuvent en prendre l’avantage, on voit tous les panneaux de publicités sur les routes, les annonces a la télé, sur les réseaux sociaux, qui ont pour but de convaincre les gens d’acheter des marchandises, et cela, en les faisant croire qu’ils en ont besoin, que leur bonheur en dépend, en générant un désir dans l’inconscient des observateurs rapidement convertis en consommateur, en les faisant croire que ceci leur procura du plaisir.
Alors notre bonheur est dépendant, relatif, dont l’existence ou la valeur est conditionnée par un élément extérieur, ce qui dépend du point de vue adoptée. Mais le désir reste un manque, une fois, on l’assouvit, un autre désir apparaît, cela a un certain niveau engendre de la frustration. Et c’est aussi épuisant, on risque de perdre notre énergie en les poursuivant. De plus, la question négligée qui se pose ici est la suivante : est-ce que tous les désirs peuvent être satisfaits ? Et est-ce qu’ils doivent être satisfaits ? Le désir du pédophile d’agresser des enfants doit-il être satisfait pour lui procurer du plaisir ? La réponse est bien sûr que non ce dernier doit contrôler ses impulsions, recourir à un traitement psychologique, pour éviter de nuire à autrui. C’est évident alors que tous les désirs ne peuvent pas et ne doivent pas être satisfaits et précisément ce qui engendre du mal aux autres. Soutenant notre conception suivante, Socrate dans le Gorgias de Platon, considère la conception du bonheur de Callicles et son mode de vie ressemble au sort des danaïdes. Ces femmes, qui sont condamnées à remplir a jamais des tonneaux percés parce qu’ils ont tué leur époux. Alors selon Platon : une vie à courir après le bonheur est épuisante, il faut alors maîtriser la force de nos désirs.

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