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L’existentialisme est un humanisme, Sartre

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Par   •  25 Janvier 2024  •  Dissertation  •  1 412 Mots (6 Pages)  •  144 Vues

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L’existentialisme est un humanisme, explication du texte 1.

Intention du texte : Sartre souhaite se défendre d’une mésinterprétation de sa thèse et montrer que, comme l’indique le titre de l’ouvrage, l’existentialisme (le courant de pensée qu’il représente) est bien un humanisme[1], c’est-à-dire qu’il place l’homme dans une position supérieure par rapport à tout ce qui existe.

Méthode utilisée : raisonnement par comparaison, puis par opposition.

  1. « L’essence précède l’existence ».

Pour expliquer cette formule (l’existence précède l’essence), Sartre prend l’exemple du coupe papier, qui est un objet fabriqué. Donnons-en la genèse : 1. Besoin, 2. idée répondant à ce besoin, idée de la manière de le fabriquer, 3. réalisation (= rendre réel) d’un prototype, 4.  éventuellement correction et 5. production en série (on peut déléguer la production en lui donnant une sorte de « recette »). L’existence du coupe-papier suit donc son essence, que Sartre définit comme « l’ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire ». l’essence de quelque chose, c’est ce que la chose est en propre, ce sans quoi elle n’est pas ce qu’elle est. Exemple simple : dans l’essence du yaourt, il y a du lait et du ferment lactique. Car si l’un de ces deux ingrédients est absent, on n’a plus affaire à du yaourt. Tout le reste (le sucre, les arômes) ne rentre pas dans l’essence, mais correspond à ce qu’on appelle des accidents. (« essentiel » s’oppose à « accidentel »)

  1. L’idée de nature humaine.

L’évocation de la production du coupe-papier sert à établir une comparaison :

  • Avec l’idée de création religieuse : Si l’on croit en Dieu, on conçoit la création de l’homme sur le modèle du coupe-papier. Dieu est l’artisan, l’homme le coupe-papier. Il faut préciser que pour Dieu, cependant l’idée d’une chronologie est problématique (c’est ce que Sartre souligne l.16), car il n’est pas dit que Dieu soit soumis aux contraintes du temps qui passe, et donc d’une quelconque chronologie…Mais quoi qu’il en soit, l’essence de l’homme ou sa nature[2] serait déterminée avant son existence réelle.
  • Avec l’idée des philosophes du 18ème siècle, qui laissent de côté l’idée de Dieu, soit parce qu’ils sont athées[3], soit parce que Dieu n’est pas un objet que l’on peut appréhender avec les sens ou avec la raison, donc la philosophie ne peut pas en dire grand-chose… Cependant, ces philosophes conservent l’idée d’une nature humaine, c’est-à-dire d’une définition déterminée de l’homme.

  1. La critique de l’idée de nature humaine

Sartre réfute l’idée d’une nature humaine (raisonnement par opposition), en montrant que les deux termes « nature » et « humaine » ne peuvent fonctionner ensemble. En effet, rien de ce qui est humain n’est naturel. L’homme en effet, est un animal particulier : Il naît prématurément, quand on le compare au reste des animaux. Il naît immature, avec seulement des potentialités. Il est un être inachevé. Il a par exemple une aptitude au langage, mais aucune langue humaine n’est naturelle. Il faut donc que la culture[4] prenne le relais de la nature, c’est-à-dire que les hommes se développent eux-mêmes et fassent des choix, car la nature ne les a pas déterminés à être ceci ou cela. Ainsi, on a retrouvé quelques « enfants sauvages » et tous présentaient les mêmes caractéristiques : Très peu développés, incapables de parler de communiquer, d’imiter, ils étaient en bien des points inférieurs à beaucoup d’animaux.

L’homme est un être anti-naturel. Evidemment, l’homme est bien caractérisé biologiquement : on le distingue bien d’une taupe ou d’une pâquerette, mais son essence ne réside pas d’abord dans de la biologie : il est bien plus que de la biologie et ce qui caractérise vraiment son espèce n’est justement pas naturel. Le monde de l’homme est un monde inventé et non naturel. Par exemple, il doit manger, c’est une nécessité naturelle, mais la façon dont il répond à ce besoin naturel, n’est pas … naturelle : toutes les civilisations cuisinent, cuisent, inventent l’idée de repas et celui-ci est un moment de convivialité. (Il n’est nullement naturel ou nécessaire d’inventer le mojito… 😊) 

De même, nous ne laissons pas la nature faire son œuvre. Par exemple, lors du COVID, laisser la nature faire son œuvre aurait conduit à l’élimination des asthmatiques, et permis une fortification de l’espèce par le processus de sélection naturelle (les plus adaptés survivent…) ; du point de vue biologique, cela aurait été un avantage. Mais nous avons des exigences morales qui nous ont interdit de faire ainsi. La morale[5] contrarie donc la nature, et si l’idée d’avoir laisser les asthmatiques à leur triste sort (… naturel) nous choque, c’est parce que nous sommes des êtres de morale. La morale exige de protéger les faibles, la nature au contraire les met à mort.

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