L’homme est-il libre dans son rapport à la nature ? 

Correction « L’homme est-il libre dans son rapport à la nature ? »

        La nature se définit comme l’ensemble des êtres vivants et des réalités matérielles existant indépendamment de l’activité humaine. L’homme est le seul animal à être sorti de son plein gré de son état naturel afin de se développer en société et de devenir par là un être social, plus que naturel. En effet, l’homme a su chasser les animaux, se défendre, s’approprier son territoire et même créer ses propres espaces en s’éloignant de plus en plus de la nature. Il semble ainsi totalement libre à l’égard de la nature, c’est-à-dire qu’il peut y faire ce qu’il veut, en toute indépendance sans réelles oppositions ou contraintes. Pourtant la nature ne cesse de le surprendre, de lui rappeler sa position au sein de ce tout, lorsque par exemple il se met à pleuvoir lors d’une journée ensoleillée. La nature prend l’Homme au dépourvu en le mettant face à des événements qu’ils ne peut prévoir ou contrôler. Pourtant l’homme ne cesse de chercher à maîtriser et à dominer la nature jusqu’à la mettre en danger, comme le révèlent les enjeux climatiques actuels, et par là se mettre lui-même en péril puisqu’il fait partie de ces êtres vivants qui composent la nature. Mais alors comment penser la liberté de l’homme vis-à-vis de la nature ?

La question est donc de savoir si l’homme est libre, dans le sens où il peut dominer et maîtriser la nature, ou bien s’il est au contraire soumis à cette nature dont il dépend et qui exerce sur lui des lois face auxquelles il est impuissant. Et quand bien même l’Homme serait libre dans la nature, il ne peut exercer totalement sa liberté au risque de se nuire lui-même ; le réel obstacle à la liberté humaine dans la nature ne serait-ce pas alors l’homme lui-même ?

Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps en quoi l’homme est libre dans son rapport à la nature, puisqu’il dispose de la raison et peut ainsi se positionner en tant que propriétaire de cette dernière. Puis, nous montrerons dans un second temps que cette liberté est relative étant donné que l’homme est également soumis à la nature, et que cette dernière peut même être considérée comme autonome et indépendante. Enfin, nous terminerons par démontrer qu’une réelle liberté de l’homme dans son rapport à la nature ne peut se penser sans compréhension de la nature, ni responsabilité vis-à-vis de cette dernière.

        L’homme fait partie de la nature, mais en se civilisant au cours de son histoire, il s'est éloigné de la nature pour aménager son espace vital, qui est désormais un espace culturel et social. Ainsi, bien qu’il soit un être naturel, l’homme occupe une place particulière au sein de la nature et ceci du fait de ses facultés. En effet, l’homme dispose de la raison et est donc doué d’intelligence, ce qui lui permet de ne pas seulement percevoir ce qui l’entoure mais aussi de l’appréhender, de l’analyser, de le comprendre, de le nommer, de l’utiliser etc. C’est ainsi que l’homme s’approprie son environnement, mais aussi qu’il s’est imposé en haut de la chaîne animale car cela lui a permis d’exercer un contrôle sur ce qui lui résistait, de se défendre, et surtout de se développer en tant qu’homme. Nous pouvons prendre le mythe de Prométhée pour illustrer cela, alors que son frère Épiméthée était chargé de remettre à l’ensemble des êtres vivants leurs moyens propres pour se défendre et se protéger, il en oublie l’homme qui se retrouve démunie et sans ressources. Prométhée vole alors le feu des dieux pour le remettre à l’homme, afin de lui permettre de se protéger, de s’éclairer, de faire cuire les aliments puis de fabriquer des outils, ce qui déclencha la colère de Zeus, car le feu n’était autre que l’image du savoir, de la raison, et donc du début de l’émancipation de l’homme vis-à-vis de la nature. Prométhée en donnant le feu à l’homme lui a symboliquement apporté la technique, soit le moyen d’être libre ; ainsi par ce qu’il était le plus démuni, l’homme devient l’espèce la plus ingénieuse, capable de dominer au mieux son espace naturel.

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