Pourquoi les hommes mentent-ils ?
Dissertation : Pourquoi les hommes mentent-ils ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar huezifab • 3 Mars 2024 • Dissertation • 1 920 Mots (8 Pages) • 136 Vues
PBJ
Pourquoi les hommes mentent-ils ?
Il n'existe le mensonge que parce que l'homme est capable de vérité. Cela implique donc que le mensonge, le fait de dissimuler sciemment ce que l'on pense être le vrai, est un choix délibéré qui traduit de notre liberté. Cependant, le mensonge doit être distingué de l'erreur. L'erreur implique de délivrer une information fausse en pensant être dans le vrai et traduit donc une démarche d'honnêteté. À l'inverse, mentir est une action préméditée et faite en acte de conscience avec pour but d'induire l'autre dans le faux. Il existe donc cette règle universelle que mentir est une atteinte à la morale, mais est-ce toujours le cas ? Parfois un contexte se présente où le mensonge peut apparaître comme la solution la plus emphatique. La question se pose donc : est-il parfois nécessaire de mentir ? Le mensonge est une atteinte à la morale, nous pouvons donc supposer qu'il est fermement condamnable et interdit dans toutes situations, cependant nous pouvons nous demander si ne pas mentir est en fait un devoir que l'on doit s'imposer et qui s'accompagne du droit à la vérité. Enfin, nous considèrerons le caractère inévitable du mensonge et s'il peut finalement être justifié. En opposant différentes perspectives sur les causes et conséquences du mensonge, nous en arrivons à évaluer pourquoi les hommes mentent et de ce fait est-ce que ces raisons sont justifiées.
Le mensonge étant une atteinte à la morale, certains le jugent impardonnable et inexcusable, car il participe à la corruption de l'âme de manière délibérée, excluant les situations qui trouveraient une quelconque légitimité à mentir. Cette hypothèse présente tous les types de mensonges comme causant du tort, chacun dans leur domaine. Selon Saint Augustin, on distingue plusieurs catégories de mensonges. Premièrement, les mensonges blasphématoires, le fait de s'appuyer sur les textes religieux afin d'en donner une interprétation qui tolérerait l'acte de mentir. Cela consiste notamment à chercher des actes de mensonge par les personnages des écrits bibliques. Il s'agit des mensonges commis contre la religion, contre Dieu puisque c'est l'utiliser à des fins immorales. Saint Augustin condamne fermement le comportement de ceux qui se réfèrent aux textes bibliques pour justifier de mentir ou encore trouver des actes de mensonges dans les Écritures. Il explique qu'il s'agit d'interprétations frauduleuses et malintentionnées et qu'elles font donc du tort à la religion. Ensuite, viennent les mensonges injustes, ceux qui sont destinés à nuire aux autres. Dans ce type de mensonges, on retrouve ceux dont personne ne profite, qui servent seulement à blesser autrui, mais aussi ceux dont le menteur tire profit au détriment de l'autre. On peut prendre comme exemple accuser à tort quelqu'un de quelque chose que l'on sait qu'il n'a pas fait, soit afin de s'innocenter soi-même, soit dans l'unique but de nuire. Dans les deux cas, cela fait du tort à l'autre. Ces mensonges sont largement condamnables puisqu'ils font délibérément du mal à l'autre. Saint Augustin évoque également les mensonges gratuits, qui, bien qu'ils ne soient pas nuisibles, sont condamnables car ils partent d'une intention égoïste, de se rendre plus intéressant. Les mensonges gratuits font référence aux fausses anecdotes racontées afin d'agrémenter la conversation. Enfin, le mensonge dit honnête, celui qui n'est pas initialement destiné à nuire. Ces mensonges-là, même si l'on peut reconnaître qu'ils impliquent une certaine bienveillance, restent condamnables selon l'hypothèse que tout mensonge porte atteinte à la morale. En effet, selon Saint Augustin, mentir pour sauver la vie de quelqu'un, c'est privilégier le salut de l'enveloppe corporelle de son prochain au détriment de sa propre âme. Or, il explique qu'il faut privilégier l'âme au corps. Il en va de la même logique pour les mensonges dits afin de protéger sa vertu corporelle. Il prend l'exemple de lorsqu'une femme ment pour échapper à un outrage corporel, justifiant qu'il faut privilégier la pureté de l'âme à celle du corps. Il ajoute néanmoins que tout acte commis sans son consentement ne peut souiller une personne. De ce fait, le mensonge honnête cause du tort à celui que le profère, il est donc à bannir. C'est avec ce raisonnement que Saint Augustin condamne toute forme de mensonge, n'acceptant l'hypothèse d'aucune légitimité à mentir. Cependant, cette intransigeance peut être vue comme incompatible avec la nature humaine, car elle ne tient pas compte des faiblesses et imperfections de tous.
Au-delà de la vision du mensonge comme un affront à la morale, on peut exprimer une hypothèse allant dans le sens de l'interdiction totale de mentir, mais par affirmation du devoir. En effet, bien que l'imperfection fasse partie intégrante de la nature humaine, les hommes ont le devoir strict de résister au mensonge. Nous avons la liberté de faire le choix de la vérité ou du mensonge, il relève donc du devoir de choisir la vérité. Tout d'abord, la responsabilité de ne pas mentir est corrélée avec la vérité que je dois à l'autre. Selon cette hypothèse, l'autre a un droit à la vérité absolue qui implique directement le devoir de ne pas occulter cette vérité. Benjamin Constant soulève l'idée que l'on ne doit la vérité qu'à ceux qui la méritent, cependant Emmanuel Kant conteste cette affirmation, en en relevant l'injustice. Lui ne fait pas de distinction et promeut le droit à la vérité de tous. De plus, Kant exprime l'idée que ce devoir de ne pas mentir n'est pas seulement un devoir que l'on a envers les autres. Il s'agit également d'un devoir envers soi-même, rejoignant l'objectif de préservation de la morale exprimé par Saint Augustin, mais aussi d'un devoir d'humanité. Dans ce sens, l'on peut comprendre que mentir va à l'encontre de l'humanité de chacun. De même, le mensonge possède une dimension injuste autant envers le trompé que celui qui trompe. C'est dans ce contexte que Kant
...