L'Eruthyphron
Analyse sectorielle : L'Eruthyphron. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julien.belot1603 • 28 Février 2023 • Analyse sectorielle • 1 142 Mots (5 Pages) • 223 Vues
Depuis toujours, nous semble-t-il, la religion existe et a une place importante dans les sociétés à n’importe quelle époque du temps. Cette religion est basée sur la croyance en un ou plusieurs être tout puissant, capables de tout. Ainsi, dans ce texte tiré de Euthyphron écrit par Platon, ce dernier expose le dialogue de Socrate et Euthyphron, dans lequel Socrate montre que la thèse de Euthyphron, qui dit qu’il existe deux entités en ce monde : un homme ou une chose saint(e) tiré d’une divinité ou un homme ou chose dite impie, contre les valeurs de divinité, est fausse. Ces deux entités semblent totalement opposées, cependant Socrate pense que la Divinité polythéiste peut rejoindre le caractère impie. En effet, il explique dans ses propos la possible opposition entre plusieurs dieux donc une religion polythéiste. Ainsi, grâce au texte de Platon, nous allons voir comment Socrate interroge Euthyphron sur sa propre thèse. Pour cela nous verrons dans un premier temps et avec la première partie du texte, que Socrate examine le point de vue d’Euthyphron, puis dans second temps, nous verrons que Socrate va contredire Euthyphron et lui expliquer en quoi il a faux.
Amorçons notre étude en regardant premièrement le premier argument de Socrate afin de comprendre la définition de Euthyphron. En effet, on peut voir de la ligne 8 à 10 que Socrate utilise l’exemple des mathématiques en montrant à son allocutaire qu’un simple différent mathématique pourrait se régler très vite à l’aide d’outils mathématiques. Des savants mathématiciens ont fait des recherches, ont établis des théorèmes et des lois qui ne peuvent être changés. On pense notamment aux axiomes, principes de base d’évidence, dit non démontrable (et donc inchangeable) par Kurt Gödel. Les mathématiques sont donc une science que quiconque ne peut réfuter, ni homme, ni dieu. Ensuite, aux lignes 12-13, Socrate prend un exemple biologique, avec l’étude d’un corps, une science de la nature créée sur des observations réelles. Il expose là un jugement de valeur (ce corps est plus grand que celui-ci). Il décrit les dieux à l’image de l’homme et donc comme étant soumis à des règles. Enfin, aux lignes 15-16, Socrate énonce un exemple physique, une science étudiant les propriétés de la matière et établissant les lois régissant les phénomènes observables. Elle se base donc sur des faits concrets, sur un savoir. Il est montré ici que les dieux peuvent être en conflits mais ces derniers ne peuvent pas porter sur un objet scientifique tant est qu’il a une existence sensible et donc non changeable. En effet on peut comprendre que Socrate oppose ici savoir et croyance, le savoir étant basé sur des connaissances démontrées tandis qu’une croyance est une opinion sans preuve. Socrate montre bien ici que les dieux ne peuvent entrer en conflits sur des choses comportant une technique, un savoir car elles sont régies par des règles. Donc par définition, ces sciences sont vraies, et ne peuvent pas être décrété comme fausses. Enfin, on voit bien ici que Socrate comprend, affirme et détaille le propos de Euthyphron afin de pouvoir le décortiquer et le réfuter.
Par conséquent, Socrate montre à Euthyphron dans un deuxième temps que sa définition n’est pas toujours vérifiée. Pour cela, on peut constater que Socrate utilise la dialectique. En effet, cette technique qui consiste à mettre en opposition deux discours apparemment contradictoires pour accéder à une vérité grâce à un système de questions-réponses, Socrate fait tomber les fausses connaissances de l’interlocuteur. On peut ainsi prendre exemple de Ménon, œuvre de Platon dans laquelle Socrate interroge les croyances de l’esclave afin de lui montrer la vérité sur ses croyances. Cette technique n’apporte pas la solution directement sur un plateau mais amène donc l’interlocuteur à réfléchir par lui-même. On voit donc les nombreuses questions de Socrate adressées à Euthyphron (ligne 25-28-29-32-35) ainsi que les acquiescements d’Euthyphron (« nécessairement » (l.26), « fort bien dit » (l.30), « sans doute » (l.36). Dans ce sens, selon Socrate, l’absence de règle peut créer un conflit. Ainsi aux lignes 24-25 on constate qu’il ramène les dieux au titre d’humain car d’après les dires d’Euthyphron, ceux-ci sont capables, tout comme les humains, de se quereller et montre donc qu’il n’existe, à la façon de l’homme, pas de définition univoque à la piété. En effet selon la définition de la piété, qui est ce qui est aimé des dieux (si l’on étudie une religion polythéiste), il n’existe que des actes univoques. Ainsi il continue son étude en prenant en compte les dieux tel que des hommes. Or d’après les dires d’Euthyphron, à l’exemple de nous humain qui faisons la guerre, les dieux peuvent se faire la guerre et donc avoir des avis différents. Il pose ainsi à la ligne 21 le problème du juste et de l’injuste qui depuis toujours dans les sociétés est source de problème. En effet, ces sujets se réfléchissent à l’aide de notre raison, qui est la faculté de l’esprit à manipuler les concepts. Or, dans sa Critique de la raison pure, Kant montre qu’un concept se crée grâce à l’entendement qui est une faculté de l’esprit qui unifie des perceptions pour créer un concept. On voit donc que la raison ne répond, comme le dit Socrate à aucune règle, et dépend des concepts qui dépendent eux même des perceptions. Chaque individu ayant sa propre vision du monde qui l’entoure, les concepts seront propres à chacun. On peut prendre dans ce sens, l’exemple de la politique, à n’importe quelle époque du temps, dont le principe majeur est de défendre sa vision du juste et de l’injuste pour la société : on observe bien qu’il existe de nombreux points de vue en politique qui, chacun, expose sa vision du monde meilleur d’après les perceptions que l’individu a de ce monde. Cela reflète bien l’idée émise par Socrate. Socrate critique ici le caractère de la piété mais aussi les religions polythéistes en montrant que comme les dieux entrent en conflits, ils ont des avis divergents et donc ne peuvent pas être définis par la piété dans le sens où ils n’aiment pas tous la même chose. Ainsi Socrate, par un cheminement de réflexion participative, montre à Euthyphron que le saint et l’impie peuvent être la même chose.
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