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Fiche sur la vérité

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Par   •  24 Mai 2023  •  Fiche  •  2 566 Mots (11 Pages)  •  234 Vues

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Le travail

(Cette fiche sur le travail doit être complétée par le cours sur la Technique. En effet, les deux notions sont étroitement liées, dans la mesure où la technique est le moyen du travail, le moyen par lequel le travail peut s’effectuer. Ainsi, beaucoup de choses dites au sujet de la technique pourraient être réemployées telles quelles pour une réflexion sur le travail. Par exemple : le rapport technique/nature, les raisons de l’existence de la technique, le questionnement éthique qui devrait accompagner l’utilisation des techniques, etc.).

Le terme de « travail » définit de manière évidente toute activité de transformation de la nature, des ressources naturelles, en vue de produire ce qui est nécessaire à la satisfaction des besoins. La nécessité du travail est donc liée à la nécessité de la satisfaction de nos besoins vitaux. Si l'homme travaille, ce n’est pas par choix : le fait qu'il travaille implique qu'il soit soumis à la nécessité du besoin, ce qui pose évidemment un problème concernant la liberté. Le fait que l'homme doive travailler pour vivre ne remet-il pas en cause la possibilité pour lui d'être libre, de s'émanciper d'un ordre de la nature qui lui impose le travail ? La réflexion sur la notion de travail a donc comme enjeu la liberté, la possibilité d'une autonomie de l'homme à l'égard de la nature. Le second problème concerne les conditions mêmes du travail : conditions pénibles, difficiles, demandant des efforts continus du corps et de la pensée. Le travail en lui-même semble impliquer la souffrance, ce qui concerne cette fois la possibilité d'une vie heureuse pour une vie condamnée au travail : l'homme peut-il aspirer au bonheur s’il passe la plus grande partie de son existence à travailler ? Dans l'antiquité, chez les grecs, le travail était dévalorisé et réservé aux esclaves et aux étrangers : l'homme libre, le citoyen ne travaillait pas, il s’occupait de la « polis », de la cité, il faisait donc de la politique – activité qui n'était pas considérée au sens propre comme un travail. La dévalorisation du travail dans l'antiquité grecque s'expliquait d'une part par le caractère nécessaire du travail, par le fait que celui-ci était le signe d’une soumission à un ordre naturel impliquant la soumission de l'homme. Or, l'homme libre ne peut pas être soumis. De plus, le travail se justifiant par la nécessité de produire ce qui est nécessaire à la satisfaction des besoins, ceci impliquait donc une soumission aux besoins et rapprochait l'homme de l'animal dont la vie est vouée à la seule recherche de la satisfaction des besoins. Le travail rapprochant l'homme de l'animal, il était évident pour les grecs que l'homme libre, c'est-à-dire le citoyen, ne pouvait pas travailler. Travail et liberté chez Hegel. Chez Hegel, le travailleur est lié à la liberté. Pour comprendre ce lien, il faut se reporter au rapport établi par Hegel entre « activité pratique » et liberté. Hegel nomme « activité pratique » toute action tranformatrice de la nature et de la matière. Ainsi, l’art comme le travail sont analysés par Hegel en tant qu’activités pratiques puisqu’il s’agit dans les deux cas – même si leurs finalités premières n’ont rien à voir – d’activités qui produisent à partir d’une transformation de la matière et de la nature. Chez Hegel, l’activité pratique n’est pas simplement transformatrice de la matière, elle est aussi transformatrice de la conscience et de notre rapport au monde (cf. le chapitre sur Conscience et Inconscient). L’activité pratique présuppose la pensée, la réflexion, l’imagination, le calcul, et c’est cette pensée qui – par la transformation qui fait passer d’une matière brute ou d’un donné immédiat à un résultat ayant reçu sa forme de cette transformation – donne sa forme à ce qui est produit. Ainsi, pour Hegel, ce qui peuple le monde étant en grande partie le résultat du travail humain, le monde n’est pas seulement un ensemble de choses étrangères à l’homme : il est le reflet de la pensée humaine, comme son miroir. En ce sens, la contemplation du monde produit par l’activité pratique est un moyen de la conscience de soi de l’homme. De même, l’activité pratique est un moyen par lequel l’homme se libère du monde dans le sens où il ne le subit pas seulement tel qu’il est et existe indépendamment de l’homme, telle une réalité qui nous serait étrangère, mais où en le transformant il le produit et le crée. Donc, pour Hegel, le travail en tant qu’activité pratique nous libère du monde : il permet une certaine autonomie à l’égard des conditions naturelles de l’existence (cf. le cours sur la Technique), il permet à l’humanité d’être Sujet (cf. le cours sur la Conscience) du monde, une humanité non réductible aux conditions de l’existence des simples animaux (qui, comme nous, sont dans le monde mais qui, contrairement à nous, ne le transforment pas). C’est en ce double sens que pour Hegel le travail libère. On voit comment Hegel inverse la façon dont les grecs pensaient le travail : loin d’en faire uniquement le signe d’une soumission aux besoins et à l’ordre de la nature, de n’y voir qu’un point commun avec l’existence animale, Hegel montre en quoi le travail peut être analysé comme ce qui nous distingue de l’animal et ce qui nous « libère » (autonomie) de la nature. Liberté et travail chez Marx. (Dans ce passage, je me réfère au texte de Marx distribué en cours). Dans ce texte, Marx reprend certains éléments des analyses hégéliennes du travail en tant qu’activité pratique. En effet, ce texte de Marx repose sur une distinction entre l’homme et l’animal, entre l’action animale et le travail humain, entre la pensée (homme) et la non pensée (animal). Si Marx insiste sur la distinction entre l’homme et l’animal, entre ce que crée l’animal et ce que crée l’homme, c’est parce qu’au premier abord on pourrait confondre, que notre perception immédiate nous conduirait à percevoir une identité : l’abeille ou l’araignée produisent des objets (ruche, toile) qui semblent aussi rigoureusement construits, structurés, pensés que ceux créés par l’architecte ou le tisserand, la forme et la fonction de ces objets, dans les deux cas, semblant au premier abord les mêmes. Or, selon Marx, il n’en est rien. En effet, ce qui distingue l’animal de l’homme est que celui-ci pense avant de créer alors que l’animal ne pense pas, sa création étant instinctive et « aveugle ». Ce qui pourrait appuyer cette idée de Marx est que ce que les animaux produisent, au sein d’une même espèce, est

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